JERRY LEWIS, CLOWN REBELLE
(LUMIÈRE 2016)
de Gregory Monro ***
DOCUMENTAIRE
Burlesque et corrosif, Jerry Lewis est devenu l’un des comiques les plus importants du cinéma.
En véritable artisan, il a écrit, réalisé et joué dans ses propres films, des œuvres désormais classiques comme Le Zinzin d'Hollywood ou Dr. Jerry et Mister Love. Bousculant les conventions, il est devenu une valeur sûre à Hollywood. Mais alors que les Américains ne voient en lui que le clown, les Européens et plus particulièrement les Français, le considèrent comme un auteur. À travers des archives rares, extraits, témoignages d’amis, critiques et artistes comme Jonathan Rosenbaum ou Martin Scorsese, redécouverte du parcours de ce clown philanthrope et hors du commun.
La projection a lieu en présence du réalisateur Grégory Monro (Grégory, si tu me dis comment tu as obtenu mon adresse mail, je t'offre un restau !) grâce à qui j'ai pu entrer dans la salle car le jour de mon arrivée, les billets n'étaient plus en vente ! Il était interviewé par le "monsieur" à sa droite (désolée monsieur, je n'ai pas votre nom) qui voulait que je reparte avec un ami sous le bras... ça ne s'est pas fait, mon voisin m'a ignorée :-)
Ce film faisait partie de ma liste de priorités. J'ai toujours aimé les documentaires qui parlent de cinéma et surtout Jerry Lewis m'a toujours fait hurler de rire mais pas seulement. Je pense que Docteur Jerry et Mister Love (The nutty professor) est mon film préféré tant les transformations qu'il réalise sont époustouflantes et convaincantes.
En tout cas démarrer un festival par un documentaire n'est pas banal je trouve. Ici le rire incoercible se transforme peu à peu en admiration puis en émotion car le film se termine par une interview de Jerry Lewis dont on a du mal à croire qu'il est un vieux monsieur de 90 ans tant son discours est clair et précis. Il n'a rien oublié de ce mépris de la critique américaine qui n'a vu en lui le grand acteur qu'il est que lorsqu'il a tourné un film "sérieux" sous la direction de Marty Scorsese (La valse des pantins, The King of comedy) alors qu'il avait sans doute déjà une soixantaine de films à son actif. Le voir faire un bras d'honneur aujourd'hui à l'attention de cette même critique et d'Hollywood qui l'honorent à présent de récompenses, est à la fois jouissif et très touchant. On leur en veut et on les plaint d'être passés à côté de cet artiste hors du commun au moment de sa gloire qu'il a cependant remportée auprès du public européen et surtout français. Il devient vraiment touchant lorsqu'il évoque Dean Martin qui fut plus qu'un frère pour lui et à qui il pense chaque jour, avec qui il forma ce duo irrésistible et avec qui il tourna 13 films
J'ai particulièrement apprécié que ce film n'ait rien d'un catalogue people, comme c'est souvent le cas dans ce genre d'hommage, du style Jerry, ses mariages, ses enfants, ses souffrances... Même si sont évoqués la rupture avec Dean Martin et son engagement humanitaire/humaniste. Grégory Monro se consacre à la carrière de Jerry Lewis et les nombreux extraits de films démontrent quel génie comique il était. Mais pas seulement. J'ai toujours trouvé cet homme terriblement séduisant, largement autant que Dean Martin qui jouait le beau gosse du duo. Et qu'il avait une classe infinie. Lors d'un extrait où il descend, remonte et redescend un escalier, il est d'une élégance, d'une prestance rares !
Si le film sort en salle ou s'il passe à la télé, je vous en reparlerai à ce moment là et vous le recommanderai vivement malgré son SEUL défaut : il est trop court.
Jerry Lewis dit qu'il a toujours eu 5 ans et que c'est la version maquillée de son visage qui reflète sa véritable personnalité. Que la responsabilité de l'artiste qui fait rire est bien plus grande que celle d'un tragédien.
"10 000 personnes peuvent jouer Shakespeare dans le monde... et seulement 10 peuvent faire rire".
C'est pas faux,
c'est drôle,
c'est émouvant,
c'est Jerry.
Commentaires
"C'est pas faux, c'est drôle, c'est émouvant, c'est Jerry."
Et ça donne furieusement envie de s'y mettre, à Jerry !
Oh oui. Tu as vu ce documentaire ?
Non. Un jour, peut-être. Il faut que je commence par ses fictions !