de Sang-Ho Yeon ***

Avec Gong Yoo, Kim Soo-Ahn

Synopsis : Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l'état d'urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu'à Busan, l'unique ville où ils seront en sécurité...

Car oui, comme pour le nuage de Tchernobyl qui n'a pas franchi les frontières françaises, la ville de Busan est épargnée. D'où vient le virus ? On ne le sait pas. Mais comment il se transmet et quels effets il produit est clair. Il se transmet exclusivement par morsures et transforme le mordu en créature zombiesque dont l'unique ambition consiste à mordre son prochain.

Néanmoins, ce film n'a rien du classique film de zombies même s'ils sont plus beaux, plus vrais que nature, qu'ils marchent bien au ralenti, malgré de brusques accélérations, qu'ils ont des sens éteints (la vue) et d'autres surdimensionnés (l'ouïe) et qu'ils se contorsionnent à faire pâlir un champion de break dance !

Le réalisateur ne s'est pas contenté de faire courir des morts vivants après de potentiels zombies, comme dans un film catastrophe il nous présente une galerie de personnages plus ou moins caricaturaux qui vont au fil de l'histoire se révéler dans ce qu'ils ont de pire ou de meilleur. On va s'attacher à certains. Il ne va pas hésiter à nous surprendre quant aux survivants, nous faire souhaiter une morsure rapide pour certains qui tarde parfois à venir. Au final on sort de ce train, relativement éprouvé mais pas uniquement parce que cette lutte en huis clos mouvant (le train roule je vous le rappelle) fait peur, mais parce que le réalisateur y a mis du cœur, du sentiment et de l'intelligence. Rien à voir donc avec le blockbuster bourrin et décérébré. Décidément les coréens sont  des cinéastes surdoués.

On découvre donc un père divorcé et sa fille. Cette dernière l'a quasiment forcé à prendre ce train car elle n'a qu'une idée en tête rejoindre sa mère car ce père absent (beau comme un acteur coréen) est plus préoccupé par sa carrière dans la finance que par la vie de famille. Dans ce train montent aussi deux sœurs vieillissantes qui se chamaillent, un homme d'affaires puant, une jeune équipe de base-ball, un couple mal assorti mais aimant dont la dame est enceinte... Tout le monde s'ignore, mais dès que l'horreur surgit dans un wagon et que le seul moyen de s'en sortir est de parvenir à s'isoler de la menace dans un autre... les protagonistes choisissent d'agir chacun pour soi. Rapidement, l'union de certains plus astucieux que d'autres fait la force et l'on assiste selon les cas et les tempéraments à des démonstrations d'entraide et d'individualisme.

Evidemment les rapports entre le père et la petite fille évoluent et c'est beau. Je me demande une fois de plus, ce qu'on explique ou exige d'enfants telle que cette fillette qui a des scènes de désespoir absolument insoutenables.

De surprise en surprise, les effectifs diminuent... on finit par descendre du train en tremblant encore mais je vous recommande plus que vivement de prendre le train et de composter votre billet.