Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

VENDEUR de Sylvain Desclous **(*)

149811_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Avec : Gilbert Melki, Pio Marmaï, Sara Giraudeau, Pascal Elso, Bernard Blancan

 

Synopsis : Serge est l’un des meilleurs vendeurs de France. Depuis 30 ans, il écume les zones commerciales et les grands magasins, garantissant à ses employeurs un retour sur investissement immédiat et spectaculaire. Il a tout sacrifié à sa carrière. Ses amis, ses femmes et son fils, Gérald, qu’il ne voit jamais. Et sa santé. Quand Gérald vient lui demander un travail pour financer les travaux de son futur restaurant, Serge hésite puis accepte finalement de le faire embaucher comme vendeur. Contre toute attente, Gérald se découvre un don.

Quel métier déprimant que celui de vendeur ! Soumis à une pression infernale, à des objectifs toujours plus élevés, ces hommes et ces femmes n'ont pas d'autre choix que de tenter d'être le meilleur. A ce titre, le réalisateur réussit un portrait saisissant du personnage de Gilbert Melki dont le métier a complètement anéanti la vie personnelle. Mais il est le meilleur, celui que l'on s'arrache et que l'on veut dans son équipe. Pour être au sommet il a tout sacrifié, et son chiffre d'affaires effectué,  c'est une solitude sans nom qui s'abat sur Serge. En a-t-il conscience ? Pas sûr et l'interprétation subtile, de Gilbert Melki tantôt pathétique, tantôt sûr de lui, laisse planer le doute. Ses carburants ? Un mélange de tabac, d'alcools forts, de coke et de putes !

 

Deux événements significatifs vont faire prendre conscience à Serge de la vacuité de son existence. Il va dans un premier temps amorcer un virage à 90° degrés pour finalement passer de vendeur de cuisines à vendeur de piscines... Là, je n'ai pas bien saisi, même si le décor change et qu'il passe des zones commerciales sinistres à vue sur la mer. Entre temps, il aura renoué ou tenté de renouer des liens distendus avec son fils et avec son propre père. C'est justement lorsqu'il découvre que son fils prend le même chemin que lui qu'il va tout faire pour l'écarter de la pente savonneuse sur laquelle il s'aventure.

 

Ce film est comme les montagnes russes... en dents de scie. Parfois on y croit et d'autres fois plus. S'intéresser dans la même histoire à une catégorie socio-professionnelle et l'ancrer dans le social et dans le même temps s'occuper de filiation et de transmission, rend le film bancal. Et donc la partie papa/filston ne m'a pas emballée, même si Gilbert et Pio forment un duo très crédible.

 

Serge avait je trouve suffisamment d'épaisseur pour que le film se contente de tourner autour de lui. La partie "vendeur" est crédible et réaliste jusqu'au malaise. Personnellement je bénis Internet, qui me permet depuis plusieurs années de ne plus avoir à faire à ce genre de personnages : les vendeurs ! Gilbert/Serge est à ce titre plus que convaincant et il représente tout ce que je déteste chez ces commerciaux roublards, astucieux, machiavéliques, menteurs, séducteurs ! Les méthodes de séduction à la limite de l'envoûtement sont énormes, mais manifestement des gens tombent dans le panneau. C'est fascinant de le voir au travail, trouver la faille dans laquelle s'engouffrer, brosser dans le sens du poil et réussir son coup.

 

Le soir, seul dans sa chambre d'hôtel ou au bar d'une boîte de nuit, il fait peine à voir et donne encore le change en se laissant draguer par des jeunes femmes qu'il finira par payer. Il laisse échapper une belle parenthèse enchantée, avec Sara Giraudeau, totalement craquante, tellement persuadé qu'il n'a pas droit à autre chose qu'au sexe tarifé. Gilbert Melki est fascinant et très touchant. Il alterne avec beaucoup d'aisance et de dignité ces moments où il se comporte en cador de la vente et les autres où l'émotion, la lassitude le gagnent.

 

A noter la courte scène où Bernard Blancan, ni flic ni voyou, apparaît en médecin SOURIANT, séduisant et autoritaire et celle inutile mais hilarante où Romain Bouteille vient faire un petit tour et s'en va !

Les commentaires sont fermés.