MÉDECIN DE CAMPAGNE de Thomas Lilti *
avec : François Cluzet, Marianne Denicourt
Synopsis : Tous les habitants, dans ce coin de campagne, peuvent compter sur Jean-Pierre, le médecin qui les ausculte, les soigne et les rassure jour et nuit, 7 jours sur 7. Malade à son tour, Jean-Pierre voit débarquer Nathalie, médecin depuis peu, venue de l’hôpital pour le seconder. Mais parviendra-t-elle à s’adapter à cette nouvelle vie et à remplacer celui qui se croyait… irremplaçable ?
Comme celui dont je parle ci-dessus, ce médecin de campagne est de ceux dont on a envie de croiser la route tant l'amour de son métier transpire dans chacun de ses gestes et l'amour de son prochain dans chacune de ses paroles.
Sauf que je me suis mortellement ennuyée car une fois de plus Thomas Lilti, ancien médecin, fils de médecin croise fiction et réalité. Si l'évocation de la médecine à la campagne, de la proximité incontestable qu'elle crée entre le médecin et ses patients semblent parfaitement justes. Si cette fois, le réalisateur ne commet pas d'erreur de casting (j'avais trouvé Vincent Lacoste peu crédible en interne dans Hippocrate) en faisant de François Cluzet ce médecin humain dans tous les sens du terme et qu'on pense évidemment que l'acteur, parce qu'il est parfait François Cluzet, a été médecin dans une vie antérieure, il se prend une fois de plus les pieds dans le tapis avec la partie fictionnelle.
On sait que tout toubibs qu'ils sont, ils ne sont pas immunisés contre la maladie, merci. Mais était-il utile que ce médecin irréprochable soit atteint d'une tumeur au cerveau inopérable, qu'ils subissent de multiples chimios sans jamais prendre le moindre jour de repos, ni manifester la moindre fatigue, que des métastases s'installent sur les poumons, qu'il subisse des rayons et guérisse miraculeusement ? Sa charge de travail suffisait amplement à faire qu'il ait besoin d'une collègue pour partager le boulot. Etait-il indispensable que ce médecin irréprochable et sa consoeur qui ne tardera pas à le devenir (irréprochable) et qu'il bizute bêtement se fassent de multiples œillades sans jamais céder à leur attirance commune, genre on est trop des pros pour ça ? Tout comme dans Hippocrate où une interne allait s'excuser auprès de la femme d'un patient décédé des manquements de l'hôpital (pincez-moi pour m'y faire croire), ici encore, en dehors des heures de travail, la future remplaçante va sonner aux portes pour savoir comme ça va !!!
Que d'ennui ! La maladie de Sachs, film de Michel Deville tiré de l'exceptionnel roman de Martin Winckler était autrement plus crédible, convaincant et fort.