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1 : 54

de Yan England ***(*)

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Avec Antoine Olivier Pilon, Sophie Nélisse, Lou-Pascal Tremblay,

Synopsis : À 16 ans, Tim est un jeune homme timide, brillant, et doté d’un talent sportif naturel. Mais la pression qu’il subit le poussera jusque dans ses derniers retranchements, là où les limites humaines atteignent le point de non-retour.

Qu'y-a-t-il de plus con qu'un ado ? Deux ados ! Mais plus con que deux ados ? Une meute d'ados. Et ce film sur le drame de cette époque énigmatique de l'existence qu'est l'adolescence m'a bouleversée.

A une époque de sa vie, on ne sait pourquoi, l'être humain est décérébré, son cerveau fond littéralement sous l'effet conjugué de la révolution hormonale, de poussées d'acné et d'exacerbation de l'émotivité. C'est un fait ! Plus tard le cerveau reprend une activité "normale", le système endocrinien arrive à maturation, les garçons ont dépassé l'étape de la sémenarche mais avant cela leur système de pensée, leurs actions sont complètement déstructurés. Décérébrés, oui, je ne trouve pas d'autres mots pour qualifier ce qu'ils sont capables de commettre, contre les autres et contre eux-mêmes durant cette période extra-terrestre !

Saviez-vous qu'une personne sur six sur terre est un ado ??? ça fait peur !

Pour une fois que le synopsis ne révèle rien, je ne vous dirai rien non plus de ce qui se joue ici. Pourquoi les personnages de ce film en arrivent là où ils vont ? Même la bande-annonce, et c'est un exploit, ne divulgue rien. Le 1:54 du titre, c'est le temps que Tim doit réaliser pour battre le record du 800 mètres à la course à pied pour participer aux épreuves nationales, dernière étape avant les jeux olympiques. Je ne vous révèle pas pourquoi après avoir abandonné la compétition pendant 5 ans à l'âge de 12 ans, Tim veut plus que jamais et plus que tout revenir au sommet et surtout battre le champion de l'année, cette petite frappe de Jeff. Non je ne vous dis rien car en ne sachant rien, j'ai pu à plusieurs reprises me dire que "ah bon... on va dans cette direction" et puis non, le film en prend une autre, et une autre. Même s'il sème des indices dès le début, les naïfs comme moi n'y verront que des pétards mouillés.

J'ai adoré l'entraînement à la Rocky, avec des ralentis à la Les chariots de feu,(pour les plus jeunes qui ne savent pas, c'est le film où on tombe amoureuse de Ben Cross et de Ian Charleson OMG il est mort à 40 ans... au ralenti sur la musique de Vangelis... on ne s'en remet jamais vraiment tout à fait) sur une musique à la Dolan. (Vous êtes priés de cliquer sur TOUS les liens, merci).

Mais j'ai surtout aimé ce drame intelligent et lucide. Le réalisateur nous met face à cette espèce qui ne cesse de se renouveler et nous démontre à quel point il est difficile de la comprendre, de l'aimer comme elle le voudrait, de la protéger. Constamment tiraillés entre le désir de respecter la sacro-sainte indépendance des ados en leur laissant faire leurs expériences et une tendance naturelle à les protéger, les adultes font du mieux qu'ils peuvent pour respecter l'indépendance des uns tout en assurant leur devoir de soutien et de protection des autres.

Le réalisateur qui semble lui-même ne pas être tout à fait sorti de l'adolescence (clic) insiste également tout particulièrement sur les ravages dévastateurs, destructeurs, inévitables et parfois irrémédiables des effets des réseaux dits "sociaux" qui sont tous cités sans exception. Il vous donne l'envie de cliquer définitivement sur l'onglet "supprimer" de tout ce qui nous attache au virtuel. Mais c'est déjà trop tard !

Même s'il semble dire à chaque parent : "prenez soin de vos ados", ils sont exposés à tant de dangers, je ne les cite pas non plus, ce film n'est pas un reportage sur l'adolescence. Il a un scenario que j'ai trouvé solide et un suspens de chaque instant.

Yan England dont c'est le premier long (bravo !) fait également un travail remarquable sur la direction d'acteurs. Même le moindre second rôle aussi bien chez les adultes que chez les jeunes est soigné. Mais en tête nous retrouvons l'exceptionnel Antoine Olivier Pilon (l'acteur qui ouvre l'écran...), révélé par Mommy de Xavier Dolan, il a pris de l'épaisseur dans tous les sens du terme. Ce garçon, c'est un regard, un sourire, des silences, des hurlements, une présence magique, totalement cinégénique. La caméra et lui sont faits l'un pour l'autre.

La dernière scène, la dernière réplique laissent la salle en apnée !

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Lou-Pascal Tremblay (Jeff), Yan England (le réalisateur), Antoine-Olivier Pilon (Tim)

Commentaires

  • Une fois n'est pas coutume, nous ne sommes pas du tout d'accord ma chère Pascale. J'ai trouvé le film caricatural (le personnage de Jeff est particulièrement gratiné dans la méchanceté surjouée et le comédien qui l'incarne mauvais comme un cochon) et d'une lourdeur pachydermique (nappage musical + ralentis inappropriés). Bref, cela m'a fait de la peine de voir Antoine-Olivier Pilon embarqué dans une telle galère.

  • Je suis bien en train de parler à la personne qui a aimé Lion ???:-)))

    Côté lourdeur pachydermique et nappage musical, j'ai trouvé mon maître.

    Et Jeff est un vrai con d'ado sans nuance comme il en existe tant.

    Ce film est magnifique (pas Lion, qui a fait flop j'espère malgré les affiches !!!).

    Et merde, c'est un premier film !!! Yan England et Antoine Olivier à Anonnay... je devenais hystérique ! Mais j'étais trop occupée avec Marc Lahore !

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