MON GARÇON
de Christian Carion **
Avec Guillaume Canet
Synopsis : Passionné par son métier, Julien voyage énormément à l’étranger. Ce manque de présence a fait exploser son couple quelques années auparavant. Lors d’une escale en France, il découvre sur son répondeur un message de son ex femme en larmes : leur petit garçon de sept ans a disparu lors d’un bivouac en montagne avec sa classe.
Julien se précipite à sa recherche et rien ne pourra l’arrêter.
Pour une fois l'affiche ne ment ni ne triche et le synopsis pourrait tenir en ce qu'elle annonce :
un père, une disparition, une traque.
Il faut avoir vécu dans une grotte ou au fond de l'eau pour ne pas savoir que ce film est une expérience cinématographique. Et l'on ne peut que saluer Christian Carion de l'avoir tentée. A force de voir des films, beaucoup, la surprise, l'originalité font partie des attentes. Ici donc l'acteur principal, Guillaume Canet (vraiment très très bien) n'a pas reçu de scenario du film comme c'est la coutume, mais un dossier qui lui permettait de faire connaissance avec le personnage. Point barre.
En outre, le tournage n'a duré que 6 jours, pratiquement en temps réel de l'histoire, au lieu des 7 semaines habituelles et les répétitions de tous les autres acteurs ont eu lieu en l'absence de Guillaume Canet. Soit, mais encore.
Il aurait fallu un scénario un peu plus plausible et cohérent pour aller au bout de la bonne idée. Que ce film sorte en même temps que la disparition de la petite Maëlys nous replonge dans l'idée de ce que peuvent ressentir les parents confrontés à un tel événement d'une injustice et d'une horreur sans nom. Pour le coup Guillaume Canet s'empare de la douleur et de la colère de ce père avec infiniment de conviction contagieuse. Qu'il se transforme en justicier dès qu'il estime que la police ne fait pas correctement son travail, qu'il tabasse le nouveau compagnon bas de plafond de son ex-femme, qu'il soit capable de torturer un type louche pour le faire parler... laisse davantage songeur même si la rage de l'acteur est toujours parfaitement crédible.
Filmé rapidement et avec énergie, le film a d'énormes qualités dont cette urgence qui colle parfaitement au thème de l'enlèvement d'enfant. Mais curieusement, alors que Guillaume Canet est le seul à ne pas connaître le scénario, il coiffe le reste du casting au poteau comme si c'étaient eux qui ne connaissaient rien à l'histoire. Ils ont tous l'air hagard, mal à l'aise et peu naturel. Mélanie Laurent doit se contenter de pleurer et crier à s'en péter la voix, et les autres sont inexistants.
Mais je le répète, je ne jette pas le bébé avec l'eau du bain : la tension est bien réelle et communicative et Guillaume Canet formidable.
Commentaires
Effectivement j'ai trouvé les autres comédiens assez gauches et les dialogues parfois surréalistes mais à mon avis c'était un peu inévitable compte tenu du contexte !
Oui mais j'aurais plutôt cru que ce serait Guillaume Canet qui paraîtrait manquer de crédibilité. En fait les autres avaient l'air perdu et ne savaient quoi faire ou dire. Pas très forts en impro donc.
J'ai lu une interview de Mélanie Laurent où elle expliquait qu'il fallait sans cesse s'adapter aux réactions forcément imprévisibles de Canet qui improvisait au fil de l'eau en fonction de ses émotions. Pas facile pour le reste du casting d'être aussi fort que lui en impro
Oui le décalage se sent. Les autres n'ont pas réussi à s'adapter et semblaient dire leur texte coûte que coûte. Le pire étant la scène avec le nouveau compagnon de Mélanie... quoique Guillaume dise il continue sur sa lancée. Et celle dans la voiture avec Mélanie.
Par contre le flic (acteur inconnu) est très bien. Beaucoup plus réactif.