DEMOLITION de Jean-Marc Vallée **(*)
Avec : Jake Gyllenhaal, Naomi Watts, Chris Cooper
Davis se sort indemne d'un accident de voiture dans lequel sa femme qui était au volant trouve la mort. Etrangement, cet événement le laisse sans réaction. Incapable de pleurer lors des obsèques, il reprend aussitôt comme un robot son boulot de cadre de la haute finance.
On comprend vite que son travail il l'a obtenu grâce à son mariage puisque son beau-père qui s'est efforcé avec le temps à faire mine de l'apprécier est son patron. Les réactions de Davis face à ce père dévasté ne vont pas faciliter les relations.
Il faut dire que Davis y va fort avec l'étrangeté. Alors qu'il n'a pas obtenu son paquet de bonbons dans un distributeur, il se met à écrire des lettres de réclamation à la société responsable et y raconte sa vie dans les moindres détails, pensant ne pas être lu. Ce qui bizarrement n'est pas le cas. Karen, du service clients, lit ses courriers et en est émue.
Autre excentricité, Davis, pas bricoleur pour un radis, se prend de passion pour l'intérieur des appareils et leur "commentçafonctionne". Il les démonte et est bien sûr incapable de les remonter. Encore plus zarbi, équipé de masse, de marteau, de scie, il casse, tranche, disloque, déboulonne, déglingue tout. En total burn-out, Davis essaie d'être triste ou de comprendre pourquoi il ne l'est pas.
On peut opposer à ce film que la métaphore est lourdingue et lourdinguement appuyée : tout démolir pour tout mieux reconstruire... OK. Mais j'y ai plutôt vu la prise de conscience des sentiments réels de Davis pour sa femme, de la place qu'elle occupait vraiment. Omniprésente, il la voit partout. Elle lui apparaît et lui laisse des indices. J'ai vu un homme veuf, en deuil donc, c'est-à-dire un homme qui a perdu sa femme, rien d'autre, pas de "travail de..." à accomplir, qui tente juste de comprendre ce qui se passe !
Il faut bien reconnaître que Jake Gyllenhaal est seul au monde dans ce film. Mais on lui colle Naomi Watts dans les pattes et franchement, elle sert à rien. Il se débrouillait très bien seul avec son boulot de démolisseur. Pour une fois que c'est un plus jeune qui s'entiche d'une vieille (et pas l'inverse) on va pas couiner mais quand même comme toujours, bon allez, comme souvent, elle est une fille perdue cheveux gras, junkie et mère paumée... au s'cours ! Chris Cooper, et là, c'est pas bien, joue les utilités. Jake est seul et les personnages secondaires le restent, sans épaisseur aucune.
Curieusement et alors que le moutard "il a 15 ans en paraît 12 et se comporte comme s'il en avait 21" dixit la mère fille perdue cheveux gras junkie paumée, est absolument imbuvable, ce sont les scènes où Jake et lui se retrouvent à deux qui sont les meilleures. Mais comment les moutards s'y prennent-ils parfois pour se rendre tellement antipathiques ? Ce serait leur rendre service que de leur expliquer qu'ils ne seront pas tous Leo ou Tye... Faut dire qu'il s'appelle Judah Lewis le moutard. Non mais à quoi pensent les parents ? Un jour une femme enceinte crie à son mec :
- "Abraham chéri ! Et si on appelait notre fils Judah ?
- Bien sûr Rachel mon amour, tout ce que tu veux ! Mazel tov, vite courons le dire à nos amis Joseph et Marie !"
Il faut donc que Jake soit grand (dans les 1 m 80 je dirais) pour que cette partie en tête à tête avec Judah soit la plus réussie. Il nous livre d'ailleurs, Jake, pas le mouflet tête à claque, à la coiffure à double claques et à la façon de jouer à triple claques, un grand numéro dépressif et aussi une scène de danse sexy déglingo, habillé comme un loqueteux, casque sur les oreilles. Un grand moment.
J'aime depuis toujours les films de Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y., Café de FLore, Dallas Buyers Club, Victoria les jeunes années d'une reine), celui-ci malgré le grand show magnaco-dépressif de Jake, est le moins bon.
Commentaires
Es que tu veux conaitre un vrais histoire de un maniaco depresif? Mort de rire, ( je parle pas de moi je suis juste maniac et pas depresif)
Des maniaco dépressifs c'est bon, je connais, je pratique... Ça n'est drôle qu'au cinéma.
Même au cinéma Pascale ne trouve pas ça drôle, elle n'a pas aimé Daddy Cool.
Aimer Daddy cool ??? Tu veux qu'on parle de Ruffalo ??? Oh nooooon !
Non non, stop, t'as raison.
Ouf.
Eh bien là tu ne m'aides pas à choisir. Maintenant que j'ai trouvé une âme généreuse pour garder mes enfants pour nos soirées ciné en couple, et c'est moi qui choisis parce que Mr a des goûts douteux, sauf en ce qui concerne sa femme bien sur.
Truth, parce que Robert
Demolition parce que Jake
Marie et les naufragés, parce que Eric
Quant à L'Avenir, pas moyen, Mr ne voudra jamais, les films français c'est long, lent et ennuyeux (à part Le Prénom et Les garçons et Guillaume, à table).
Bref, choix cornélien.
Alors je vais t'aider : Truth, parce que ça plaira aussi à Monsieur qui n'a aucun goût en matière de cinéma.
Un petit comm' pour te dire que je ne t'oublie pas, tout débordé que je suis (bcp de taf en ce moment).
J'ai passé un très bon moment devant "Demolition" hier.
Jake est en effet impeccable, tantôt ours, tantôt gamin, une lueur de folie au fond des yeux, il assure, comme d'hab! Et quand il danse en marchant dans la foule, casque vissé sur les oreilles, il est impayable. La classe.
Naomi Watts ne m'a pas dérangé. Et puis ça fait du bien de voir une presque cinquantenaire avec un vrai visage qui n'est pas retapé dans tous les coins. Même le gamin, je l'ai trouvé chouette, et son duo avec Jake est bien sympa.
Ah, et la bande-son rock fait plaisir aux oreilles!
Bon, faut que je rattrape les autres Vallée (je n'ai vu que "C.R.A.Z.Y." que j'avais kiffé)!
Gros bisous ma P.
Vouzissi ?
Et blablabla !
Oui Jake fait bien le ouf ! Et la scène de danse, on ne s'y attend pas, tout patapouf qu'il est !
Naomi Watts... c'est épidermique je crois !
Et le gamin est à chier mais Jake le tire vers le haut.
OMG tu n'as pas vu Café de Flore... Commande des kleenex !