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MERCREDI 4 MAI 2016 - 23 MOIS... T'es où MOUCHE ?

Il y a quelques jours l'un des soleils de ma vie

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me disait : "Mamiiiiiiiiiiiiiie, tu ressembles au personnage d'un film !"

L'astre a poursuivi : "mais ça va pas te plaire... c'est la méchante dans le film !"

Je me suis redressée me disant que ressembler à un personnage de film signifie en quelque sorte ressembler à une actrice !!! Même si pendant un instant je me suis demandée ce que je pouvais  bien avoir de commun avec mon idole :

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Et puis, j'ai repris ma position initiale et je me suis affaissée, sachant que les méchantes dans les films, ça peut aussi donner ça :

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Mais lorsque, devant mon insistance, ma constellation m'a révélé qu'il s'agissait de Lady Tremaine, je n'étais plus que joie et béatitude :

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Evidemment, je suis aussi objectivité et lucidité, néanmoins la vérité sortant de la bouche des enfants selon l'adage, je pense que Mon Soleil voit en moi un quelque chose de Cate Blanchett et franchement, il y a des journées qui pourraient commencer plus mal.

Notre conversation a dévié et nous en sommes arrivées à nous demander ce qui nous agaçait le plus chez les uns et les autres. Comme ce jour était définitivement  "mon" jour, la Poupée a dit : "je ne vois rien qui m'énerve chez toi !" alors que je lui révélais que ses bruits de bouche en mangeant m'étaient absolument insupportables. Qu'il m'était tout aussi intolérable d'entendre le petit cliquetis de ceux qui ne peuvent s'empêcher de tripoter leurs clés dans leur poche ou le bitoniau de leur stylo. Sans parler des gens qui bâillent bouche grande ouverte avec la cerise sur le pompon : le aaaaaaaaaaaaah final de satisfaction. Bon je n'aime pas non plus qu'on me tripote l'avant-bras quand on me parle (oui il y a des gens qui tripotent l'avant-bras quand ils parlent comme pour appuyer leur affirmation) ou qu'on me bouscule du coude. Je tuerais quand dans une file d'attente je me prends un coup de sac. J'ai des envies de meurtre quand, assise au cinéma, l'enfoiré qui vient s'installer derrière moi s'accroche de toutes ses forces à MON siège, au mieux me secouant comme un vieux prunier, au pire m'arrachant quelques cheveux au passage... Evidemment la liste est loin d'être exhaustive et je vous invite à me révéler vos aversions, ça soulage d'en parler.


De fil en aiguille, et un malpoli ayant eu l'outrecuidance de me dire il y a quelque temps qu'on avait toujours tendance à encenser les morts, et que moi je n'y dérogeais pas. Ce qui est archi faux car moi je dis plus volontiers que les absents ont toujours tort. Cela ne m'empêche pas lorsqu'il y a une décision à prendre, et il y en a des décisions à prendre !!! de me demander, voire de dire tout haut : "Qu'en aurait pensé Mouche ? Qu'aurait fait Mouche ?" Je m'arrête régulièrement devant tes photos qui m'entourent et j'affirme : "tu serais content... tu serais fier". Et l'instant d'après de me dire : peut-être que pas ! En tout cas, j'en suis arrivée à me demander ce qui me déplaisait le plus chez toi ! Et c'est difficile de trouver parce que ce qui domine surtout quand je pense à toi en tant que personne (et pas en tant que l'amour de ma vie) c'est avant tout l'intelligence exceptionnelle vis-à-vis de la vie qui était ta marque de fabrique : ne pas se croire indispensable et irremplaçable, profiter des moments, essayer dans la mesure du possible de ne pas ajouter des problèmes aux problèmes, rester positif, optimiste. Ton absence m'oblige à être en relation avec des personnes que j'avais pu éviter jusqu'à ta disparition... et à constater à quel point les gens ont une haute idée d'eux mêmes et de leur place en ce bas monde. C'est assez consternant. Toi tu répétais que le monde continuerait de tourner après toi, et effectivement, il tourne. De bric et de broc, de guingois, mais il tourne.

