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IT COMES AT NIGHT

de Trey Edward Shults ***

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Avec Joel Edgerton, Kelvin Harrison Jr, Carmen Ejogo, Riley Keough

Synopsis : Alors que le monde est en proie à une menace terrifiante, un homme vit reclus dans sa propriété totalement isolée avec sa femme et son fils. Quand une famille aux abois cherche refuge dans sa propre maison, le fragile équilibre qu'il a mis en place est soudain bouleversé..

Enfin un film qui laisse le spectateur collé au fauteuil même après la fin du générique. Sans doute n'ai-je pas suffisamment de références dans le genre thriller épouvante horrifique pour en juger mais j'ai trouvé ce film plus creepy que le récent Creepy. Peut-être parce qu'il est plus réaliste, même si évidemment les deux films n'ont rien de comparable. Celui-ci renvoie ou évoque la terreur d'un avenir qui n'aura rien de radieux si nous continuons à défoncer la couche d'ozone et à ne pas contrôler notre bilan carbone !

Néanmoins, je constate au fil du temps que les survival ont beaucoup d'impact sur moi. Le sommet restant selon moi jusqu'à présent le magistral The Open.

Nous ne saurons rien de cet étrange et foudroyant virus qui déclenche une maladie mortelle en quelques heures et ne transforment nullement les malades en zombies qui marchent au ralenti et ont tout le temps la dalle. Nous découvrons simplement que Paul, Sarah, leur fils Travis et leur chien vivent barricadés dans leur maison, n'en sortent que rarement et toujours armés.

La première scène est terrifiante et bouleversante. Les choix à faire, les décisions à prendre Paul les fait et les prend tous. Approuvé par sa femme et son fils qui n'en sont pas moins traumatisés pour autant. Mais on n'en parle pas. Il faut survivre. Et l'instinct de survie de cette famille me semble hors du commun. L'arrivée d'un tout jeune couple et de leur fils de 4 ans va forcément bouleverser le quotidien mais aussi y apporter pendant un temps une certaine légèreté. Après avoir posé des règles strictes de vie en communauté, de respect de la vie des uns et des autres, de partage et d'économie des vivres et de l'eau, les deux couples et les enfants vivent dans une relative harmonie. Je n'irai pas jusqu'à dire insouciance mais il est certain que pouvoir également partager les taches et les angoisses libèrent et rassurent les uns et les autres.

Evidemment je ne vous dirai rien du grain de sable qui va venir mettre le doute et la suspicion dans ce fragile équilibre mais après une accalmie, le film va prendre une tournure encore plus extrême.

Alors qu'est-ce qui comes at night  véritablement ? Ce sont les cauchemars de Travis si j'ai bien compris. L'adolescent devenu insomniaque sans doute en raison de toutes les horreurs auxquelles il a assisté (là encore je ne vous dis rien), lorsqu'il parvient à trouver le sommeil se réveille systématiquement terrorisé par ses épouvantables rêves. Le réalisateur nous les montre et ils sont le summum de l'angoisse. Sursauts assurés.

La maison se trouve au fond des bois, lieu anxiogène par excellence où il est difficile de savoir précisément d'où vient le danger. Pour nous faire peur, le réalisateur n'a recours à aucun effet spécial, tout est dans les bruits, les silences, derrière les portes closes, dans les couloirs que l'on parcourt sans savoir ce que l'on va trouver au bout. C'est très malin et vraiment réussi. Et l'on se pose aussi des questions sur la façon que nous aurions de réagir face à l'apocalypse en supposant qu'on y survive. Paul était prof' d'histoire et n'avait rien d'un chef de clan capable du pire et du meilleur pour défendre sa famille et sa propre vie. Comment aurions-nous réagi si nous étions nés en 17 à Leidestadt comme dit le poète est toujours une question qui m'interpelle.

Joel Edgerton, mon nouveau chouchou, forme une nouvelle fois un bien beau couple mixte et aimant qui évoque forcément celui de Loving. Il domine une fois encore avec son doux regard de chien battu un beau et efficace casting.

Commentaires

  • Plus creepy que creepy ! Là c'est bien vendu, même si je n'ai vu ni l'un ni l'autre. Des zombies, l'apocalypse, je comprends ton sens du réalisme qui te scotche au fin fond de ton fauteuil comme dans une cabane au fond des bois.

    Et si j'avais grandi dans les docklands de Belfast...

  • Oui j'ai vachement creepé là. Mais y'a pas de zombies. J'ai mal parlé ma bouche ou tu as mal compris !

    Un jour ou l'autre il faut choisir son camp !

  • J'étais pris dans ton ambiance, et je vois des zombies partout... ;-)

  • J'avais loupé la négations sur les zombis qui marchent mollement... Je devais avoir faim, ou soif... Trop de temps sans Duvel, ça attaque mes réflexes intellectuels...

  • bon alors "zombies" avec un e et "négation" sans s (probablement le manque "Duvel" qui se vérifie)

  • Tout s'explique et se corrige avec le temps :-)

  • Je suis intéressé, d'autant que tu m'y encourages.
    Mais... je pense que je ne vais pas avoir le temps ces prochains jours. D'autres priorités s'imposent.

  • Dommage... excellente surprise en ce qui me concerne. Mais bon, y'a Jojo..

  • Le pitch me dit bien et j'entends plutôt du positif. Il n'est pas ds ma to do, mais je lui ferai de la place si j'arrive à dégager du temps !

  • Ah dommage... je pense qu'il ne fera pas recette et pourtant...

  • Il y a environs deux ans est sorti un film qui était encensé par les critiques IT FOLLOWS.
    Maintenant on nous refait le même coup: "un chef d'oeuvre de l'horreur"...
    Des critiques qui ne voient que très rarement des films de genre crient au chef d'oeuvre!
    Désolé mais là... tu sais ce qui vient la nuit dans ce film: l'ennui
    Rien de pire qu'un film soit disant d'horreur où l'on ne ressent aucune émotion... il n'y a rien à sauver l'électro-encéphalogramme est plat

  • Pas d'accord du tout.
    Par contre une fois encore je suis consternée par les bandeaux sur les affiches. Je n'avais pas non plus vu celui-ci (tu devrais les ignorer).
    Je ne considère pas ce film comme un film d'horreur.
    C'est comme si on disait... chépamoi... tiens, que Cherchez la femme est LA COMEDIE QUI OSE !

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