LES AUTRES FILMS DE NOVEMBRE
MAMAN A TORT de Marc Fitoussi **(*)
LES TÊTES DE L'EMPLOI de Alexandre Charlot, Franck Magnier **
IRIS de Jalil Lespert *
INFERNO de Ron Howard °
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MAMAN A TORT de Marc Fitoussi **(*)
Avec Jeanne Jestin, Emilie Dequenne, Nelly Antignac, Camille Chamoux, Annie Gregorio, Sabrina Ouazani
Synopsis : Connaît-on vraiment ses parents? Anouk, 14 ans, découvre brutalement un autre visage de sa mère, à la faveur de l’incontournable stage d’observation de troisième qu’elle effectue dans la compagnie d’assurances où celle-ci travaille. Une semaine d’immersion dans le monde adulte de l’entreprise, avec ses petits arrangements et ses grandes lâchetés, qui bientôt scelle son jeune destin. Entre parcours initiatique, fêlure et premières responsabilités assumées, une forme d’adieu à l’enfance.
Autant le dire, je n'ai pas cru un instant au fait qu'une petite minette de 14 ans littéralement reléguée dans un placard pour y faire du rangement lors du fameux stage d'observation en entreprise de troisième, découvre en deux jours les manœuvres et petits arrangements pas folichons de la compagnie dans laquelle sa mère travaille et dont elle est complice par lâcheté ou obligation. Qui prend fait et cause au point de tout faire pour aider une jeune veuve et ses deux jeunes enfants que la compagnie refuse d'indemniser.
On peut admettre que la gamine est plus futée que la moyenne mais de là à tout intégrer du fonctionnement complexe d'une société d'assurance !!! On peut aussi imaginer que la valeur morale et humaine d'une personne n'attend pas le nombre des années, mais que cette petite soit dotée d'une telle empathie envers son prochain relève aussi de l'exploit compte tenu du milieu dans lequel elle évolue. Ses parents, divorcés, ne brillent ni par leur intelligence ni par leur altruisme ! Je suis aussi d'accord pour penser qu'une personnalité peut se forger sans "modèle", il n'en demeure pas moins que cette petite Anouk est un véritable ovni.
Cependant malgré ces réserves et l'énormité du postulat de base, il y a un petit quelque chose en plus dans ce film qui fait qu'on ne décroche pas un instant. Je pense que cela tient en partie, voire en totalité à la personnalité et à l'interprétation à la fois fraîche et énergique de la toute jeune Jeanne Jestin qui porte le film sur ses épaules et ne relâche jamais l'obstination dont son personnage fait preuve. Il faut aussi noter que ses relations avec sa mère bien jeune, qui la couve parfois et cherche à vivre sa vie d'autres fois, avec son père qui fait ce qu'il peut puisque relativement exclu de sa vie, avec sa meilleure amie, ado plus "ordinaire" (quoique sublime) davantage préoccupée par son apparence que par le sort de son prochain, avec un autre stagiaire m'ont semblé plus réalistes que l'idée de faire découvrir par Anick une grosse magouille bien dégueu.
Par ailleurs, le monde de l'entreprise, ses lâchetés, son harcèlement moral, un peu sexuel aussi, les relations entre les différents services, la solitude, les chefaillons, les compromissions, la peur de perdre son emploi... est parfaitement illustré par des seconds rôles épatants.
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LES TÊTES DE L'EMPLOI de Alexandre Charlot, Franck Magnier **
Avec Franck Dubosc, Elsa Zylberstein, François-Xavier Demaison
Synopsis : Stéphane, Cathy et Thierry sont les meilleurs employés de l'Agence pour l'Emploi de leur ville. Mais leurs résultats sont tellement bons que l'agence va devoir fermer faute de chômeurs ! Les trois collègues ont alors la folle idée de créer du chômage pour sauver leur poste.
Encore un film d'entreprise, mais il ne faut pas pousser. On n'est pas là devant une comédie sociale à la Ken Loach. Pour avoir appliquer à lettre les consignes, nos trois conseillers ont radié beaucoup de chômeurs. Un chômeur radié n'a pas plus d'emploi qu'un chômeur en état de marche, mais il n'entre plus dans la catégorie "chômeurs" et c'est bon pour les statistiques ça.
Lorsque l'agence ferme, faute de combattants, ce que Stéphane, Cathy et Thierry mettent en action l'est exclusivement pour tenter de se sauver eux-mêmes. Donc pas de solidarité, d'entre aide et de fraternité devant l'adversité ici même si les trois collègues restent soudés.
Néanmoins l'absurdité et la dureté de certaines situations, le monde cruel du marché de l'emploi et du travail, les promesses des politiques depuis Pompidou et ceux qui ont suivi, Giscard, Chirac, Mitterrand, Sarkozy, Hollande... font de ce film une légère satire de la société mais rien de bien méchant.
Elsa Zylberstein s'en sort vraiment bien dans le registre comique. Mais Frank Dubosc tout en retenue et rigidité impose une belle présence émouvante, pathétique, presque dramatique parfois. Ce garçon a de la ressource.
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IRIS de Jalil Lespert *
Avec Romain Duris, Jalis Lespert, Charlotte le Bon
Synopsis : Iris, la femme d’Antoine Doriot, un riche banquier, disparaît en plein Paris. Max, un jeune mécanicien endetté, pourrait bien être lié à son enlèvement. Mais les enquêteurs sont encore loin d’imaginer la vérité sur l’affaire qui se déroule sous leurs yeux.
Ce que j'ai préféré dans ce film c'est la musique. Pour le reste, il n'est pas interdit de pouffer.
Les trois acteurs m'ont paru trop "sains", trop plein de vie et de santé pour que j'arrive à croire à cette histoire sado maso prétexte à admirer le corps parfait de Charlotte Le Bon, le dos athlétique et lacéré de Jalil Lespert. Mais j'étais finalement assez déçue, voire embarrassée de voir Jalil Lespert s'embringuer dans une histoire aux personnages à l'âme et aux agissements cracras dont on se fout comme de sa première séance de bondage. Et tout cela se prend très très au sérieux !
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INFERNO de Ron Howard °
Avec Tom Hanks, Felicity Jones
Synopsis : Dans "Inferno", le célèbre expert en symbologie suit la piste d’indices liés au grand Dante lui-même. Robert Langdon se réveille dans un hôpital italien, frappé d’amnésie, et va devoir collaborer avec le docteur Sienna Brooks pour retrouver la mémoire. Tous deux vont sillonner l’Europe dans une course contre la montre pour déjouer un complot à l’échelle mondiale et empêcher le déchaînement de l’Enfer…
C'est laid, c'est con, c'est mou. Il y a certes moins de bondieuseries que par le passé mais ce n'est pas pour autant que ça rend cette course pour sauver l'humanité intéressante. On en arrive même à souhaiter qu'elle plonge dans l'enfer programmé !
Je n'ai pas envie de perdre plus de temps à parler de ce film.
Ah si, une chose encore. Il faut absolument qu'Omar Sy abandonne sa carrière américaine. Il est RIDICULE !
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Commentaires
En tant que divertissement, même si le film a clairement ses défauts (et oui Omar Sy, c'est pas encore ça...), je trouvais que ça passait - dans la même veine que Da Vinci Code et Anges et Démons.
Je crois n'avoir aimé aucun des trois.
Et Omar DOIT rester en France.