CAFÉ SOCIETY de Woody Allen ***
Avec Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell, Blake Lively
New Yorkais d'origine, Bobby Dorfman tente sa chance à Hollywood où son oncle Phil est un influent et richissime agent de stars. Celui qui, entre autre a découvert Paul Muni, mais aussi déjeune avec Fred Astaire et Ginger Rogers et attend un appel de Greta Garbo...
Après l'avoir éconduit plusieurs semaines et tandis que Bobby s'étiole d'ennui, Phil consent à le recevoir, lui offre un poste de coursier et confie à sa secrétaire Vonnie le soin de lui faire visiter les environs dont les villas des stars.
Vonnie rêvait, comme beaucoup de jeunes filles de l'époque de "monter à Hollywood" pour y devenir actrice mais la superficialité de la vie des vedettes, la vulgarité du luxe dans lequel elles vivent l'ont vite découragée. Forcément et puisqu'en plus la jeune femme est ravissante, Bobby qui lui non plus ne comprend pas grand chose aux codes hollywoodiens, tombe sous le charme. Ces deux là sont faits pour s'entendre. Mais Vonnie a déjà un amoureux qui finalement la quitte. Vonnie et Bobby se rapprochent et envisagent l'avenir mais l'amoureux de Vonnie refait surface. Ce que la vie peut être compliquée parfois ?
Tel le Beaujolais, le Woody nouveau est arrivé... si je l'ai déjà faite celle-là, veuillez m'en excuser. C'est quasiment un rendez-vous, immanquable et ouf, ce cru est bon. En tout cas, meilleur que L'homme irrationnel mais sans atteindre la magie de Mignight in Paris ou la noirceur de Blue Jasmine. Cela dit, et je me répète sans doute aussi, un Woddy se hissera toujours au-dessus du niveau de la production ambiante. Et puis la bonne nouvelle est qu'il semble avoir renoncé à Emma Stone vraiment pas à la hauteur selon moi. Il la remplace par Kristen Stewart, que j'aime décidément de plus en plus, ce qui n'était pas gagné... De plus en plus belle, elle incarne avec subtilité les étapes et les atermoiements de l'amoureuse éperdue puis éconduite puis résignée. Woody semble également avoir trouvé en Jesse Eisenberg un double allenien qui ne se contente pas de l'imiter mais apporte son style à la fois emprunté et rentre-dedans, sa nervosité tout en étant moins hypodondriaque.
On entre dans un Woody Allen comme dans une boutique connue où l'on aurait ses habitudes. Générique sur fond noir et musique jazzie qui ne s'interrompra pas pendant toute la durée du film. Un régal pour les oreilles. Et pour les yeux aussi le réalisateur y va fort, un style new-yorkais lumineux avec passage obligatoire dans Central Park et un plan superbe et insistant de Manhattan qui évoque sans hésitation possible Manhattan (le film). Pour la partie Hollywoodienne, la lumière est plus violente, presqu'aveuglante, Beverly Hills étant constamment baigné de soleil.
Quant à la caméra de Woody, elle semble parfois flotter en de longs plans séquences qui virevoltent entre les tables d'un bar où autour d'une piscine hollywoodienne. Les conversations sont toujours vives et animées. Les personnages, moins névrosés il m'a semblé, mais en proie aux incertitudes du destin et plutôt fatalistes face aux événements. Et les subtilités de scenario vraiment bluffantes : la façon dont Bobbie et Phil apprennent qui est l'amoureux de Bonnie, les ruses dont chacun doit faire preuve pour ne pas trahir ce qu'il sait. Les gaffes, les erreurs, les malentendus, les révélations... c'est un tourbillon magistralement organisé. On ne rit pas comme souvent, on n'est pas bouleversé comme parfois, on est sous le charme et c'est immense !
C'est toujours d'une élégance folle et Woody concocte une comédie romantique dont il déjoue et détricote complètement les codes jusqu'à un final terriblement mélancolique et résigné.
Commentaires
Un bon cru alors
Absolutly !
Un très bon Woody selon moi. Images, musique, jeu des acteurs... On passe un moment super. Quant à kristen Stewart, je n'ai pas de mots, trop belle, trop bonne actrice tout en finesse, un vrai bonheur.
Oui il a bien fait de virer la Stone, Kristen est magnifique.
Et le film, un délice !