THE CRESCENT de Seth A . Smith *

Compétition Fantastique - Canada

Une jeune femme endeuillée s’isole avec son fils dans une maison en bord de mer. Elle noie son chagrin dans la solitude et la peinture. Mais d’étranges événements et d’envahissants voisins vont venir perturber sa retraite. Film d’ambiance et de sensations, The Crescent est une œuvre à la personnalité affirmée, un récit angoissant qui promène son spectateur entre rêve et réalité.

Le réalisateur Seth Smith, qui avait connu le succès avec l’étrange Lowlife en 2012, prend ici le risque de centrer son histoire sur un enfant de deux ans. Ce fragile protagoniste, qui aurait pu être réduit au rang de faire-valoir, multiplie nos peurs et renvoie le spectateur à une fonction de témoin impuissant.

Mon avis : malgré un étonnant petit garçon de 2 ans, une bien belle actrice qui lui sert de maman et un environnement sublime, la mer à perte de vue... cette maison et ses drôles de bruits pas drôles ne m'ont pas passionnée. Pas plus que les taches de peinture mouvantes qui inondent l'écran dès le générique. Les scénaristes semblent manquer d'imagination. Pour donner vie à leurs maisons biscornues ATTENTION SPOILER, ils ne peuvent que parler de deuil, de mort, de comas et mixer le tout pour nous embrouiller. Lassant.

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A DARK SONG de Liam Gavin *

Compétition fantastique - Irlande

Une femme accompagne un médium antipathique dans une demeure isolée. Ils s’enferment là, pendant des semaines, pour une sorte de cure qui devra lui ouvrir une porte sur l’au-delà. Éplorée par la mort de son enfant, elle semble toutefois cacher sa motivation véritable.

Au-delà du film fantastique claustrophobe, A Dark Song est une étude de caractère originale. Le film doit beaucoup à son duo de comédiens, Steve Oram et Susan Loughnane, à son ton résolument réaliste et à cette très lente montée vers l’angoisse. Le personnage principal, endeuillé, s’impose un long rituel, particulièrement éprouvant. Et, grâce à cette progression épineuse, l’autre monde devient, pour le spectateur, réel, palpable et définitivement terrifiant.

Mon avis : Alors qu'hier, le minimaliste et pas bien passionnant Earth and light nous avait été présenté comme un film multiprimé dans d'autres festivals, ce Dark song nous a été vendu comme un film révolutionnant le genre du film d'épouvante. Encore une fois l'actrice principale, excellente, capte l'attention dans une maison moche abritant une cérémonie de plusieurs semaines qui change d'objet à plusieurs reprises : amour, retrouver et parler à un enfant mort, se venger, pardonner... Son acolyte, présenté dans le synopsis comme un medium antipathique (j'acquiesce) n'est pas crédible un seul instant. C'est très gênant. Comment la femme sait-elle que la voix qui parle derrière la porte n'est pas celle de son enfant, il faut le deviner ? Comme tout ce qui se passe dans ce film d'ailleurs. Et la fin au bord du prêchi prêcha catho n'arrange rien. C'est fâcheux. On est content qu'à la fin la voiture démarre et qu'on se tire de là, non sans admirer la vue sur la lande !

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MOST BEAUTIFUL ISLAND d'Ana Asensio **

Compétition Crossovers - Espagne

Une migrante sans papier accepte un job aussi lucratif que mystérieux. Lorsqu’elle découvre en quoi ce dernier consiste, il est déjà trop tard pour reculer… Most Beautiful Island est l’un des nombreux films de genre produit cette année à refléter une réalité sociale. Tourné en cinéma direct, il retrace une journée de la vie de l’héroïne, qui enchaîne trois petits boulots. Elle atterrit, pour le dernier, dans une soirée destinée à une élite décadente venue assister à un « spectacle » pervers. C’est là que les choses dégénèrent et on bascule dans l’horreur.

Ana Asensio nous plonge ici dans le monde glaçant des migrants les plus démunis, qui vivent dans l’ombre et luttent pour rester aux États-Unis à tout prix. Ni sanguinolant, ni gore, MBI est néanmoins un film dont on sort difficilement indemne.

Mon avis : La looooooongue scène qui précède la révélation de ce qu'est le "petit boulot" est un summum de tension. Certains réalisateurs ont l'art de laisser travailler l'imagination du spectateur. Et ce à quoi on assiste derrière cette porte restée longtemps fermée est une démonstration de ce que peut être la lie de l'humanité. L'argent est au centre de ces ignominies. Ceux qui en ont, par bêtise, par ennui, et parce qu'ils ne savent plus quoi faire de cet argent sont prêts à toutes les bassesses. Et celles qui ici sont dans le plus grand dénuement, à la limite d'être sans abri mettent leur dignité en veilleuse pour ne pas tomber encore plus bas.

J'aurais aimé en savoir davantage sur cette femme. Pour une fois, il me semble qu'un film est trop court.

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MARY de Marc Webb **(*)

Hors Festival

Avec Chris Evans, McKenna Grace

Synopsis : Un homme se bat pour obtenir la garde de sa nièce, qui témoigne d'un don hors du commun pour les mathématiques.

Pas beaucoup de surprises et pourtant accompagner ce tonton gâteau (Chris Evans très surprenant sans son bouclier) et sa nièce surdouée (la petite McKenna Grace ADORABLE) fait passer un bien joli moment de cinéma. Les scènes de prétoires, les rencontres entre le tonton et sa mère, grande bourgeoise scientifique, tout sonne juste avec beaucoup de crédibilité et de tendresse. ça tire un peu les larmes mais l'histoire s'y prête.