Janis Joplin est l’une des artistes les plus impressionnantes et une des plus mythiques chanteuses de rock et de blues de tous les temps. Mais elle était bien plus que cela : au-delà de son personnage de rock-star, de sa voix extraordinaire et de la légende, le documentaire Janis nous dépeint une femme sensible, vulnérable et puissante. C’est l’histoire d’une vie courte, mouvementée et passionnante qui changea la musique pour toujours.

Janis Joplin a été un vilain petit canard et a même une fois été élue "mec le plus moche de l'année" au lycée. Ce que les enfants peuvent être bêtes et méchants ! En tout cas, les responsables de cette élection ont dû s'en mordre les doigts lorsqu'elle est devenue à peine quelques années plus tard, une icône pop quasi psychédélique !

Avec sa magnifique tignasse indomptable, ses tenues colorées et fleuries, ses chapeaux et ses foulards, elle était un style à elle tout seule. Belle. Et pourtant ce qui attire immédiatement l'œil et l'attention au cours de ce documentaire ce ne sont pas tant ses accoutrements hippies que son incroyable et merveilleux sourire. Ne connaissant d'elle que ses chansons et sa musique, sa voix unique mais aussi son tragique destin, je m'attendais à découvrir une fille plutôt triste et torturée, renfermée sur elle-même et qui lâchait son amertume, son mal et sa rage de vivre sur scène. Des blessures qui l'ont fait chercher refuge et sombrer dans la drogue jusqu'à en mourir, il y en avait, mais ce qui se dégage d'elle c'est une exceptionnelle et inattendue joie de vivre. Elle riait tout le temps. Elle devait être un véritable moteur d'énergie, voire fatigante pour son entourage.

Mais ce qui la transcendait c'était la scène. Ce moment qu'elle considérait comme un partage avec le public. Et les concerts de Monterey et de Woodstock sont les acmés de ce film. Ses monologues émouvants, sa voix comme parfois des cris de douleur, la musique blues enivrante rendent chacune de ses prestations bouleversantes, déchirantes.

Ce qui émeut également, c'est le rapport avec sa famille, ses parents surtout qui rêvaient qu'elle soit institutrice et n'ont évidemment jamais rien compris à la personnalité et à la vie que leur fille a menée. Et pourtant, inlassablement, comme la brave fille irréprochable qu'elle souhaitait être, elle n'a jamais cessé de leur écrire, tentant constamment de les rassurer sur le fait que bientôt ils pourraient être fiers d'elle. Ils n'ont rien compris.