LA MÉCANIQUE DE L'OMBRE
de Thomas Kruithof *
Avec François Cluzet, Denis Podalydès, Sami Bouajila, Simon Abkarian,
Synopsis : Deux ans après un « burn-out », Duval est toujours au chômage. Contacté par un homme d’affaires énigmatique, il se voit proposer un travail simple et bien rémunéré : retranscrire des écoutes téléphoniques.
Aux abois financièrement, Duval accepte sans s’interroger sur la finalité de l’organisation qui l’emploie. Précipité au cœur d’un complot politique, il doit affronter la mécanique brutale du monde souterrain des services secrets.
La bande annonce m'a attirée et on nous promet le grand thriller politique incontournable du début d'année. Moi je fonce ! J'aime bien les machins compliqués, tortueux et ça ne me dérange pas de ne pas forcément TOUT comprendre. Et je me dis en sortant et même pendant la séance "ah bon, c'est donc ça un grand thriller politique incontournable ?". Ben dis donc !
Je n'ai RIEN compris, ce qui m'arrive souvent dans les grands thrillers politiques incontournables mais je ne m'ennuie pas autant, voire pas du tout, voire, je prends beaucoup de plaisir.
Pour me faire du mal et me convaincre à quel point je suis idiote, je suis allée lire ceci sur Allociné : "La Mécanique de l'ombre s'inspire librement de plusieurs crises ou complots, avérés ou supposés, qui ont eu lieu en France ces trente dernières années : la crise des otages du Liban dans les années 80, les carnets de Takieddine ou encore plus globalement le soupçon d’instrumentalisation des services secrets à des fins politiques qui flotte dans l’actualité du pays." Ah bon ? J'ai honte. Je devrais m'intéresser d'avantage à l'actualité, aux informations, à la politique... Oh et puis non.
Bref, rien ne tient debout. Evidemment, Duval (François Cluzet, parfait comme toujours) a du mal à trouver du boulot, mais lorsqu'il tombe sur Denis Podalydès, ridiculement énigmatique, (et je remarque pour la première fois à quel point sa voix ressemble à celle de Jean-Louis Trintignant, et c'est bon...) s'il était doté d'un cerveau en état de marche il fuirait à toutes jambes dans la direction opposée... Mais non, il accepte de retranscrire des écoutes téléphoniques (être dactylo quoi !) un casque sur les oreilles dans un appartement vide et moche avec pour consignes : "quand vous arrivez, vous ouvrez les rideaux, quand vous partez vous fermez les rideaux". Au secours !
Entre deux journées de taf débile, il file faire sa prière aux AA et là, bonheur, joie et félicité il devient le "tuteur" de Sara (Alba Rohrwacher, parfaite comme toujours). Moi si j'allais aux AA, sûre que je deviendrais tutrice du gros libidineux boutonneux et "au dedans si laid comme du poisson pas frais" (comme disait le philosophe Daniel Guichard) d'à côté qui a perdu 40 kgs (désolée je ne peux citer son nom, mais s'il passe par ici, il se reconnaîtra :-)) mais qui est quand même laid comme un pou pelé. Bref, la rencontre, elle est évidente, mais comment voulez-vous qu'on y croit UNE seconde ? Elle a 35 ans, lui 60, ils sont dépressifs, alcoolos et ziva toto, et chabadabada !
Plus tard arrive Simon Abkarian (parfait comme toujours). Après s'être montré fort civil, genre on est collègues à la vie à la mort, il devient con, menaçant et violent comme un teigneux et il fait des trucs, et il fait faire des trucs à Duval, et on comprend pas ce que c'est, sauf que la morale réprouve.
Le poupoupidou est atteint lorsque Duval, ce brave type, et François Cluzet n'est que terreur et inquiétude, qui était comptable dans sa vie antérieure, menotté, transbahuté dans une bagnole par deux tueurs... arrive à s'en sortir, se débarrasser des deux malfaisants, avec les deux mains entravées (moi je les lui aurais mises dans le dos pour plus de fun) !!!
Enfin, Sami Bouajila (plus que parfait comme toujours) pointe son costume cravate, et là, j'ai eu une lueur d'espoir, vu qu'il est de la DGSI, j'ai pensé que ça allait relever le niveau de crédibilité... Tu parles Charles ! Le final, bâclé, est hallucinant de... what the fuck c'est quoi cette fin ?
Sinon, pour enfoncer le clou de l'ambiance délétère, toxique et asphyxiante... tous les décors sont beigeasses, maronnasses, grisasses et Paris est totalement vidasse (même la Défense) !
C'est un premier film, ça me fait mal de le dire mais il se la pète, grave, pour rien !
Cluzet, Abkarian, Rochwacher font du bon boulot mais ça ne suffit pas à faire avaler la pilule !
Commentaires
J'hésitais à y aller ; j'avais un peu peur du ratage, bon, là, j'ai compris. Je vais rester au chaud ...
Oui et tu risques de t'envoler en y allant.
J'ai vraiment du mal à comprendre certaines critiques qui parlent de scénario implacable franchement c'est écrit avec les cous par quelqu'un de très naïf.
Bonjour Pascale, je te trouve dure sur ce film. Malgré tes GROSSES réserves, je suis allée voir le film avec mon ami et on a aimé tous les deux. J'ai compris l'histoire (enfin je crois), je n'ai pas trouvé le film prétentieux et les comédiens sont tous excellents. Seule la rencontre improbable entre Cluzet et Rohrwacher parait superfétatoire. Bonne journée. PS, j'ai corrigé mon billet sur Harmonium.
Bonjour Dasola, je manque de sommeil ces temps c'est peut-être ce qui me rend dure mais je me suis vraiment ennuyée. Mais malgré la fatigue j'ai adoré Born to be blue et Nocturnal Animals.
C'est sûr que ce film n'est pas aussi indigne que celui de Sean Penn...
Je vais voir si je comprends mieux ta phrase sur Harmonium :-)
Ce film c'est des vacances... des vacances pour ALBA ROHRWACHE pour se remettre de son rôle dans HUNGRY HEARTS. Malheureusement pas pour nous !
Ah on est donc deux à être passés à côté de ce machin ?
Alba n'est encore pas en forme.
elle est à son maximum, malheureusement