LE PROCÈS DU SIÈCLE
(Denial) de Mick Jackson ***
Avec Rachel Weisz, Tom Wilkinson, Timothy Spall, Andrew Scott
Synopsis : Deborah Lipstadt, historienne et auteure reconnue, défend farouchement la mémoire de l’Holocauste. Lors d'une conférence, elle se voit confrontée à un universitaire extrémiste, avocat de thèses controversées sur le régime nazi, David Irving, qui la met au défi de prouver l’existence de la Shoah.
Sûr de son fait, Irving assigne en justice Lipstadt, qui se retrouve dans la situation aberrante de devoir prouver l’existence des chambres à gaz. Comment, en restant dans les limites du droit, faire face à un négationniste prêt à toutes les bassesses pour obtenir gain de cause, et l’empêcher de profiter de cette tribune pour propager ses théories nauséabondes ?
Il s'agit évidemment et hélas d'une histoire vraie et je pense qu'il faut aimer (c'est mon cas) les films de prétoire pour l'apprécier. Je l'ai trouvé particulièrement réussi car le réalisateur alterne les scènes dans l'enceinte du Tribunal et celles à l'intérieur du bureau de l'Avocat et de son équipe où est également présente Deborah Lipstadt. Une longue, émouvante et respectueuse scène nous emmènera également à Auschwitz où les personnages présents donneront l'impression de survoler délicatement le sol, de le fouler légèrement de leurs pieds pour ne pas profaner cet endroit sacré, ce lieu saint. La même émotion violente s'empare du spectateur dès lors que l'on "visite" ce camp créé par Himmler en 1940.
J'ai trouvé le film en tout point passionnant et l'issue incertaine grâce à une réalisation didactique mais jamais plombante. Le suspens est maintenu jusqu'au terme du film et tient au fait que l'attitude et une question précise du Juge ayant la lourde charge de juger cette affaire nous font brusquement et de façon inattendue douter de l'issue.
Avant d'en arriver au jugement, les débats sont passionnants. D'autant que l'équipe d'avocats emmenée par Tom Wilkinson et Andrew Scott (vraiment excellents) intiment à Deborah l'ordre de ne jamais s'exprimer lors du procès. Américaine universitaire, habituée à s'exprimer devant des amphis pleins, elle a du mal à accepter ce silence. Des négociations s'engagent également lorsque Deborah souhaite faire intervenir en tant que témoins, des survivants de la Shoah. Ce que l'équipe refuse car Irving, convaincu que les chambres à gaz n'ont pas existé, risquerait de les humilier ajoutant une douleur supplémentaire à leur souffrance de survivants, "coupables" d'avoir survécu. Tous les débats sont vraiment passionnants.
On est bien sûr horrifié de l'attitude sidérante d'Irving qui défend depuis des décennies les choix et décisions d'Hitler, multiplie les ouvrages sur le dictateur et initie sa très jeune fille à ses théories puantes. Le réalisateur le fait s'exprimer de la façon la plus naturelle possible rendant ses propos, absolument pas convaincants évidemment, mais d'une banalité effrayante. Irving balaie tout en ricanant, les camps, les chambres à gaz, l'Holocauste d'un geste de main méprisant. Timothy Spall fait preuve d'un beau courage pour interpréter un tel sale type raciste et haineux, qui certes n'a tué personne ni envoyé quiconque à la mort, mais défend des faits, des actes, des idées indéfendables et nauséabonds.
On sait Rachel Weisz (bien moche pour l'occasion) capable de s'engager sur des projets militants. Elle est ici le parfait soldat impliqué, pleine d'énergie et d'empathie.
Commentaires
J'ai vu un extrait. Plutôt emballant...même. Mais peut-être un peu trop, comment dire, statique... conventionnel... déjà vu... Il me plairait, mais je pense que je n'irai pas le voir au cinéma... attendre la télévision, mon salon, et boire une bière allemande...
Cinematographiquement pas révolutionnaire, mais interprétation solide, dialogue au cordeau, histoire passionnante
Ça vaut bien une laser.
... et je ne connais même pas la Laser... L'inculture totale, le néant de ma vie...
Faute de frappe, c'est la LAGER
http://3.bp.blogspot.com/-JRTI79UTwvc/Vj-SwHQil6I/AAAAAAAABkk/pl53xze4ewQ/s320/Lager-Glass.jpg
Ach, comme dirait l'autre moustachu, nous allons une nouvelle fois discorder... ;-)
Intention louable (comment imaginer le contraire au regard du sujet), mais que c'est mal fichu ! que c'est balourd (les surimpressions à Auschwitz, Rachel Weisz en mode nunuche, le côté je réexplique tout à ma copine noire pour que vous compreniez bien, et j'en passe...) ! que c'est moche à l'image (Mick Jackson a rechaussé ses grosses bottes de "bodyguard" comme au bon vieux temps des années 90) !
Le plus intéressant, c'est ce sont les minutes de procès que David Hare a remises dans le script. Tom Wilkinson y est d'ailleurs très bien.
C'est qui l'autre moustachu ?
J'ai dû me laisser dépasser par le sujet.
Mais c'est 100 000 fois mieux que Bodyguard... et je ne peux même pas me réfugier derrière un beau gosse... Quoique l'avocat de Lady Di...
J'aurais dû écrire heil, pour que tu comprennes mieux ;-)
Mieux que "Bodyguard", c'est pas difficile déjà (et je te raconte pas "Volcano"). Rien que le sujet le place au-dessus. Après, on ne se refait pas visiblement, et les vieux tics visuels reviennent au galop (au footing).
Il t'a tapé dans l'œil le Moriarty 2.0 :-)
Ah t'appelles ça une moustache ?
Volcano, c'était pas avec RTommy Lee Jones ? ou Pierce Brosnan.
Ah il joue dans Sherlock ??? Pas vu !