MA VIE DE COURGETTE
de Claude Barras ***
Courgette est un petit garçon de 9 ans qui vit avec sa maman. Premier commentaire du Doudou de 3 ans (dans 3 jours) qui m'accompagnait : "c'est le bazar dans la chambre de Courgette !" Courgette se prénomme en fait Icare mais sa maman lui a donné ce surnom et il aime son surnom. Il n'a pour seuls jouets que les canettes de bière vides que sa maman boit à longueur de journée.
Il s'est aussi confectionné un cerf-volant avec les moyens du bord, à l'effigie de son papa en super héros. De l'autre côté, il a dessiné une poule. Il aimait tellement les poules d'ailleurs, qu'il est parti avec "une poule" comme dit sa maman. Lorsque la mère meurt d'un accident dont Courgette est involontairement responsable, il est placé dans un foyer pour enfants. Le policier qui l'amène à l'orphelinat lui promet de lui rendre régulièrement visite. Ce qu'il fera jusqu'à cette décision inattendue... C'est dans ce foyer que Courgette fait la connaissance d'autres enfants de son âge qui comme lui ont déjà une triste et sinistre histoire de famille.
Simon c'est le caïd. Il bizute tout nouvel arrivant et lui promet des nuits d'insomnie. Il y a aussi Ahmed dont le père est en prison. Alice traumatisée par ce qu'elle a vu et subi et barre son visage d'une mèche blonde. Béatrice qui attend sa maman et court à la porte au moindre bruit. Et Jujube et plus tard la jolie Camille qui va faire chavirer le coeur de Courgette.
Ma vie de Courgette est bien la petite merveille d'animation unanimement (ou presque) encensée par la critique et il est dans un premier temps difficile de ne pas succomber devant ces petites marionnettes à la tête démesurée et aux yeux à la fois tristes et émerveillés. L'histoire terrible de leur courte existence devrait nous tirer les larmes mais le réalisateur choisit l'aspect positif et les moments de résistance, de joie, d'entraide, de solidarité. Ceux où l'amitié et les sentiments sont plus forts que l'adversité sans pour autant éluder les raisons qui font que ces enfants sont là plutôt que dans leur famille. Ces enfants terriblement blessés par la vie sont entourés d'adultes bienveillants qui les protègent et leur permettent d'accéder à l'insouciance de l'enfance auquel tout enfant devrait avoir droit. Comme lors de ce séjour à la neige ou de cette soirée dansante incroyablement réaliste qui permettra au Doudou de 3 ans cet autre commentaire : "elle est cool cette école !"
La Poupée de 7 ans et demi qui était là aussi a beaucoup aimé également, elle a beaucoup ri et a bien retrouvé les situations d'école primaire qu'elle connaît.
Commentaires
Nous avons la chance dans notre commune menée par une maire très dynamique d'avoir un théâtre et un cinéma qui proposent une programmation très sympa, en VO très souvent pour les films, en plus d'être raisonnables en terme de prix. Le cinéma, qui ne propose qu'un film par jour, est dirigé par une jeune passionnée de cinéma avec laquelle on peut discuter, elle m'a d'ailleurs donné beaucoup d'idées de films à voir avec mes fils. Je trouve cela vraiment génial. Bref, tout ça pour dire que nous allons voir Ma vie de courgettes cette semaine et aurons la semaine prochaine une séance en avant première du prochain film de Boujenah, Le coeur en braille, avec discussion après la séance avec le réalisateur dont j'avais beaucoup aimé Père et fils.
Je raconte ma vie, mais j'avais envie de partager !
Bonne journée et merci pour les nombreuses récentes chroniques de films et le récit de cet exceptionnel prix Lumière.
C'est super ce que tu racontes. Parfois les petites communes proposent des choses épatantes.
Je suis persuadée que tes enfants et toi allez adorer La Courgette.
Ah oui Lumière... je ne m'en remets pas :-)
Rebonjour Pascale, je te rejoins dans les louanges sur ce film émouvant sans être mièvre. Bonne après-midi.
Re bonsoir. Oui, une vraie réussite. Et les petits ont beaucoup aimé.