Synopsis : Au début du siècle dernier, en Angleterre, des femmes de toutes conditions décident de se battre pour obtenir le droit de vote. Face à leurs revendications, les réactions du gouvernement sont de plus en plus brutales et les obligent à entrer dans la clandestinité pour une lutte de plus en plus radicale.

Puisque les manifestations pacifiques n’ont rien donné, celles que l’on appelle les suffragettes finissent par avoir recours à la violence pour se faire entendre. Dans ce combat pour l’égalité, elles sont prêtes à tout risquer: leur travail, leur maison, leurs enfants, et même leur vie.

C'est en se rendant à son travail dans une blanchisserie que Maud assiste au caillassage de vitrines par plusieurs femmes. Elle commence peu à peu à s'intéresser à leur combat, de plus en plus violemment réprimé par les forces de l'ordre.

Il faut dire que le sort des femmes de l'époque avait de quoi les pousser à la révolte. On suit plus particulièrement le parcours de Maud et des autres "blanchisseuses", souvent employées dès l'âge de 7 ans à mi-temps puis à temps complet dès 12 ans.  Elle subissait non seulement les conséquences des conditions déplorables et de la dureté de leur travail sur leur santé mais aussi les violences sexuelles du chef d'atelier sur les plus jeunes évidemment. Il va sans dire que leur salaire était bien inférieur à celui des hommes. De retour chez elles, soumises à leur mari, elles avaient bien entendu la charge de l'entretien du foyer, des enfants mais n'en avaient pas pour autant l'autorité parentale.

Encore une histoire forte, impressionnante mais traitée tellement platement, comme un constat sans fougue que l'émotion voire l'émoi n'affleure qu'exceptionnellement. La belle et emphatique musique d'Alexandre Desplat nous incite plus que les images à nous émouvoir. Et pourtant elles sont maltraitées, moquées, bafouées ces femmes vaillantes, régulièrement emprisonnées et elles ressortent chaque fois un peu plus affaiblies physiquement car elles sont battues, mal nourries ou gavées de force lorsqu'elles entament une grève de la faim.

Mais la colère, l'indignation ne franchissent pas l'écran. Et ce n'est que lorsque défilent au générique les dates auxquelles les femmes ont obtenu le droit de vote dans différents pays (1918 pour le Royaune-Uni, 1945 pour la France par exemple...) qu'on prend conscience du travail, du combat, de la lutte acharnée et courageuse de ces femmes qui ont bossé pour nous au péril de leur vie.

Disons que le film a le mérite d'en parler, de remettre en mémoire cette forme d'injustice effarante et aussi d'évoquer Emmeline Pankhurt qui s'est impliquée très tôt dans la lutte pour l'obtention du droit de vote. Deux belles scènes trop courtes  où elle apparaît interprétée par Meryl Streep, forcément très à l'aise dans ce rôle (un discours galvanisant devant les femmes en admiration, une "extraction" comme s'il s'agissait d'un chef d'Etat) donnent une idée du film militant qu'il aurait pu être.