DIAMANT NOIR
de Arthur Harari ***
Avec : Niel Schneider, August Diehl, Hans Peter Cloos
Synopsis : Bête noire d’une riche famille de diamantaires d’Anvers, Pier Ulmann vivote à Paris entre chantiers et larcins qu’il commet pour le compte de Rachid, sa seule « famille ». Son histoire le rattrape le jour où son père, après une longue déchéance, est retrouvé mort dans la rue, et qu’il ne laisse rien à son fils, à part l’histoire de son bannissement par les Ulmann et une soif amère de vengeance.
Sur l’invitation de son cousin Gabi, Pier se rend à Anvers pour rénover les bureaux de la prestigieuse firme Ulmann. La consigne de Rachid est simple : «Tu vas là-bas pour voir, et pour prendre"
Peur-être que comme moi, il vous restera de ce film, davantage que son histoire, une ambiance oppressante et l'ambiguïté du personnage de Pier interprété de façon intelligemment indéchiffrable par Niels Schneider. On ne sait jamais s'il renonce à ses projets, s'il finit par s'attacher à sa famille au point de perdre de vue ses intentions ou s'il devient aussi machiavélique que son oncle.
Le film m'a évoqué les vieux polars des années cinquante et soixante où les policiers étaient souvent au prise avec des vols de diamants le tout dans une atmosphère sombre et délétère qui règne au sein de cette famille sur laquelle le père exerce une emprise totale. Il règne en despote et jusqu'à l'arrivée de Pier ne craignait personne.
A noter la présence toxique et inquiétante de l'excellent et très européen August Diehl, fils sacrifié victime de crises d'épilepsie. Et celle d'un personnage secondaire mais crucial et fort, Abdel Hafed Benotman dans le rôle de Rachid, père de substitution d'autant plus inquiétant et insaisissable qu'il est toujours calme et doux avec une façon bien particulière d'expliquer certaines choses... Pauvre pigeon !
C'est un film noir noir noir, un premier film tendu et parfois angoissant. La scène où l'oncle revient dans son entreprise alors que Pier et ses amis veulent dérober des documents est magistrale, suffocante.