WIND RIVER
de Taylor Sheridan **
Avec Elizabeth Olsen, Jeremy, Renner, Kelsey Asbille, Graham Greene
Synopsis : Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue élucider ce meurtre.
Fortement lié à la communauté amérindienne, il va l’aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement, où la loi des hommes s’estompe face à celle impitoyable de la nature…
Ce premier film du très inspiré scénariste Taylor Sheridan (Sicario, Comancheria <3) n'est pas indigne, pas non plus ce qu'on a coutume d'appeler "maladroit" et pourtant il laisse une impression d'inabouti et de déception. Ce n'est qu'à la toute fin que je comprends en partie la raison de mon insatisfaction. Un encadré nous apprend que la disparition des femmes amérindiennes n'entre pas dans les statistiques nationales. En gros, elles peuvent crever dans l'indifférence générale, on s'en cogne. Ce film voudrait donc évoquer le sort des femmes amérindiennes mais pas seulement, puisqu'on découvre que les membres de la réserve sont les proies faciles pour la drogue et le chômage mais il le fait sans réelle implication on dirait.
Wind River qui donne son titre au film est donc une réserve indienne du Wyoming un endroit dans lequel il faut être né pour y rester. Entourée de chaînes de montagnes enneigées même en plein mois d'août, il y fait un froid polaire, - 30° le jour où Cory découvre le corps de Natalie. L'autopsie révèlera qu'elle a marché 10 kms pieds nus dans la poudreuse avant de s'écrouler. Les gens de la région sont résistants et combatifs mais il y a des limites. Et les hommes qui travaillent sur un chantier durant de longs mois et ne voient pas l'ombre d'une femelle sont rendus fous par ce climat et peuvent ainsi donner libre court à leurs plus bas instincts. Je vous passe les détails, le réalisateur agrémente son film d'un long flash-back inutile pour bien décortiquer comment des hommes réduits à la branlette et soumis à l'alcoolisme s'en prennent à une ado !
L'enquête est mollassonne et rapidement résolue car le violeur bas de plafond laisse pratiquement sa carte de visite. Taylor Sheridan nous met sur une fausse piste et aborde sans profondeur la vie de ces laissés pour compte mais beaux et dignes comme un indien des plaines !
Par contre, il réveille la salle avec une scène sur un chantier où se retrouvent les ouvriers, le FBI et la police locale. La tension qui monte rend les mains moites et la fusillade qui s'ensuit est absolument géniale. Le réalisateur semble également être devenu fan de la conduite de la moto-neige car il enverra régulièrement ses acteurs pétarader à toute blinde entre les bouleaux glacés.
Jeremy Renner accablé d'un drame personnel mais adepte de la méthode Pleine Conscience accueille l'événement avec philosophie et l'œil parfois humide. Quant à Elizabeth Olsen on l'a connue bien mieux servie par un rôle, car celui de l'agent du FBI toute jeunette et inexpérimentée (bravo au réalisateur d'avoir réussi à caser une scène où on la voit en string, alors qu'elle passe les autres 99.99 % du film en doudoune, ça fait avancer le débat) qui débarque de Las Vegas sans savoir que la neige c'est froid et pleurniche sur le sort des victimes, on n'y croit guère.
P.S. : Nick Cave à la partoche, c'est bon !
Commentaires
Zut, je ne me souviens même plus de la couleur du string à la petite Olsen (j'avais adoré aussi sa prestation dans Martha Marlene M...). Même si elle fait un peu nunuche à débarquer dans ce froid, je ne boude pas mon plaisir grâce au lyrisme des paysages traversés (la neige, c'est froid, mais c'est beau aussi).
Mais Nick Cave et Warren Ellis à la bande son, c'est du doublement tout bon !
La couleur du string importe peu je pense, l'essentiel pour les hommes réalisateurs est de caser une telle scène sans rapport avant la précédente ni la suivante ! Cela dit un full frontal de Jeremy Renner ne m'emballerait pas non plus.
La neige c'est surtout blanc. Moi, c'est la mer (du nord) qui me fait de l'effet.
un string se justifie toujours dans une scène...
je ne dirais pas un petit polar sympa car en sortant de la projection je crois que tout le monde ou presque est allé se pendre ! C est plus un film d ambiance..
T es plutôt dure.... Comme la glace :) même si autour du corps de la victime.... Ses premiers voisins sont les coupables ! Fallait pas chercher trop loin
Un polar d'ambiance, tout à fait ! Comme je les aime, presque contemplatif...
Dure ? C'est quand même un peu foutage de gueule... les deux copines qui meurent de la même façon à trois ans d'intervalle. Cela dit peut-être que la bande de baltringues à trois par chambrée était peut-être déjà dans le coup... mais la fille au string n'avait pas été mandatée !
Et le père de l'une qui retrouve le corps de l'autre.
Non mais Allo !!!
Je suis à peu près de ton avis, mais je n'ai pas boudé mon plaisir quand même. Je me suis crue dans un livre de Craig Johnson et de son shérif Longmire, avec les grandes étendues neigeuses, les motosneige lancés à toute allure, les indiens laissés pour compte et victimes de tous les maux. Par contre l'encadré de la fin tombe comme un cheveu sur la soupe. Il traite dans son film du meurtre de deux jeunes femmes et encore, la première c'est juste une évocation du passé. S'il avait voulu s'attaquer vraiment à l'ampleur des disparitions de jeunes amérindiennes, il aurait fait un autre film.
Oui tu as raison. J'ai dû expliquer ma "froideur" à cause de cet encadré qui m'a fait supposer qu'il voulait traiter d'un sujet et n'a fait que l'aborder, pas très subtilement. On ne met pas une telle information sans raison.
Rebonjour Pascale, comme je n'avais encore jamais vu Melle Olsen au cinéma (oui, je sais, je suis un peu arriérée), je l'ai découverte et trouvé bien. Pas de souvenir de "string". J'ai aimé le film dans son ensemble mais je n'ai pas trop compris l'information sur le pourcentages des femmes amérindiennes qui disparaissent. Bonne journée.
Bonjour dasola. Ça se laisse voir mais rien de révolutionnaire. Jeremy Renner je ne l'apprécie guère et ce n'est pas ici qu'il fait des étincelles je trouve.
Tu as dû cligner des yeux pour le string. C'est parfaitement inutile. Lorsqu'elle se change, l'indienne lui dit que la doudoune risque de lui rentrer dans le ... et elle ajoute "Ah ben non cest déjà fait". Lol.
L'indication finale prouve qu'il n'a pas traité son sujet.
Il m'aurait bien botté celui-ci (tout comme le petit paysan) mais ce mois ci je me contente de regarder les affiches.
Quel supplice ! C est la rentrée des classes la soupe à la grimace.
Pour celui-ci j'avoue que je suis surprise que tant de monde le voit et l'apprécie autant. Les 2 rôles principaux sont la neige et les motoneiges. Accessoirement il y a une enquête molle dans la neige. Et une scène à réveiller les morts.
J'ai finalement trouvé un moment pour enfourcher mon skidoo et mener l'enquête sur la "Wind River". Bien m'en a pris car cette bouffée d'air froid m'a remis sur les rails du cinéma.
Bon tant mieux,
Même si je suis loin de partager l'engouement quasi unanime.