MACBETH de Justin Kurzel ****
Synopsis : 11ème siècle : Ecosse. Macbeth, chef des armées, sort victorieux de la guerre qui fait rage dans tout le pays. Sur son chemin, trois sorcières lui prédisent qu’il deviendra roi. Comme envoûtés par la prophétie, Macbeth et son épouse montent alors un plan machiavélique pour régner sur le trône, jusqu’à en perdre la raison.
Je n'ai jamais lu la pièce de Shakespeare dont est tiré ce film, mais j'en ai à présent une furieuse envie. Ce texte est d'une beauté à couper le souffle et il faut un courage et une inconscience plutôt folle au réalisateur pour adapter cette tragédie d'un autre temps qui risque hélas de ne pas attirer les foules en cette époque de réveil d'une certaine force. Et pourtant il s'agit aussi ici d'un roi et d'une reine, de pouvoir et surtout de comment le garder absolument.
J'ai été subjuguée d'un bout à l'autre. Transportée par le parti pris de rendre ce film d'une lenteur quasi envoûtante. Les scènes de batailles d'une violence extrême (le sang gicle et les coups s'abattent) sont souvent filmés au ralenti, laissant parfois Macbeth au milieu d'une scène de carnage, immobile alors que le combat fait rage. Comme une prémonition à ses futures visions, à sa folie, à sa rencontre avec les oracles qui lui prédisent le trône mais pas de descendance. Comment rester intact, équilibré, sain d'esprit après toute cette violence, tous ces massacres ?
Par ailleurs, Lady Macbeth (Marion Cotillard, intensément habitée par le rôle) obsédée par son ambition de régner, pousse, contraint son époux à se débarrasser du roi Duncan dont il était pourtant un des plus fidèles et dévoués guerriers. Dès le forfait commis, et des innocents accusés à leur place, Macbeth et son épouse sont rongés par différents maux : la peur de perdre le pouvoir, d'être assassinés mais aussi le remords, les hallucinations. La folie s'empare du couple et Lady Macbeth contemple les larmes aux yeux son mari se livrer aux pires abominations. Ivres de honte, tourmentés par la peur, chacun sombre dans une démence spectaculaire.
Curieusement par son atmosphère lourde, nonchalante, inquiétante, ses couleurs sombres, son clair obscur, sa musique entêtante, son interprétation hors pair, ce film d'un australien m'a à de nombreuses reprises évoqué LE chef d'œuvre de 2007, d'un autre australien.
Les répliques les plus connues :
"It is a tale, told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing".
«But who would have thought the old man would have had so much blood in him ? »
deviennent ici obsédantes.
Je vais une fois de plus manquer de superlatifs pour parler de Marion Cotillard et Michael Fassbender qui livrent chacun une prestation époustouflante des amants maudits, sanguinaires, obsédés et finalement détruits par leur folle ambition. Ils sont fascinants et il est difficile de détacher son regard de leurs visages.
Commentaires
Oui, oui, et re-oui.
Mon seul, unique, regret est que ma réplique préférée de la pièce soit passée ici à la trappe. Mais sinon c'est fabuleux.
Ah y'en a une encore meilleure que l'histoire racontée par un idiot ???
J'étais bouche bêêêê pendant deux heures !
Bah y en a une qui me parle plus, oui, encore l'histoire racontée par un idiot est très bien mais aussi très célèbre.
Ben oui mais c'est quoi ta réplique préférée ?
Va voir mon billet, et le lien dedans vers un autre billet plus ancien :-)
J'y cours.
Tu me donnes envie d'aller le voir ! Pas évident que je trouve le temps...
Je n'arrive plus à me souvenir de qui devait jouer le rôle de Marion Cotillard, au départ.
Bon, apparemment, elle joue bien le coup. Tant mieux.
J'aime beaucoup le mythe de MacBeth depuis que j'ai découvert la version Kurosawa.
Je ne m'attendais pas à ça. C'est exceptionnel.
Je n'ai pas vu le Kuro je crois.
Marion est géniale.
Michaël aussi.
Ce serait si simple pour eux de ne pas faire ce genre de films exigeants.
Mais ils s'ennuieraient tellement s'ils ne faisaient pas ces films-là.
Putain oui, mais qu'Est-ce qu'ils sont bons.
Je dis toujours que cette fille ferait pleurer un caillou.
Je n'ai jamais fait de Marion et Mélanie bashing... j'aime ces meufs !
Mouais bah faut voir, ça dépend des films, quand même. Attends, la fin de Dark Knight rises, sérieusement, pas de Marion bashing, là ? Trop difficile. Mélanie, c'est jamais ses performances d'actrices qui m'ont dérangée.
Ah ben c'est sûr que la Mort de Marion dans the dark, j'ai lolé. Mais je ne la réduis pas à ça. Et Mélanie je l'aime bien aussi.