Avec : Guillaume Gallienne, Adèle Exachopoulos

Un homme, une femme. Un directeur de prison, sa détenue. Un amour impossible.

J'aurais aimé trouver quelque chose d'éperdu dans le récit de cet amour rendu difficile par le fait qu'il prend place dans une prison. Mais il est difficile de voir une quelconque passion entre les deux protagonistes. Le statut de l'homme est réduit au fait d'être adultère alors qu'il a, selon la formule "tout pour être heureux". Certes son poste de directeur d'une prison  de femmes très content d'avoir gravi les échelons à la force de ses compétences, le place dans un premier temps au-dessus de tout soupçon, mais son... "amour" finira par lui faire commettre quelques erreurs. Quant à la fille détenue, elle semble parfaitement consciente de son évident pouvoir de séduction et s'en sert pour obtenir des faveurs. Peut-être rêve-t-elle, toute jeunette qu'elle est, du grand amour mais le réalisateur a tendance parfois à la mettre dans une position qui la rend flippante comme Glenn Close dans Liaison Fatale (toute proportion gardée évidemment).

Le fait que cette histoire soit inspirée de faits réels, n'a strictement aucun intérêt puisque le réalisateur n'a voulu traiter que l'histoire d'un amour (hum !) impossible, mais en aucun cas d'évoquer qui est réellement le personnage d'Adèle Exarchopoulos. Et puis on a du mal à imaginer, même sans connaître le fonctionnement du milieu carcéral, qu'un directeur de prison puisse passer des après-midis entiers dans la cellule de sa protégée, en principe partagée par trois autres détenues !

Deux bonnes choses néanmoins à tirer de cet Eperdument qui manque furieusement de passion : le réalisme des scènes de prison, exclusivement lorsque les femmes se retrouvent entre elles avec leur violence, leur agressivité mais aussi leurs moments de complicité, et surtout l'interprétation sans faille de Guillaume Gallienne qui n'a jamais été aussi sexy, et d'Adèle, de plus en plus belle et dont les mines boudeuses et enfantines, dont le naturel et la spontanéité crèvent encore une fois l'écran.