LAUGHTER IN HELL
(LUMIÈRE 2016)
de Edward L. Cahn *
États-Unis , 1933
Avec : Pat O'Brien (Barney Slaney), Tom Conlon (Barney enfant), Merna Kennedy (Marybelle Evans), Berton Churchill (Mike Slaney), Gloria Stuart (Lorraine), Tom Brown (Barton
Edward L. Cahn
Présentation de trois films beaux et sombres - un western, deux films politiques ambitieux (dénonciation du racisme, de la corruption) signé par le cinéaste américain Edward Cahn. Il deviendra ensuite un très prolifique auteur de séries Z.
Synopsis : Barney Slaney (Pat O’Brien), mécanicien de locomotive, assassine, dans une violente crise de jalousie, son épouse et l’amant de celle-ci, l’un des trois frères Perkins qui le persécutait depuis l'enfance. Il est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Mais Barney découvre que le gardien de sa chaîne de prisonniers n’est autre qu'Ed Perkins (Douglas Dumbrille), le frère de l’homme qu’il a tué. Il va alors subir violences et intimidations.
Evidemment, Bertrand Tarvernier nous enchante à nouveau en nous narrant avec sa fougue et son érudition sans faille les difficultés qu'il y avait à faire un film à l'époque de celui-ci et qu'on imagine pas aujourd'hui. Mais je dois dire que le réalisateur dont j'aurai vu deux films sur les trois présentés dans l'optique de nous le faire découvrir, ne m'a pas du tout convaincue. Malgré l'abondance du scenario qui change à plusieurs reprises de direction et la profondeur des thèmes traités (le racisme, le traitement inhumain des bagnards...) j'ai trouvé le film particulièrement daté et l'interprétation très approximative. Et les chants des pauvres noirs enchaînés m'a littéralement cassé les oreilles.
La partie rédemption lorsque l'évadé rencontre Lorraine était la plus intéressante mais n'arrive qu'à un quart de la fin, hélas
A noter comme dans The Invisible man la présence de la ravissante Gloria Stuart toujours âgée de 23 ans. Elle fut également la Rose Dawson âgée de Titanic.
A noter la présence de la ravissante Gloria Stuart alors âgée de 23 ans. Elle fut également la Rose Dawson âgée de Titanic.
Extrait du Catalogue :
Laughter in Hell est adapté de l’œuvre contemporaine de Jim Tully (1886-1947), écrivain-vagabond, auteur de Beggars of Life porté à l’écran en 1928 par William A. Wellman. Si The New York Times, par la plume de Mordaunt Hall, qualifia à l’époque le film de « chain-gang melodrama », celui-ci est bien plus radical qu’un simple mélo sur un forçat et se révèle aussi puissant que Je suis un évadé, de Mervyn Le Roy, qui lança en 1932, la vogue du chain-gang movie.
Un homme condamné pour double meurtre, s’échappe du bagne – non sans s’être débarrassé de quelques gêneurs –, vagabonde dans une campagne ravagée par la peste et la pauvreté et rencontre une femme. La rédemption auprès de Lorraine sera-t-elle possible ? Quelques années plus tard, elle ne sera même pas envisageable à l'écran, une fois le Code Hays en vigueur…
Après Afraid to Talk et Law and Order, Laughter in Hell est une troisième variation sur le thème de la corruption et de la violence américaines. À sa sortie, le film se verra reprocher la scène réaliste de lynchage de plusieurs hommes noirs. La polémique éclate. Chroniqueur au New York Age (hebdomadaire afro-américain), Vere E. Johns décèle dans le propos de Cahn une vive dénonciation des atrocités racistes commises dans les États du Sud.
«Étoile montante d’Universal, le cinéaste Edward L. Cahn a su gagner la confiance de Laemmle Jr, qui l’autorisa à créer une des œuvres les plus radicales – politiquement et stylistiquement – de ce studio très aventureux.» (Dave Kehr) Cependant, après Laughter in Hell, Edward L. Cahn disparaît des listes du studio. Après un court passage à la RKO, il ne travaillera plus ensuite que pour des productions beaucoup moins glorieuses, Monogram, Mascot ou PRC (en tournant cependant de nombreux courts métrages pour la MGM entre 1935 et 1949). Il poursuivra jusqu'en 1962 une très prolifique carrière de réalisateur de séries B.