UN HOMME DE TROP
(LUMIÈRE 2016)
de Costa Gavras ***(*)
France, Italie , 1967
Avec : Michel Piccoli (l'homme de trop), Charles Vanel (Passevin), Bruno Cremer (Cazal), Jean-Claude Brialy (Jean), Gérard Blain (Thomas), Claude Brasseur (Groubac), Jacques Perrin (Kerk), François Périer (Moujon), Françoise Pavy (Suzanne), Roger Péra (Roy), Marc Porel (Octave), Patrick Préjean (Lecoc), Albert Rémy (Emile), Gérard Sarafian (Balec), Claude Brosset (Ouf), Pierre Clémenti (le milicien), Maurice Garrel (Forrez)
Nouvelles restaurations
Une sélection des plus belles restaurations de l’année : Compartiment tueurs et Un homme de trop de Costa-Gavras, La Dernière vague de Peter Weir, Le Grand chantage d’Alexander Mackendrick, La Vengeance aux deux visages de Marlon Brando ou Le Roi de cœur de Philippe de Broca…
Synopsis : 1943, dans les Cévennes. Un groupe de maquisards reçoit de Londres l’ordre de libérer douze résistants condamnés à mort et emprisonnés à Sarlande. L’opération, menée par Cazal (Bruno Cremer) et ses lieutenants Thomas (Gérard Blain) et Jean (Jean-Claude Brialy), est une réussite. Mais ce sont treize hommes, et non douze, qui ont été libérés…
Aurélien Ferenczi qui présente le film, s'agace à juste titre, et se demande ce que font les ayant droits pour que ce grand film ne soit jamais programmé à la télé. Heureusement que Lyon est là pour le réhabiliter (la grande salle du Pathé Bellecour est comble) car même lors de sa sortie il fut un échec critique et public. Alors qu'il est tout simplement extraordinaire. Ce film de résistance n'a rien de classique et aurait pourtant tout du grand classique tant il est différent et original. Audacieux sans doute. Dès les premières images, on est plongé au cœur de l'action pour la libération des prisonniers. ça bouge tout le temps et les personnages seront constamment en mouvement et en action. Notamment Bruno Crémer (magnifique !) le chef de ce maquis, constamment obligé d'avancer, de prendre des décisions, de se plier aux changements, aux imprévus, aux états d'âme de ses hommes... C'est passionnant. Il mène son groupe d'hommes avec une poigne de fer et beaucoup d'humanité.
Cet homme de trop qui se "dénonce" lui-même est vite repéré et en plus des actions de résistance, le groupe s'interroge sur ce qu'il faut faire de lui. S'il n'est qu'un "droit commun", il faut l'exécuter. Toutes les figures de la résistance apparaissent à cette occasion : la tête brûlée, celui qui obéit aux ordres sans réfléchir, celui qui s'interroge (trop), le jeune embarqué pour fuir le STO, le mariole qui plaisante tout le temps etc... Et au milieu de tous ces ardents combattants, cet homme de trop, intelligent, voire intellectuel, coopératif la plupart du temps, mais pacifiste donc mystérieux en temps de guerre et au milieu de celle-là précisément dans la nature, dans les montagnes...
Passionnant donc, musclé, le réalisateur ne nous laisse pas un instant de répit et s'est entouré d'un casting prestigieux, luxueux, toutes les stars de l'époque sont là, un peu comme le casting des Ocean aux Etats-Unis.
La dernière scène sur le pont et la dernière image avec la caméra qui s'éloigne peu à peu ont laissé la salle en apnée... incapable de bouger !
Extraits du Catalogue :
Avec ce film, Costa-Gavras s’empare de l’Histoire française. Le cinéaste souhaitait s’intéresser aux jeunes qui fuyaient le STO en Allemagne en se réfugiant dans les montagnes, où des résistants tentaient de leur apprendre à combattre. Histoire d’un cas de conscience, inspirée de faits réels (relatés dans le livre éponyme de Jean-Pierre Chabrol), où Costa-Gavras réunit Michel Piccoli, Bruno Cremer, Gérard Blain, Jacques Perrin et Charles Vanel.
Malgré cette distribution, Un homme de trop est un échec critique et commercial à sa sortie. On reproche au réalisateur d’avoir fait de cette histoire de résistants un film d’action, d’y mettre trop d’effets de caméra au détriment du scénario et des dialogues. Déjà, on s’interroge sur les véritables intentions de Costa-Gavras.
« C’est je crois, le premier film sur la Résistance réalisé à la façon d’un western. […] Il faut reconnaître que le film réalisé par
Costa-Gavras pète le feu et vous tient en haleine d’un bout à l’autre, avec des personnages classiques, sans surprise, mais bien typés. […] Costa-Gavras confirme, dans un tout autre ton, les dons qu’il avait fait éclater dans son premier film Compartiment tueurs. » (Michel Duran, Le Canard enchaîné, 12 avril 1967)
Devenu une vraie rareté, ce film témoigne déjà de la volonté du cinéaste de parler de l’Histoire et d’interroger la notion de justice.
Commentaires
Hé hop, encore un truc tentant !
Mais pas de trop...
Costa est GRAND !
Superbe film maintenant retrouvé, merci mille merci, car malgré les critiques qui ne sont que des critiques plates, sans savoir ce ressort le film, tout simplement des histoires historiquement vrais, la prison du début, c'est l'attaque de la centrale de Nîmes du début janvier 1944 ou une douzaines de patriotes furent libérer, l'attaque des maquis et celui de Cazal, c'est la suite de l'attaque de la prison celle des pendu à la fin c'est les pendus de Nîmes en MARS 1944, ce film est formidable et retrace bien une partie des œuvres de Aimé Vielzeuf qui ressemble beaucoup à Jean dans le Film, le Maquis des Cabanes de Jean Pierre Chabrol C'est celui de Champdomergue et la 7206éme Cie de FTPF. Bravo pour la restauration du Film qui est aussi à quelques part un document pour les jeunes génération,Un film référence pour beaucoup de professeur d'histoire, et un document pour le devoir de mémoire.
Et bien voilà un connaisseur. Ce film est historique et un grand film d'aventure.