de Cristian Jiménez ***

Avec Ingrid Isensee, Maria José Siebald, Paulina Garcia, Niels Schneider

Sofia vient de divorcer et vit avec ses deux enfants, un garçon de 4 ans et une fille de 11 ans. Elle entretient des rapports corrects avec son ex mari, une relation adultère avec un homme marié dont elle ne parvient pas à se débarrasser, joue au tennis avec son père, se dispute avec sa mère, aime son adorable grand-mère, jalouse sa grande soeur... 

Lorsque l'histoire commence, Sofia jette son téléphone portable et fait vœu de silence ou tout au plus de déconnection. Pendant un an elle n'aura ni portable, ni télé, ni ordinateur. Ce qui est déjà relativement comique car dès qu'elle a un message à passer, elle demande à sa fille de s'en charger.

Pour Sofia la famille est un refuge et un boulet. Ayant résolu ce problème... je dirai que ce n'est pas la famille de Sofia qui va me vendre du rêve car même si cet entourage est particulièrement aimant, cette emprise, cette intrusion permanente des uns et des autres font que chacun me semble dépendant de l'autre et incapable de mener sa vie sans en rendre compte aux autres tout en multipliant les cachotteries ou plutôt les secrets de Polichinelle pour soi-disant protéger les autres.

Il n'en demeure pas moins que Voix Off est un film plus que recommandable, très aimable, drôle et profond mais qu'il va sans doute hélas passer inaperçu compte tenu de son titre pas très évocateur et de son affiche qui l'est encore moins. C'est le fait qu'il vienne du Chili qui m'a attirée. Mais je n'ai pu que constater que le sujet et la façon dont il est traité le rend universel.

Ici comme partout, tous les membres essaient de s'assumer, de vivre sa vie et pourtant se laisse influencer par l'avis et l'attitude des autres. Cela crée des situations pour le moins inattendues. Le père, en écoutant Sofia parler du délitement de son couple se sent légitime pour quitter à son tour sa femme, la mère de ses deux filles. La mère se désespère, s'étiole et cherche à utiliser ses filles pour faire rentrer son homme au bercail. La sœur de Sofia qui vivait en France avec Antoine (Niels Schneider, décidément partout et vraiment excellent) vient d'accoucher d'un bébé dont elle ne s'occupe guère. Elle revient vivre au Chili avec ses certitudes.

Et c'est lorsque tout ce petit monde tente avec acharnement de trouver sa place qu'un secret, puis deux, concernant le père viennent encore une fois bouleverser la toute relative stabilité et chacun va y aller de son interprétation.

C'est doux, tendre, chaleureux, parfois un peu cruel mais c'est la vie telle qu'elle passe de quatre générations, presque sous un même toit. avec ses hauts et ses bas, ses imprévus et ses petites joies.