THE LAST FACE
de Sean Penn °°°°°
Avec : Javier Bardem, Charlize Theron, Adèle Exarchopoulos, Jean Reno
Au Libéria, pays d’Afrique ravagé par la guerre, le docteur Miguel Leon, médecin humanitaire, et le docteur Wren Petersen, directrice d’une ONG, tombent passionnément amoureux l’un de l’autre.
S’ils sont tous les deux engagés corps et âme dans leur mission (ah bon ?), ils n’en sont pas moins profondément divisés sur les politiques à adopter (ah bon ?) pour tenter de régler le conflit qui fait rage. (ah bon ?) Ils devront surmonter leurs clivages et le chaos qui menace d’emporter le pays tout entier – sous peine de voir leur amour voler en éclats… Dieu, faites qu'ils ne se reproduisent pas !
Comment des gens comme Sean Penn, Javier Bardem et Charlize Theron tellement engagés sur le plan humanitaire à titre personnel ont-ils pu tourner une telle merde ? Désolée d'être ordurière mais ce film donne des envies d'insultes voire de meurtre !
J'avais bien entendu quelques grognements lors de la projection de cette ignominie à Cannes, mais je m'étais dit qu'il était de bon ton, en l'absence de gros scandale cannois, de s'en prendre à ce film pour faire son humaniste. Moi, armée de ma supériorité sur la critique unanime, je m'étais dit que ben quand même Sean, Javier et Charlize réunis ne pouvaient quand même pas produire une saleté innommable. Et bien si !
C'est abject de mettre au cœur d'images insoutenables (mais réalistes et hélas d'actualité) une histoire d'amour aussi banale, débile et sans intérêt que celle de ces deux toubibs qui ont bien des soucis pour se mettre d'accord sur "on baise maintenant ? ou on attend plus tard"... pendant qu'autour de leur tente ont lieu des carnages, des tortures, des amputations, des massacres. Des gens se vident de leur sang, des enfants aux yeux hagards, affolés regardent leurs parents mourir, et meurent à leur tour, des crevures de terroristes embrigadent de tous jeunes enfants et leur demandent d'exécuter leurs parents, un petit garçon (très beau et à la chemise très blanche, ce qui intriguera Charlize (comment peut-on avoir une chemise si blanche en Afrique ?) se suicide... Je vous passe les détails. Mais imaginez bien les yeux de Madame Théron très humides, en permanence.
Charlize craque pour Javier qui la joue bel indifférent. Comme il la renvoie jouer dans sa cour, l'œil humide elle lui demande pourquoi il "joue le play-boy". Javier affirme qu'il ne joue en aucun cas et pour lui prouver que son caleçon le chatouille et se faire pardonner de lui avoir mis un vent pendant 35 secondes, il lui offre...
une brosse à dents !!!
Madame Theron pue de la gueule et Monsieur Javier ne l'embrassera que si elle se lave les crocs.
Et en un acte de suprême connivence, ils se brossent les dents sous la tente. Là, j'ai eu honte pour eux. Mais honte au point de gigoter sur mon fauteuil.
Summum de la bêtise... en plein cœur de l'Afrique Charlize retrouve sa cousine Adèle qui humanise aussi. L'humanisme c'est de famille !!! Elles découvriront qu'elles aiment le même homme. Et Adèle sera dépistée HIV positive et développera en une demi-heure les stigmates du sarcome de Kaposi... Du coup Charlize et Javier devront faire le test aussi mais ouf ! Tout cela donne envie de vomir. Parce qu'on ne comprend pas comment un homme tel que Sean Penn, tellement humain, concerné, généreux, intelligent a pu réaliser cette sous merde ?
J'ai remballé mes affaires au bout d'une heure et j'ai finalement décidé de rester pour voir jusqu'où il était possible d'aller quand on rate à ce point un film ! Et bien, on le rate jusqu'au bout et même au-delà. J'en ai profité, ce que je ne fais jamais, pour sortir mon portable et prendre quelques notes.
Voici sans la moindre modification quelques extraits de dialogues :
- Charlize : Dans cet endroit miné par la guerre... avais-je trouvé la paix ?
- Javier : Tu veux bien laisser le fantôme de ton père aujourd'hui, rien qu'aujourd'hui ?
- Un médecin africain : Pourquoi vous ne vous mariez pas ? La vie est dure, il faut en partager le fardeau !
- Charlize : Il n'y aurait peut-être pas eu de nous, s'il n'y avait pas eu la guerre.
- Charlize : j'aurais voulu qu'on soit...
- Javier : j'aurais voulu aussi...
- Charlize : Avant de le rencontrer, je n'avais été que l'idée de moi-même"... (et pour cette phrase je pense que Sean qui doit être atteint de sénilité précoce, imagine qu'il aura le Prix Nobel car elle est répétée deux fois au cazou...)
OMFG, j'ai failli oublier d'évoquer Jean Reno. Si le mot ridicule n'existait pas, il aurait pu être inventé pour son rôle dans ce film.
Honteux, je vous dis, RIEN à sauver et pour une fois je suis tellement d'accord avec la presse unanime (même ou surtout avec les Cahiers du Cinéma) que je vous livre ce que j'ai lu.
Un monument d’indécence.
La pire faute de goût demeure cependant de placer sur un pied d’égalité les tromperies d’un couple de toubibs bien coiffés et un conflit sanglant dont les protagonistes ne s’incarnent jamais vraiment à l’écran. Tout cela souligné et surligné par une partition en mode archi pompier signée Hans Zimmer.
Ça sent la BA humanitaire pondue par une scénariste huppée dans le confort de sa villa cossue de Beverley Hills. Pour ne rien arranger, c'est Sean Penn qui est aux manettes : le réalisateur abuse de la parabole sur le conflit amoureux et la guerre en Afrique jusqu'à l'indécence.
