JEUX DE MAINS
(LUMIÈRE 2016)
HANDS ACCROSS THE TABLE
de Mitchell Leisen ****
États-Unis , 1935
Avec : Carole Lombard (Regi Allen), Fred MacMurray (Theodore Drew III), Ralph Bellamy (Allen Macklyn)
Hollywood, la cité des femmes
A l’occasion de la sortie du livre Hollywood, la cité des femmes (Antoine Sire, Actes Sud/Institut Lumière), retour sur les actrices qui ont fait Hollywood, ici Carole Lombard.
La sélection glamour du festival Lumière.
Synopsis : Regi Allen (Carole Lombard) est manucure dans un grand hôtel new-yorkais. Elle recherche ardemment un millionnaire à épouser. Cela pourrait être un résident de l’hôtel, Allen Macklyn (Ralph Bellamy), un richissime paralytique. Mais un jour, elle découvre qu’un client, Theodore Drew III (Fred MacMurray), est issu d’une très bonne famille. Elle entreprend de le séduire.
Les personnages pourraient être grotesques voire antipathiques compte tenu de leur obsession : épouser un riche héritier ou une riche héritière. Mais c'est plutôt touchant voire émouvant de constater que le seul moyen de s'en sortir dans des périodes difficiles est de compter sur l'argent d'un autre. Car oui, Regi se dit "prête à tomber amoureuse d'un porte-feuille" et ne tarde pas à découvrir que son Theodore Drew III malgré un patronyme encourageant est sans le sou. Il ne s'en cache pas d'ailleurs. Elle va l'héberger et le spectateur n'a aucune difficulté à voir que les deux sont faits l'un pour l'autre. Leur complicité évidente saute aux yeux dès leur première soirée. Ils continuent néanmoins leur quête d'un avenir meilleur dans un mariage avantageux. L'amour est totalement aveugle ici. Regi ne s'aperçoit pas non plus que son beau client paralytique, qu'elle considère comme son meilleur ami, se meurt d'amour pour elle.
Cette comédie sentimentale est d'une drôlerie irrésistible. Les dialogues pétillent et fusent avec une intelligence incroyable. Un tel humour, toujours subtil, vif m'a littéralement conquise. On explose de rire à chaque réplique. On dirait que l'humour et la drôlerie font partie de l'ADN des personnages tant ils sont spontanés et toujours à propos. Et puis ici, tout semble inversé. La femme va travailler, l'homme se fait manucurer, demande à la femme de se retourner pour s'habiller etc...
Je n'avais jamais entendu parler de ce film. Les acteurs s'amusent autant que nous. C'est beau, brillant. Je suis sous le charme depuis que je l'ai vu.
«Carole Lombard était une femme d’exception, un extraordinaire mélange de culot et de self-control, de sincérité et d’ambition, de légèreté et de profondeur. Disparue en 1942 à l’âge de 33 ans, celle que Garson Kanin appelait "la petite blonde à la fois piquante et potelée de l’Indiana" (j'aimerais être "potelée" comme Carole Lombard) avait fondé sa gloire sur les comédies, en particulier les screwball comédies (comédies loufoques).
Capable, dans la vie, de plaisanteries aussi outrageusement effrontées que les gags de ses films, elle fut une pionnière de l’égalité entre l’homme et la femme devant le rire. Pour faire rire, elle accepte de paraître idiote et de ternir sa beauté dans des postures ridicules. »
Antoine Sire, Hollywood, la cité des femmes.
Commentaires
Y'a pas à dire, les Ricains et les comédies romantiques, y'a du savoir-faire !
1935... je ne suis remonté que jusqu'en 1939, avec "New York - Miami"...
Il faut que tu recules encore. Ce Jeux de mains est du niveau de New York Miami.
Je suis bien motivé pour reculer dans le temps, mais les occasions sont rares !
Il faut piocher au hasard je crois pour trouver ces pépites.
Ce film n'était pas à mon programme, la salle était comble... mais à Lumière on propose des places sur les marches d'escalier.... Ah non c'était pour Merrily que j'étais sur les marches et qu'une petite jeune m'a donné la sienne... j'en suis encore sous le charme. ça sert parfois d'être vieille.