Bon alors. Je n'aimais pas quoi chez toi ? ça n'a pas grand intérêt de le savoir finalement. Mais en creusant je crois que ce qui me déplaisait le plus c'était le fait que tu ne changeais  jamais d'avis et qu'il était difficile de te faire tenir compte de mon avis. Avec le temps et les années, je m'y étais habituée et surtout j'avais réussi à ne plus m'en sentir blessée parce que j'avais compris que ce n'était pas important. Et que finalement les bonnes idées c'était souvent toi qui les avais. Presque deux ans après ta mort, je suis toujours surprise que nous ayons réussi à nous mettre d'accord sur la dernière voiture que nous avons achetée. La marque, la couleur... tu as dit oui à tout. J'en suis encore abasourdie. D'ailleurs, c'était encore une de tes particularités tellement éloignées des considérations souvent très masculines, une voiture pour toi, c'était un moteur avec quatre roues qui devait t'emmener d'un endroit à un autre. Pas question d'étaler des signes ostentatoires concernant ton engin automobile. Là-dessus nous étions plutôt raccord et j'ai coutume encore de dire à tous ces cons qui se la racontent : "oh toi, tu dois en avoir une grosse !"

Une amie, enfin je crois qu'elle est en train de devenir une amie, mais je reste prudente, quelques amicales déconvenues lors de l'année écoulée me forcent à penser que soit je ne parviens pas à faire partager la haute idée que je me fais de ce sentiment, soit comme je le pense, mes exigences paraissent insurmontables, soit je ne suis vraiment, mais vraiment pas fréquentable... une amie donc m'a proposé un texte à lire ou plutôt 20 choses qui se passent dans la tête quand on a perdu quelqu'un. Je ne vais pas de moi-même vers ce genre de texte mais quand on m'y invite, je lis et ça me permet en quelque sorte de faire le point car le temps passe, je suis là, je respire, je suis vivante, je fais des choses. Et lorsque j'ai vu ma psy lundi elle m'a dit qu'elle notait depuis le mois de janvier que j'allais bien...

Le plus dur lorsqu’on perd quelqu’un qui nous est cher n’est pas de lui dire au revoir mais bien d’essayer de trouver le courage de vivre sans lui.

Ce qui se passe dans votre tête lorsque vous êtes en deuil en 20 points.

1. On ne se remet pas d’une perte, on l’absorbe et elle nous redirige vers une nouvelle façon de vivre, plus ancrée.

Oui comme une évidence je me suis dirigée, mais contrainte et forcée, vers une nouvelle façon de vivre. Et en même temps, cela se fait naturellement. J'ai pris d'autres habitudes, instauré de nouveaux rituels dont j'ai absolument besoin. Il me faut des points de repères, une routine qui m'aurait sans doute paru inacceptable lorsque nous étions tous  les deux. Aujourd'hui, pour l'instant en tout cas, la stabilité est ce qui me rassure le plus.

Plus ancrée, je n'en sais rien. Je ne crois pas. Ou alors je ne comprends pas ce que cela veut dire !

2. Vous découvrirez votre capacité d’aimer, d’une profondeur que vous n’aurez jamais soupçonnée.

Je sais que je t'aime et j'ai l'impression que c'est plus que jamais et pour toujours sans risque de me tromper. Mais je ne me sens absolument pas "libre". Mon cœur est habité par toi, ta présence et ton absence.

3. Ne regrettez jamais comment vous avez aimé car l’amour en vaut toujours la peine.

Non rien de rien...

4. Les gens peuvent dire des choses blessantes mais ne le prenez pas personnellement, la plupart du temps ils essaient juste de vous aider.

Oui, c'est toujours à celui qui souffre de faire des efforts pour comprendre les autres, j'ai remarqué ça ! Ne pas en vouloir à ceux qui disent des grosses conneries ? Et puis quoi encore ? Est-ce que la situation rend brusquement les gens intelligents stupides ? Je ne le pense pas et je pense que ceux qui disent des grosses conneries n'étaient déjà pas bien malins ! J'ai détesté et je déteste encore certains silences... J'ai détesté et je déteste encore certaines paroles...

C'est difficile pour tout le monde. Ma vie, mon entourage ont changé, des gens ont disparu d'autres sont apparus.

5. Il n’y a pas toujours un moment de prise de conscience spirituelle, des fois les choses sont juste ce qu’elles sont.

Gné ?

6. Sachez que vous avez fait du mieux que vous pouviez avec le temps que vous aviez. Pardonnez-vous, il n’y a rien de plus que vous auriez pu dire ou faire.

