JE ME TUE À LE DIRE
de Xavier Seron ***
avec : Jean-Jacques Rausin, Myriam Boyer, Serge Riaboukine, Fanny Touron, Franc Bruneau, Catherine Salée, Jackie Berroyer
Michel Peneud a peur de mourir. Il contemple sa mère malade, son visage blafard, son sein amovible. Il n’a pas envie de finir comme elle. Or depuis qu’il a décidé de mettre en vente la maison familiale et de placer sa mère dans une maison de convalescence, Michel commence à perdre des plaques de cheveux, une grosseur inquiétante est apparue à sa poitrine.
Symptômes qui ne sont bien sûr pas sans rappeler le cancer de sa mère. Le médecin lui assure que c’est bénin. Mais si tel est le cas, pourquoi propose-t-il à Michel d’effectuer un prélèvement ? Désormais, Michel en est certain : il est foutu.
Cela commence par une voix off qui dit : "je m'appelle Peneud.. Pas Pneu, Peneud..." On commence à rire. Plus tard on apprend que la maman chérie de Michel s'appelle Monique : Peneud Monique ! Et on rit, on rit... Dites-le tout haut, vous comprendrez. On rit tellement que certaines répliques doivent d'ailleurs nous échapper, ce qui est bien dommage.
Pourtant le réalisateur secondé par un acteur... comment dit-on déjà... ah oui, décomplexé, c'est ça, s'attaque à des sujets plutôt graves tels que la mort, la maladie, l'hérédité, la filiation, l'amour, la vie quoi ! Mais tout ceci a le goût, l'audace et la folie de la belgitude... comment dit-on déjà... ah oui, assumée. Cela dit les belges n'ont rien à assumer, ils sont belges, le savent, c'est tout. Et d'ailleurs, je crois que Xavier Seron le réalisateur est franco français mais il mériterait d'être belge. Bon, tout ça pour dire quoi me direz-vous ?
Je ne sais pas, ce film est fou, absurde, crazy, totalement barjo. Heureusement il est en noir et blanc car on assiste directement entre les jambes de la dame à un accouchement, ce qui n'est ni l'endroit ni le moment qui envoie du rêve, entre autre délire visuel. Sinon, le réalisateur suit au plus près le parcours de Michel, son hypocondre personnage qui travaille dans un magasin d'électro ménager avec son meilleur ami (le totalement barré Serge Riaboukine) et rêve de devenir acteur. Il s'occupe de sa maman très malade (la très très haut perchée Myriam Boyer) qui raconte à qui veut l'entendre qu'elle a allaité son chérubin au-delà de sa première année, bien que six mois suffisent, il vaut mieux être sûr de donner tous les anti-corps et vitamines nécessaires... ça gêne son grand benêt de fils certes, mais on voit bien qu'il n'est jamais réellement sorti du nichon de sa mamounette et que l'allaitement prolongé, ça crée du lien. En outre, depuis sa maladie elle ne s'abreuve que de mousseux, ne s'habille plus et appelle ses chats chéris ses enfants : "ce sont tes frères" dit-elle à son fils surnommé Minou évidemment. Pauvres chats d'ailleurs ! Je ne dis rien mais les adeptes des choupinous lolcats vont souffrir..
Michel est amoureux de sa Fanny très fière de hurler à la fenêtre de l'immeuble que son mec est un baiseur génial... ce dont on ne peut vraiment pas se rendre compte au vu des scènes de lit où il se montre aussi amorphe et avachi que dans la vie. Mais là encore les conversations sont de l'art :
- "Dis-moi quelque chose ?
- Je t'aime.
- Mais non, quelque chose d'excitant.
- Je suis ton grand lion..."
Lion, il peut l'être en effet car je crois (depuis Demis Roussos) n'avoir jamais vu le corps d'un homme autant couvert de poils. A ce titre, Jean-Jacques Rausin dont la pudeur n'est pas la première préoccupation, nous exhibe son slip kangourou et son tue-l'amour de corps sur-pileux un nombre incalculable de fois.
Les scènes surréalistes s'enchaînent au cours des 6 chapitres du film, avec de grands moments tels que cette palpation de quatre velus dans les vestiaires d'une salle de sport...
Rire autant c'est pas courant !