d'Olivier Nakache et Eric Toledano ***

Comme d'habitude, Max a tout coordonné. Des préparatifs jusqu'à l'aube, nous allons vivre les coulisses de cette soirée à travers le regard de ceux qui travaillent et qui devront compter sur leur unique qualité commune : Le sens de la fête.

Ce film est pour moi le meilleur, en tout cas celui que j'ai préféré jusqu'alors, et haut la main, du tandem Nakache/Toledano. Si j'avais été un peu touchée par Nos jours heureux et Tellement proches, je n'avais pas cru une seconde à Samba et n'avais trouvé en Intouchables qu'une suite de sketches. Cette fois j'ai ri pratiquement pendant les deux heures que je n'ai pas vu passer. Mais pas un rire gras et franchouillard provoqué par des moqueries ou des blagues salaces. Pas du tout. S'appuyant sur un casting haut de gamme dirigé avec maestria et un scenario qui ne laisse pas de répit, les répliques fusent à la vitesse de la lumière, les réalisateurs observent une fête de mariage du point de vue de la "petite entreprise" chargée de faire en sorte que tout se déroule pour le mieux.

On connaît tous ces fêtes organisées au cours desquelles on est censé s'amuser et ne connaître aucun temps mort. De nos jours la surenchère de petits événements les plus originaux possibles pour que tout soit parfait, tourne parfois au ridicule. Ici le marié, un type imbuvable, d'une prétention sans nom, interprété avec génie par Benjamin Laverhne donne énormément d'instructions aux uns et aux autres avec un mépris à peine dissimulé.

A part une petite baisse de régime regrettable vers la fin, comme si les réalisateurs ne savaient conclure, on peut dire que le rythme est soutenu, la caméra virevoltante et quelques thèmes sociétaux survolés (le métissage (la "brigade" est très cosmopolite et colorée), les sans papiers, le travail au noir, les difficultés de petites entreprises écrasées de charges et d'obligations, la peur du contrôle fiscal.

Emmené par un Jean-Pierre Bacri au top qui nous régale d'un véritable festival (tendre, émouvant, à cran, las comme il sait l'être), tout le casting impeccable, irréprochable tient sa partition nickel. La jolie Eye Haidara est une révélation. Gilles Lellouche m'a agréablement surprise dans le rôle du chanteur de bal qui se prend pour une star. Jean-Paul Rouve, bras cassé de la photo est pathétique et donc drôle à souhait. Vincent Macaigne, tordant dans le rôle du serveur amoureux de la mariée. Kévin Azaïs amusant en flic qui enquête sur tout et émouvant en amoureux éconduit. Hélène Vincent délicieuse. A noter aussi la présence de Gabriel Nacache (sans doute le fils d'un des réalisateurs) tordant dans le rôle du stagiaire qui en sait plus sur la vie que son crétin de photographe.

Ne boudez pas ce plaisir !