DOWNSIZING
d'Alexander Payne ***
Avec Matt Damon, Christoph Waltz, Hong Chau, Udo Kier
Synopsis : Pour lutter contre la surpopulation, des scientifiques mettent au point un processus permettant de réduire les humains à une taille d’environ 12 cm : le "downsizing". Chacun réalise que réduire sa taille est surtout une bonne occasion d’augmenter de façon considérable son niveau de vie.
Cette promesse d’un avenir meilleur décide Paul Safranek et sa femme à abandonner le stress de leur quotidien à Omaha (Nebraska), pour se lancer dans une aventure qui changera leur vie pour toujours.
L'idée semble assez géniale. Quel gain de place et quelle lutte contre le gaspillage et les déchets. Sauf qu'évidemment tout ne se passe pas exactement comme prévu. Et lorsqu'il se réveille réduit à la taille d'un smartphone, Paul découvre que sa femme a fait machine arrière. C'est donc seul qu'il va devoir affronter sa nouvelle vie.
Plutôt triste au départ, il va essayer de mener une vie "normale" et pourquoi pas "refaire" sa vie. Puis il va rencontrer son voisin du dessus, un fêtard insatiable qui enchaîne les fiestas et profite de cette réduction pour faire du commerce très avantageux. Imaginez le prix d'un cigare qui coûte normalement un œil s'il ne mesure plus qu'un cm !
Je n'ai pas toujours bien compris où le film voulait nous emmener mais j'y ai pris un grand plaisir. La clinique qui procède aux diminutions en série est incroyable. Les candidats à la réduction arrive sur des brancards et ressortent sur des lits de poupée après avoir été transportés dans une espèce de spatule. Même le personnel médical a été réduit, forcément. Au début c'est assez troublant, on ne sait pas toujours si on est chez les grands ou les petits. Et imaginez tout un village qui tient sur un coin de table. Et puis on s'y fait.
Grâce à ce voisin exubérant (Christoph Waltz continue de faire du Christoph Waltz...) Paul va faire la connaissance de Ngoc Lan Tran, une dissidente vietnamienne, diminuée contre son gré, unijambiste et seule survivante d'un "voyage" de migrants. Pourquoi est-elle affublée de cet accent excessif et de ce parler "petit nègre" plus débile que lors d'un sketche de Michel Leeb "imitant"... un vieux chinois, mystère ? J'ai préféré m'y habituer que de continuer à me poser la question.
A partir de cette rencontre, on découvre que l'humain, quelles que soient sa taille et les circonstances, reproduit strictement toujours les mêmes schémas et que tant qu'il y aura des hommes, il y aura toujours des exploiteurs et des exploités, des riches, indécemment riches et des pauvres au-delà de la pauvreté, chargés de leur servir la soupe. Même dans le mini-monde, il y a des bidons villes où la survie n'est possible que grâce à la générosité et au dévouement de certains. Et à ce titre Ngoc Lan Tran fait des merveilles. Cette fille n'est qu'altruisme, bonté et générosité. Paul va commencer par l'observer, puis continuer par l'admirer pour finir par partager son amour surdimensionné de l'humanité.
J'ai entendu parler de prêchi prêcha réac', de niaiserie romantique... je penche plutôt du côté de ceux qui ont été touchés par cet idéalisme et cet humanisme qui m'ont fait du bien. J'ai aimé les questions et la candeur de Ngoc Lan Tran (Hong Chau est craquante) surtout lorsqu'elle décrit et s'interroge sur les sept raisons que l'on a de faire l'amour.
Evidemment, lorsque l'on retrouve le village originel où tout a commencé, cela ressemble vaguement à une secte baba cool et on est un peu tenté de penser que repliés sur eux-mêmes ses habitants vont finir par s'entretuer mais l'idéalisme ambiant n'empêche pas la cruauté.
Matt Damon, GRAND ACTEUR qui ne se la pète jamais a tout du héro banal et passe-partout. Il ajoute ce Paul Safranek à la galerie de personnages ordinaires qui jalonnent son incroyable carrière et qu'il interprète avec génie.
Commentaires
Je l'ai vu ce matin. Je suis moins emballé que toi. L'idée de départ est géniale, mais le film est un peu trop long pour ce qu'il doit raconter. Et j'ai trouvé la fin un peu "queue de poisson". Exaspéré aussi par le langage de la dissidente vietnamienne (et pas chinoise !).
De bonnes choses malgré tout. Et Matt Damon très bon, comme d'habitude,
Mais oui elle est viet. Elle insiste bien la dessus d'ailleurs.
La fin ne laisse pas beaucoup d'espoir sur l'avenir de l'humanité.
Et Matt est grand.
Le sujet ne nous tente pas trop mais Matt est une bonne excuse.
Rien que dans la bande annonce on se doutait que Watlz est toujours fidèle à lui-même, alors qu'à mon avis le potentiel est là pour qu'il fasse de grandes choses.
(Sinon, je crois qu'il faut un s à héros, même s'il n'y en a qu'un, et qu'il est tout petit)
Oui Christoph est décevant. Il faut TOUJOURS la même chose. A la limite du psychopathe.
Et bien figure toi que j'ai hésité pour le s mais tu as raison ce doit être à cause de la taille.
Confidence pour confidence, je suis allée vérifier avant de te signaler le s manquant, tellement ça ne me choquait pas... Tout se perd, même l'orthographe, ma bonne dame
Ah oui damned j'ai pas corrige
Dans la version originale, le personnage de Ngoc Lan Tran parle un anglais très approximatif, sans que cela ait suscité autant de critiques que pour la version française. Le doublage dans notre langue a-t-il été un peu trop caricatural, ou bien est-ce tout simplement qu'il n'est pas "politiquement correct" de faire parler de manière approximative une réfugiée arrivée récemment dans le pays et qui n'en connaît pas bien la langue ?
L'histoire rend justice au personnage interprété par Hong Chau, une battante très émotive, avec un petit côté Mère Teresa.
J'oubliais : d'après la page wikipedia du film, la personne qui double en français l'actrice Hong Chau semble d'origine vietnamienne (son nom de famille est Nguyen).
Mes excuses à elle et sa famille si c'est sa voix naturelle. J'ai trouvé sa façon de parler totalement débile comme dans les pires caricatures. Ça donne un aspect presque comique injustifié à ce si beau et si profond personnage.
Et oui je sais que la plupart des gens parlent une langue étrangère avec un accent.
Sauf...
Diane Kruger :-)