Je n'ai jamais eu l'impression de faire au mieux. J'étais là. Je ne me suis jamais sentie coupable de la façon dont nous avons vécu l'épreuve. Il y a toujours pourtant des moments que j'aimerais revivre en sachant que ce sont les derniers. Pour les revivre au mieux. Ces pensées là ne m'ont pas quittée et n'ont pas changé depuis le 4 juin 2014.

7. Le sentiment de rage est normal, ressentez-le et laissez-le faire le travail qu’il a à faire.

Je ne me souviens plus de cette rage.

8. La mort fait ressortir le meilleur des membres d’une famille mais elle fait aussi ressortir le pire. Soyez préparé.

J'ai vu. Le meilleur, c'est bon. Le reste... est plus désolant qu'autre chose.

9. Perdre un être cher peut vous pousser à vous poser des questions sur votre vie et vos objectifs, ce qui peut être une très bonne chose.

Ni une bonne chose ni une mauvaise. J'ai toujours cette sensation de finitude que je n'avais jamais ressentie avant. La vie va s'arrêter et j'ai l'impression que la mort est le but de la vie. Ce n'est pas agréable.

10. Vous trouverez du réconfort dans les endroits les plus inattendus.

Oui et aussi des actes que je n'avais JAMAIS accomplis auparavant ou pour lesquels je n'avais jamais ressenti de plaisir. Jardiner par exemple, c'était une plaie, une corvée, d'un ennui mortel. Je ne suis pas non plus devenue une jardinière mais là j'attends la fin de l'hiver (oui oui on est en mai...) pour que le jardin ne soit plus une pataugeoire et m'y atteler.

11. Des éclats d’émotions soudains font partie du processus, permettez-vous de les vivre et de les ressentir pleinement.

Ah ça... ils surgissent à l'insu de mon gré au moment où je m'y attends le moins !

12. il n’y a pas de deuil « normal » alors soyez patient et tolérant envers vous-même.

...

13. Les gens se montreront sous leur vraie nature.

Oui.

14. Vous ne serez plus jamais la même personne.

Oui c'est très fort cette sensation en moi. Je suis celle qui n'a plus sa Mouche près d'elle, à jamais et pour toujours, par l'infini et au-delà, ça vous change une femme. Je me demande si mon entourage a perçu un changement !

15. Il n’y a pas de temps précis pour être en deuil. Ça prendra le temps que ça prendra.

Pour moi le deuil c'est le reste de la vie ! Pour moi le deuil c'est le fait d'avoir perdu quelqu'un.

16. Perdre un être cher nous rappelle ce qui est important dans la vie et remet le tout en perspective.

Oui et non. La vie, les contraintes, les influences, les obligations reprennent vite le dessus, hélas.

17. Passer à travers un deuil est une bonne opportunité de laisser tomber notre ego et de vivre du fond de notre cœur.

Amen.

Faux.

18. Essayer de taire votre peine ne fera que l’aggraver. Vivez aujourd’hui ce que vous avez à vivre.

Je ne me suis jamais empêchée de pleurer et je ne m'en empêche toujours pas. J'espère juste ne pas avoir trop inondé mes quelques rares très proches.

19. Votre vie était meilleure et plus riche grâce à l’amour que vous receviez de la personne disparue.

Ah oui ! Être aimée comme je l'ai été est exceptionnel et j'en ai parfaitement conscience.

20. Ce qui ressemble à la fin est souvent un nouveau départ.

Ce n'est pas un nouveau départ. La vie continue, différente.

Commentaires

  • Come de Hab tu me fait...... je ne sais pas, quoi dire…. tu me donne envie de lire prochaine texte.........

  • Ptite nature va !

  • La ressemblance est frappante!!!!! Elle a l'oeil cette petite...

  • Oui à force de regarder, je vois ma jumelle. Cette enfant est extraordinaire !

  • La ressemblance, sans doute dûe à ta nouvelle coupe/couleur ! Tu vois que ça te va bien, même si ça t'inquiétait. Et je suis sûre qu'Hervé là encore, aurait approuvé.
    J'ai beaucoup pensé à lui au Familistère Godin de Guise, à la conversation qu'on aurait eu sur les idées modernes et sociales de l'homme qui avait créé ce lieu.
    Et ce matin, en constatant l'avancée des travaux de complète rénovation du premier étage, je me suis surprise à parler à mon père, et à lui dire, " tu serais fier de ta maison".
    20 ans après !
    Et Hervé, il serait fier de toutes les décisions que tu peux prendre, sans aucun doute. Et écoute ta psy, elle est clairvoyante. :-)

  • La couleur sera vite changée, trop orange pour mon goût mais la coupe, j'en suis ravie. ça ne m'inquiétait pas, je voulais juste ton avis sur la coupe plutôt que "souris".

