THE WALK - RÊVER PLUS HAUT de Robert Zemeckis ***
Dès l'âge de 8 ans Philippe Petit se passionne pour les saltimbanques, les acrobates, les magiciens. Et vers 16 ans, c'est l'illumination et il n'a désormais plus qu'un rêve : devenir funambule.
Et rêve est bien le maître mot de ce film qui m'a embarquée pendant deux heures. Et bien que j'avais vu et adoré le documentaire consacré à l'exploit le plus connu de ce funambule "Man on wire", je n'arrive pas à en retrouver la note que j'y avais sans doute consacrée. Peu importe, ce film c'est donc du rêve à l'état pur. Et pourtant Philippe Petit a accompli cette traversée sur un fil tendu entre les Twin Towers du World Trade Center encore en partie inoccupées le 7 août 1974 de façon absolument clandestine voire illégale. Mais comment condamner un acte d'une telle beauté ? Car en effet, le réalisateur s'attarde pratiquement en temps réel sur cette traversée qui finalement aura duré presqu'une heure car après être passé d'une tour à l'autre, le funambule n'en est pas resté là, comme "rappelé" par l'autre tour, repartant en sens inverse, puis s'arrêtant en plein milieu pour saluer le fil, le public qui s'est peu à peu massé en bas, 410 mètres plus bas, puis s'allonger sur le câble, communier en quelque sorte avec le ciel, puis narguer la police qui voulait le faire descendre.
Un acte fou, intrépide, insensé, anarchiste, libertaire et BEAU. Inutile ? Sûrement pas. Mais difficile à comprendre, à imaginer, à envisager pour le commun des mortels mais sans aucun doute vital pour Philippe Petit : « Être funambule, ce n'est pas un métier, c'est une manière de vivre. Une traversée sur un fil est une métaphore de la vie : il y a un début, une fin, une progression, et si l'on fait un pas à côté, on meurt. Le funambule relie les choses vouées à être éloignées, c'est sa dimension mystique.» Car évidement on peut voir de multiples métaphores d'un tel exploit et aussi un vibrant hommage aux attentats du 11 septembre 2001. Impossible même pour une française de ne pas y penser et de "voir" deux avions fous... Moi je me contente de regarder, émerveillée mais aussi complètement paniquée parfois, retenant mon souffle, obligée de fermer les yeux quelques instants, prise de vertige. Mais pour cet homme qui s'exprime par la bouche de Joseph Gordon-Levitt, vraiment très bien (malgré une improbable perruque totalement hors de propos puisque ne ressemblant absolument pas à la coiffure de Philippe Petit en 1974...), juvénile et calmement barjot : "... c'était un acte sans danger".
La première partie où Philippe décide de réaliser cette folie après avoir traversé les deux tours de Notre-Dame à Paris : «Quand je vois trois oranges, je jongle, quand je vois deux tours, j'ai envie de passer de l'une à l'autre», le recrutement des "complices", la mise en place du projet sur plusieurs mois à New-York s'apprécie sans ennui ni passion. Mais il est évident que le spectacle auquel on est convié dans la seconde heure et qui n'a hélas pas été filmé à l'époque, relève de la féerie sans paillettes et de la fantasmagorie pure. Seul le cinéma peut réussir de telles prouesses et offrir un si fascinant spectacle.
Et je ne l'ai vu qu'EN 2D...
Commentaires
Je plussois... Tout simplement vertigineux !
Tu parles comme un blogueur des années 2000 !
J'aimerais même le revoir.
J'ai très envie de le voir ce documentaire, je ne suis pas sûre qu'il passe chez moi pour le moment ; à vérifier.
Ici c'est un film, le documentaire date de 2009. Il vaut mieux que tu vois avec ta bibi.