FREE FIRE
de Ben Wheatley **(*)
Avec : Brie Larson, Cillian Murphy, Armie Hammer, Sam Riley, Sharlto Copley
Synopsis : Une vente d’armes clandestine doit avoir lieu dans un entrepôt désert. Tous ceux qui y sont associés se retrouvent face à face : deux Irlandais, Justine, l’intermédiaire, et le gang dirigé par Vernon et Ord.
Mais rien ne se passe comme prévu et la transaction vire à l’affrontement. C’est désormais chacun pour soi… pour s’en sortir, il va falloir être malin et résistant.
Une dizaine de personnes aux personnalités et aux intelligences variées, coincées dans un immense hangar, et au milieu d'eux des armes et un gros magot, il n'en faut pas plus pour énerver ces gens dont certains, drogués ou alcooliques, ont également oublié leur cerveau au vestiaire. Lorsqu'un membre d'une équipe reconnaît un autre comme étant le responsable d'une agression envers sa cousine, l'occasion est toute trouvée pour sortir les flingues qui n'attendaient que ça et tirer dans le tas.
Très rapidement tout le monde se retrouve à terre blessé plus ou moins grièvement. Et la fusillade en temps réel dure plus d'une heure. Comme nous sommes dans les années soixante-dix, pattes d'éph' et cols roulés, aucun portable n'est à portée de main pour faire avancer l'action. Pour tenter de joindre l'extérieur, il faut parvenir à ramper jusqu'à un téléphone fixe. Et là encore... un lascar peut couper le fil !
Les équipes se forment, se déforment, se reforment... les alliés du début ne sont plus forcément les mêmes à la fin et de toute façon les survivants seront vite comptés ! Et malgré l'hécatombe, on rit pas mal. Mon moment préféré est celui où Sharlto-je t'aime d'amour-Copley tire sur la fille qui est DANS son camp. Sharlto s'étonne et affirme : "elle réplique, ça veut dire qu'elle est contre nous". Et son collègue lui répond : "ben, normal tu lui as tiré dessus". ça vous donne une idée du niveau. Evidemment Cillian Murphy, toujours pro-Ira et Armie Hammer séduction et élégance, sortent un tantinet du lot question neurones mais ils baigneront dans leur sang, comme les autres. Sur ce plan aucune discrimination.
Vous avez compris, pas question de réfléchir et l'enjeu est simple : il faut essayer de s'en sortir le plus vivant possible et éventuellement avec la mallette pleine de billets. Parfois une balade irlandaise jaillit de l'auto radio de la camionnette dans le hangar alors qu'autour tout n'est que chaos. C'est beau, les balades irlandaises. Et le casting de rêve dont s'est entouré le réalisateur fait le job.
Le film est produit et adoubé par Martin Scorsese. On comprend. Et si Quentin Tarantino y jette un œil il risque de trépigner de joie. J'ai d'ailleurs parfois pensé à Réservoir dogs.
Je suis assez d'accord avec cette évidence : "un con avec un pistolet est plus dangereux qu'un con sans".
Et Catherine Balle du Parisien résume assez justement mon impression : "L'intérêt de Free Fire ne réside pas dans ses cascades, mais dans ses dialogues et l'absurdité des situations. Pendant qu'ils se dézinguent, les gangsters fument ou devisent. "Je déteste ce p... de boulot free-lance", râle l'un, tandis qu'un autre se plaint de ce que "la poussière réveille [ses] allergies". "Je ne suis pas mort, je récupère", lâche un blessé. Un festival d'humour noir".