    C'est vrai que tu penses à lui quand tu fais ce genre de trucs ?

    Ouf, je ne suis pas seule à parler à un mort. En tout cas moi je n'ai jamais parlé à mes parents. Parfois ils me manquent, surtout maman, mais je ne leur parle pas. Toi quand on te voit, il ne faut jamais attendre plus d'un quart d'heure avant que tu dises "mon père disait ceci ou faisait cela !"

    Si Hervé était là, je n'aurais pas de décisions à prendre (sauf pour la couleur ou la coupe de cheveux) :-) je le connais l'animal.

    Ma psy me suit comme une ombre :-)

  • Ben tu me le demandais pas, mais quand même, moi j'aurais préféré un sourire ! Mais bon, sourire à un appareil, derrière lequel il n'y a que notre main, j'avoue que je trouve ça difficile aussi.
    Ben oui, c'est vrai. Un de mes meilleurs souvenirs de musées, c'est Pompidou Metz avec vous, et les discussions politiques, y'en a eu quelques unes, sympas. Tu es déjà allée au Familistère de Guise?

  • Pffff; la mauvaise foi ! Je ne te demandais pas non plus de "juger" mon non sourire !

    Ah oui Pompidou, c'était extra. De toute façon, les Musées avec Mouche c'était de la folie. Ce qu'on se marrait. Maintenant quand j'y vais, ça me semble un peu/beaucoup terne comme beaucoup de choses..

    Il aurait pu discuter politique jusqu'au bout de la nuit, il devait être frustré avec moi.

    Et non je ne connais pas le Familistère de Guise. Kokché ? Il y avait un Familistère près de chez moi, mais c'était une épicerie et on disait : "bon je vais au familistère".

  • Des choses vraies dans ce texte. Pour moi, la vie ne continue pas ( La vie, c'était avec lui ), mais je continue Ma vie, en essayant d'avoir Mes projets, différents de ceux que nous avions, et j'avoue que ce n'est pas toujours facile...

  • Je suis surprise lorsque je "projette" quelque chose, non, ce n'est pas simple !

  • Alors je suis sur la frontière avec la Somalie......je suis dans le néant absolue, une espèce de vide sidérale ici avec les gens sympa, mais bon, Buissnis is Buisniss je sais si il peut me kidnapper ils ferons pour se faire un peu de fric , rien personnel de leur cote juste buisines.... Se pour ça que je appeler chef de village et je lui dit si jamais ils viens pour me faire chier, mes potes vont venir pour bruler leur village, et piquer leur vaches et moutons en cas où…donc on a bien rigoler tous le deux, il faut dire que un blanc au yeux bleu se ne pas vraiment courant ici...les. Enfants sont enchantes…. Il m’a promis que tout va bien se passer mais moi je mis balle dans le canon de ma fusil comme même .....en cas où....et je partie dormir dans le désert seul pour que personé ne sais pas où je suis...On ne est jamais assez paranos....

    Donc je penser a Mouche…se bizarre, je penser à toi et ton chérie…un truck bizarre je me demande quel ELO il a en échecs…….( oui je sais ce langage de espace , ELO se classement de gens qui joue et fait compétition en Eches…) moi je suis a 2050...) donc je te explique situation, je suis dans le désert , avec le fusil plain de bastos et je suis en train de me poser de question si je vais passer en journal de 20h come otage si jamais les Somaliens ont besoin de fric, et en même temps me pose de question quel été niveaux de échec a ton mec….donc pour me calmer je écouter musique Arabe…je te conseiller meme si toi tu ne comprends pas le paroles écoute ça va te faire de bien….Voila je te souhete une bonne soire et a I hope a demain….  https://www.youtube.com/watch?v=P1eXnKttHOk&list=RDP1eXnKttHOk#t=256

  • Ce qui m'épate c'est qu'au milieu du désert tu aies des connexions pour tes appareils.
    Pour le reste je suis sûre que tu vas t'en tirer mais c'est vraiment ordinaire comme vie !!!
    J'écouterai les infos demain :-)
    Moi j'ai tondu la pelouse pour la deuxième fois de ma vie et j'ai mal au dos.
    Très jolie musique.

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