Avec : Michael Shannon, Jaeden Lieberher, Joel Edgerton, Adam Driver, Sam Shepard

Alton un petit garçon au look étrange (lunettes de plongée, casque audio sur les oreilles) embarque dans une voiture avec deux hommes, Roy et Lucas.

Alors que la télé diffuse simultanément l'information d'un enlèvement, en réalité les deux hommes se sont donnés pour mission de protéger l'enfant. En effet, Alton est doté d'étranges pouvoirs et les fugitifs sont à la fois poursuivis par les membres tarés pléonasme d'une secte "Le Ranch" qui voient en lui le Sauveur, mais aussi par la police, le FBI, la NSA qui craignent au contraire une menace.

Dès les premières minutes on constate que cet enfant n'est pas comme nous et il est impossible de ne pas penser à E.T. et Rencontre du Troisième Type. Comme Spielberg, Jeff Nichols croit à raison que les hommes sont pour la plupart mal intentionnés, incultes et soupçonneux et que les petits hommes verts, pas forcément verts, qui peuplent le silence des espaces infinis inaccessibles sont au contraire bienveillants et d'une intelligence bien supérieure à la nôtre. Cette vision qui peut paraître innocente voire naïve est au contraire infiniment apaisante et aboutit comme chez Spielberg à un final grandiose, éblouissant, féérique que nous autres, pauvres petits mortels insignifiants ne pouvons qu'admirer bouche bée.

Avant d'en arriver là le trio poursuit un road trip semé d'embûches car ils ont pas mal de route à parcourir avant d'arriver à la destination dont on n'a pas la moindre idée de ce qu'elle représente. Alors les personnages reçoivent des coordonnées spatio temporelles, oui bon je me la pète ok, c'est juste des coordonnées GPS, mais franchement ça le fait quand on vous dit 33° 44' 56 N -84° 23' 16 O au lieu de première à droite, deuxième à gauche et que vous savez où aller. En chemin, ils retrouvent la mère d'Alton (Kirsten Dunst, de mieux en mieux, juste et forte) et l'on en apprend sur cette famille, le père, la mère, l'enfant, séparée depuis deux ans ! Je ne dis rien, c'est trop beau.

Lorsqu'on croit que tout roule, que plus rien ne leur barrera la route, le réalisateur relance la machine et place des scènes fortes en rebondissements et adrénaline agrémentées d'une musique idéale.

Au cœur de ce road movie épique, comme toujours chez Jeff Nichols (après son Take Shelter qui m'avait laissée dubitative (mais il faudrait que je le revois) et son Mud qui m'avait fait décoller de mon siège) : la famille ! Et ici le courage, l'abnégation, l'amour d'un père prêt à tout, mais vraiment à tout pour que son fils adoré accomplisse son incroyable destin quitte  à...

Et aussi un acteur, Michael Shannon grand par la taille, immense par le talent et l'intensité jusqu'à un dernier regard lumineux et un sourire imperceptible qui laissent le spectateur à sa propre interprétation.

Grand.