Ce mélodrame sur fond d’intervention humanitaire est une succession de clichés désolants.
Ralentis, zooms, effets musicaux incongrus, tout est si obstinément ridicule que le message humaniste se dissout dans le grotesque.
Un mélo navrant sur une sujet d’actualité passionnant.
Un casting haut de gamme, un réalisateur dont on connaît l’engagement, un sujet fort, et un ratage à la hauteur du projet, dans un film pathos passablement douteux.
Une love story affligeante de naïveté et d'indigence. Si ce n'était pas du premier degré, ce serait à hurler de rire.
Sean Penn semble contempler de haut ce monde ensanglanté. Comme s'il s'était perdu au point de renier ce qui le définit intimement. Un gâchis monumental.
The Last Face touche du doigt ce que le cinéma peut produire de plus répugnant et inacceptable. La vision normative de Sean Penn, pratiquement suprématiste, en dit long sur l’ignorance et l’arrogance du tout Hollywood.
Ce pourrait n’être qu’une croûte boursouflée de plus, mais c’est bien pire : le cri hystérique d’une superstar en plein ego trip, qui instrumentalise la violence affolante de deux des pires conflits qui ont ravagé l’Afrique ces dernières années, pour en faire un spectacle gore, suintant de sentiments en toc.
Le film, dont la meilleure scène délivre un message d'une naïveté confondante, s'achève avec Madame Dior qui, après avoir passé tout le film à leur caresser la tête comme à des lapins, explique en sanglotant que les réfugiés africains sont de vrais êtres humains...
Peut-être le plus mauvais film du monde.
Sean Penn commet ici une faute politique. S’il n’hésite pas à nous faire partager l’horreur, il plombe son film avec une voix off qui compare l’amour aux souffrances de l’Afrique avec une mièvrerie et une indécence qui frisent le ridicule.
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Pour me laver les yeux, les oreilles et le cœur de cette horreur je m'intoxique littéralement depuis trois jours de ce genre de merveilles. LA révélation :
Commentaires
Pas tiède !
Mais que diable allais-tu faire dans cette galère ???
Non pas tiède pour un sou :-)))
Ben Charlize, Javier, Sean...
Je me demande si tu lui mettrais *** ???
Va savoir ! Aucune envie d'aller le voir pour compter les étoiles !!! :D
Il y a pourtant de bien belles étoiles dans ce ciel africain. Authentique : de nombreux plans sur le ciel sublime... histoire de nous dire que c'est vraiment dommage de tout gâcher en bas ! Immonde !
Si elles y sont déjà, pourquoi en ajouter ??? :D
Dis, t'avais pas posté un truc sur "Ouvert la nuit", y'a genre cinq minutes ???
Erreur... j'avais juste mis le titre et la photo mais rien rédigé encore :-) et j'ai oublié de mettre en brouillon.
Quelle merveilleuse critique j'adore ! :) Tu m'as fait beaucoup rire (déjà pendant la séance)
Oui heureusement que j'ai pu tenvoyer les répliques en tem9s réel. ..
Rebonjour Pascale, merci pour Chet Baker, pour le reste, je passe. Bonne journée.
Oh oui, il ne faut pas "nourrir" un tel film !
La b-a laissait envisager le pire... mais putain ton billet est vraiment hilarant, les répliques c'est juste pas possible et certains détails du scénario, mamma mia ! Je ne compte pas payer voir ce truc mais si j'ai le besoin de voir une daube parce que je suis explosée, je saurais quoi regarder !
Je n'en avais vu qu'un petit bout. . Ça avait l'air too much... mais bon je suis faible et vu le trio aux commandes...
Je pense que c'est Sean qui a dû écrire les répliques et personne n'a osé lui arracher le stylo .
Ha oui quand même ! As-tu déjà lu des critiques aussi dures ? (même si visiblement le film les mérite). Ce que je me demande toujours avec un film raté, c'est quand les acteurs doivent faire la promo et qu'ils voient le film ensemble, ils se disent quoi après ? Je serais curieuse de savoir ce que pense vraiment Sean Penn (un brin mégalo quand même malgré ses engagements et son génie d'acteur, non ? ) de son film.
Aucune comparaison, mais quand nous avons vu le film de Boujenah, un coeur en braille, il a dit texto que son 2ème film était raté. Il expliquait cela par le succès du 1er, en disant que quand un film marche bien, les producteurs donne donne direct un gros budget pour le prochain et d'après lui avec un gros budget on a tendance à devenir paresseux et être moins attentif, sans compter qu'il faut faire plus vite pour rentabiliser (cela dit et sans vouloir être méchante, le 3ème n'est pas non plus terrible !).
Merci pour les nombreuses critiques de ce début d'année.
Je ne me souviens pas avoir jamais lu "le plus mauvais film du monde", mais parfois les critiques ont des formules assassines.
Non mais celui-là... c'est ignoble !
Oui je me demande comment on peut pavoiser sur tapis rouge quand on voit l'étendu des dégâts. Cette histoire d'amour est tellement vide et creuse qu'on a envie de jeter des tomate. Quant à l'ignominie de l'associer et de faire des parallèles avec ce que vivent les victimes de cette guerre, les mots manquent pour vomir...
Je n'ai ABSOLUMENT pas eu envie de voir le Cœur en braille... mais j'imagine que ça ne doit pas voler bien haut et surtout fait pour "attendrir".
J'ai vu la BA du film qui raconte le drame qu'a vécu Grand Corps malade... j'étais au bord de l'évanouissement: TOUT sonne faux et appris par cœur.
Pour moi la promotion, le système de financement restent un mystère.
Merci pour les mots gentils.
Début d'année difficile je trouve.