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VOYAGE À TRAVERS

 

LE CINÉMA FRANÇAIS

de Bertrand Tavernier *****

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Quel meilleur moyen pour moi de prolonger le récent Festival Lumière que de m'embarquer dans ce voyage avec aux commandes Bertrand Tavernier, encyclopédie mondiale du Cinéma, Président de l'Institut Lumière ? J'avais volontairement mis de côté cette séance de 3 h 12 sachant que je pourrais me rattraper à mon retour. C'est chose faite et je suis sous le charme et n'ai qu'une envie : plonger dans cette filmographie infinie !

Il fallait bien que Bertrand Tavernier, immense réalisateur, insatiable cinéphile, conteur exceptionnel fasse un choix pour puiser dans les trésors des archives et nous fasse partager sa passion contagieuse. Il a l'idée de démarrer son voyage forcément subjectif au moment où tout a commencé pour lui et de le terminer lorsqu'il devient lui-même réalisateur. Il a six ans et tombe en extase devant une scène de poursuite où des malfrats (je pense que ce sont des malfrats, hélas je ne me souviens plus du film, honte à moi) doivent choisir alors qu'ils sont à fond la caisse, entre deux routes à prendre : la corniche ou le tunnel. On peut dire que cette séquence a bouleversé sa vie.

Tavernier évoque d'abord son père qu'il a filmé dans le jardin de leur maison à Lyon. Il filmera Philippe Noiret au même endroit dans L'Horloger de Saint Paul. Il parle de ses terribles problèmes de santé étant enfant, la perte de son oeil et son amour impérissable pour le cinéma qui démarre donc en pension. Il souhaite que "ce film soit un acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens qui ont surgi dans ma vie. La mémoire réchauffe : ce film, c’est un peu de charbon pour les nuits d’hiver". Je ne sais si les professionnels de la profession se sentiront honorés mais je peux assurer que le cinéphile passe trois heures de pur et intense bonheur.

Avant de devenir critique, attaché de presse, assistant-réalisateur pour Melville, Tavernier est d'abord cinéphile, amoureux du cinéma et cet amour est insatiable et toujours aussi vigoureux aujourd'hui. C'est avec humour, érudition et passion qu'il décortique les extraits que l'on voit défiler et qu'on ne peut plus regarder de la même façon après l'avoir entendu en parler. La maestria de Renoir, réalisateur de génie mais être humain contestable... Et puis Jacques Becker, l'un des plus grands pour lui. Les caprices de Melville, les colères de Sautet, imitées admirablement par Piccoli. L'acteur, très drôle, s'inspire des coups de gueule fréquents de Sautet pour ses nombreuses scènes où il doit lui aussi hurler. Un long et passionnant moment passé en compagnie de Jean Gabin, être humain et acteur hors du commun.

Je ne peux évidemment énumérer toutes les scènes, séquences, anecdotes savoureuses ou passionnantes. On a l'impression que Tavernier a déjà vécu mille vies et sa mémoire monumentale, quasi  monstrueuse, impressionnante en tout cas, amplifiée par sa faconde et son humour irrésistibles fait de son récit un voyage passionnant que l'on suit bouché bée, le sourire aux lèvres et puis soudain au hasard d'une scène que l'on redécouvre ou que l'on comprend l'émotion soudain envahit.

Je ne peux que vous inviter à faire ce voyage à votre tour et vous en ressortirez peut-être comme moi, ébloui.

Commentaires

  • Je n'aurai pas le courage d'y aller ce soir (Tavernier sera là) mais je compte bien y aller rapidement.

  • J'ai préféré le voir en journée aussi. Il était également chez moi, mais je l'avais vu tous les jours à Lyon donc ça allait :-)

  • Je vais aller le voir, évidemment ! Tavernier est GRAND !
    Il faut que je prévoie de mobiliser mes neurones pour retenir les références...

  • Oui et tu me diras pour le premier film ?

  • Merci beaucoup, tres interessante.

  • N'est-il pas ?

  • Bon, je vais essayer de te "dire pour le premier film". J'y vais cet aprèm !

  • Hi haaaaaaaaaaaaaaa !

  • Belle après midi en perspective !

  • Je confirme: c'était un bel après-midi, en très agréable compagnie cinéphile. Seuls regrets: que ce soit déjà fini et que le travail reste à faire sur le cinéma d'aujourd'hui. J'aurais bien signé pour trois heures de plus, après entracte et eskimo !

    Le film dont tu cherches le nom, c'est "Dernier atout" de Jacques Becker (1942).
    Tu sais quoi ? J'ai très envie de le voir, désormais !

  • Il parait qu'une version longue doit sortir... Je suppose en DVD :-)
    Merci. Je me doutais que c'était un Becker mais impossible de retrouver.
    La semaine dernière j'ai revu "Le jour se lève"... j'étais éblouie par Gabin.

  • N'en déplaise à quelques fâcheux, "Le jour se lève" me semble incontestablement un grand film (porté par le premier flashback de l'histoire du cinéma, j'crois bien !) et Gabin nous y entraîne à des sommets d'émotion.

    Le nounours qui tombe sous la mitraille, c'est une image que j'ai gardée gravée dans ma mémoire pendant longtemps...

  • Des fâcheux qui n'aiment pas Le jour se lève ??? De drôles d'oiseaux à l'atmosphère d'un drôle de bled :-)

  • Jamais entendue parler de ce mec

  • Quelle chance tu vas pouvoir le découvrir. Sa filmographie est exceptionnelle. Commence Par Coup de torchon, ça se passe en Afrique.

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