de Sou Abadi °

Avec Félix Moati, Camélia Jordana, William Lebghil, Carl Malapa

Synopsis : Armand et Leila, étudiants à Science Po, forment un jeune couple. Ils projettent de partir à New York faire leur stage de fin d’études aux Nations Unies. Mais quand Mahmoud, le grand frère de Leila, revient d'un long séjour au Yémen qui l’a radicalement transformé, il s’oppose à la relation amoureuse de sa sœur et décide de l’éloigner à tout prix d’Armand.

Pour s’introduire chez Mahmoud et revoir Leila, Armand n’a pas le choix : il doit enfiler le voile intégral ! Le lendemain, une certaine Schéhérazade au visage voilé sonne à la porte de Leila, et elle ne va pas laisser Mahmoud indifférent…

Je ne vais pas m'éterniser à vous parler de ce film que j'ai trouvé d'une laideur et d'une bêtise patapoufesques. Certains y ont vu intelligence, audace et subtilité... il faudra qu'on m'explique. Et puis non, qu'on ne m'explique pas. En tout cas, à vous de vous faire une opinion. Ne comptez pas sur moi pour sauver cette comédie française exténuante à laquelle on ne croit pas un instant.

J'étais en route pour voir Visages Villages d'Agnès Varda et Jr (oui je vous dis tout) mais comme le beau gosse était dans le coin, y'avait des déviations qui m'ont mise en retard. Je me suis rabattue sur ce Cherchez la femme que j'avais de toute façon mis à mon programme car j'avais entendu Camélia Jordana en parler très intelligemment dans mon France Inter.

Ben dis donc !

Je n'ai cru à RIEN. Pas une seconde. Tout était pipé dès le départ. Non pas que je ne croie pas que de braves garçons partis innocemment au Yémen n'en reviennent tout barbus et en djellaba blanche (quoique aller innocemment au Yémen...) mais franchement lorsque l'ami de Leila se met sous une bâche

et vient frapper à leur porte (leurs parents sont morts, les deux frères et la soeur vivent donc ensemble) et surtout quand il se met à parler... il faut vraiment avoir le cerveau d'un fondamentaliste radicalisé pour ne pas piger l'arnaque. Même le Michel Serrault de la Cage aux folles était plus crédible ! Cela dit, Leila ne reconnaît pas non plus son mec !!! Instantanément Mahmoud tombe sous le charme. Là encore il faut se pincer très fort pour y croire. Et Armand sous le niqab se met à réciter du Victor Hugo à Mahmoud tout bouche bée qui croit que ce sont des versets du Coran. Pincez-moi encore ! Plus fort, merci.

Cela dit Mahmoud n'a pas d'intention belliqueuse envers l'occident, berceau de toutes les débauches, il ne fabrique pas de bombinettes dans sa chambre, il veut juste que sa sœur cette gourgandine reste cloîtrée et que son petit frère prenne le chemin du Yémen (tous frais payés par "Les Frères"...) pour apprendre ce qu'est la vie bordel.

Il faudra qu'un jour je survole ce bouquin, le Coran, qui dit tout et son contraire (comme la Bible et le Talmud) en fonction de la personne qui le lit... mais la vie est courte et je ne sais si j'ai ce temps à perdre ! Ici bien qu'on prétende le contraire, les clichés sont tous empilés les uns sur les autres. Le summum revient aux copains de Mahmoud qui ont à eux trois le QI d'une huitre (et je demande pardon aux huitres qui me lisent) et ne savent pas prononcer de mots de plus de deux syllabes. Et je ne parle pas de la réunion de musulmans réunis pour faire les présentations entre le fiancé et la fiancée. Ah c'est drôle ? Excusez-moi, j'ai trouvé ça consternant.

Cerise sur le loukoum, les parents d'Armand !!! Ils sont iraniens, ont manifesté contre tout ce qui était manifestable et continuent le combat à la moindre occasion. N'étant pas à une contradiction près, ils aimeraient bien organiser un mariage pour leur fiston avec une fille dont le seul critère de sélection serait qu'elle ait bac + 5. Désolant et je cherche encore la subtilité. Anne Alvaro, déjà particulièrement exaspérante en général, prend ici un accent... supposément iranien j'imagine, d'un ridicule achevé et montre ses seins en signe de protestation. Miki Manojlovic suit le mouvement bêtement.

Cette comédie survoltée franchement agaçante et fatigante où tout le monde court dans tous les sens pour rattraper des quiproquos gros comme des maisons, se termine à Roissy ou Orly (on s'en fout !) et là... le sommet est atteint : des barbus en djellaba, des femmes ou autres en niqab noir courent en tous sens en hurlant dans l'aéroport et personne ne fait RIEN.

Et tout cela se termine et se résoud en un claquement de doigt miraculeux. ça se veut beau comme l'antique, c'est con comme la mort.

Et pourtant, un miracle se produit pendant ce film, Camélia Jordana et celui qui joue son jeune frère Sinna (Carl Malapa) ne sont jamais ridicules, un exploit parce que les autres...

Ce soir sur Paramount Channel, il y a cette merveille, je crois que je vais aller dare-dare et de ce pas me laver les yeux.