LES HOMMES DU FEU
de Pierre Jolivet **(*)
Avec Roschdy Zem, Emilie Dequenne, Michaël Abiteboul, Guillaume Labbé
Philippe,dirige une caserne dans le Sud de la France. L’été est chaud. Les feux partent de partout, criminels ou pas. Arrive Bénédicte, adjudant-chef, même grade que Xavier, un quadra aguerri : tension sur le terrain, tensions aussi au sein de la brigade...
Plongée dans la vie de ces grands héros : courageux face au feu, mais aussi en 1ère ligne de notre quotidien.
Ces hommes (et femmes) du feu forcent le respect et l'admiration de la plupart d'entre nous. Les miens en tout cas. Je n'ai jamais, comme tous les petits garçons, rêvé d'être pompière, jusqu'à ce qu'ils découvrent qu'il ne suffit pas de porter un casque brillant, un bel uniforme et conduire un beau camion rouge et surtout, que le feu ça brûle !
Le film de Pierre Jolivet semble parfaitement documenté et on sent que son équipe et lui ont dû passer beaucoup de temps dans des casernes pour rendre le quotidien de ces hommes dévoués aussi réaliste.
Mais alors, pourquoi commencer l'histoire par une scène à laquelle on ne croit pas DU TOUT. A la suite d'une erreur d'appréciation, l'adjudant-chef Béné se rend, la larme à l'œil, à l'hôpital pour veiller un homme victime d'un accident... Et elle y retourne... et elle y retourne... Qui va gober ça ? En essayant, et il essaie, de démontrer que le monde des pompiers est machiste, le réalisateur insiste encore en montrant qu'une femme pompier c'est plus sensible qu'un homme pompier ! Ben voyons.
Être pompier ne consiste pas uniquement à éteindre des feux, et là encore, le réalisateur ne se fait pas très subtil. On dirait qu'il faut remplir un cahier des charges et faire l'inventaire de toutes les actions qui font le quotidien de ces hommes admirables et disponibles : intervention chez une femme battue, accouchement dans le camion (scène drôle et émouvante d'ailleurs), incendie criminel et psychologie à deux balles envers le coupable présumé, caillassage dans une banlieue morose, découverte macabre dans un appartement, inondation... Par ailleurs, à l'exception d'un couple (tous deux pompiers mais pas dans la même caserne) toutes les histoires personnelles et familiales de ces hommes et de cette femme sont en miettes. Aucun conjoint ne résiste aux exigences de ce métier.
Je suis donc claire, l'aspect dramatique et fictionnel du film m'ont paru à la fois léger et lourdingue si vous voyez ce que je veux dire. Exemple : l'affrontement entre les deux adjudants-chefs de sexe opposé : "je vais changer de caserne, je ne peux pas être sous les ordres d'une femme", et la même femme qui dit "si j'étais un homme, je te casserais la gueule". Pas très habile tout ça !
Désolée de commencer par tout ce qui ne va pas mais il me semble que jusqu'ici Pierre Jolivet avait réussi à mieux trousser la fiction tout en s'impliquant dans un milieu social et professionnel très marqué.
Dommage car en s'appuyant sur une interprétation solide, efficace et convaincante de son complice Roschdy Zem (il dit de lui : "il ne cherche jamais à plaire et c'est ce qui le rend infiniment séduisant", j'acquiesce), épaulé par une Emilie Dequenne convaincante elle aussi (comme toujours je dirais), la partie documentée voire documentaire est une réussite totale.
Que ce soit la vie à la caserne, l'appel et la réaction immédiate des volontaires (obligés d'interrompre ce qu'ils sont en train de faire à la seconde), les diverses interventions, les entraînements physiques des hommes etc... toute cette partie est parfaite et nous immerge vraiment dans la vie insensée de ces hommes courageux et dévoués qui consacrent leur vie à sauver la nôtre. Tout en ne négligeant pas le fait que pour eux, voir un feu parfois difficilement contrôlable, parfois franchement meurtrier, c'est un spectacle. "Ne le prenez pas mal chef, mais putain, ce que c'est beau".
J'insiste sur le fait que malgré mes réticences sur l'aspect lourdingue (situations personnelles, machisme/féminisme, dialogues explicites) le film se voit sans une seconde d'ennui.
Je souhaite bienvenue à Guillaume Labbé nouveau piège à minettes dans la grande famille du cinéma. Chacune de ses apparitions est un régal. Espérons que cet accent : "toi ti é con, moi j'suis bô" existe uniquement pour les besoins du film sinon toi et moi ça va pas le faire :
Commentaires
'Être pompier ne consiste pas uniquement à éteindre des feux'
Des fois y en a qui les allument, d'autres vendent des calendriers à Noël. :-)
Impasse pour moi, y a déjà overdose avec les progr TV qui en regorgent.
++
Vla ce que c'est que de regarder trop la télé ! mais c'est vrai que ce n'est pas un grand film de cinéma.
Je regarde rarement la Tv, cela dit il m'arrive de consulter les programmes ;-)
Et il y a beaucoup de films avec des pompiers ?