de Laurent Tirard **(*)

Avec Jean Dujardin, Mélanie Laurent, Noémie Merlant, Christophe Montenez

Synopsis : Elisabeth est droite, sérieuse et honnête. Le capitaine Neuville est lâche, fourbe et sans scrupules. Elle le déteste. Il la méprise. Mais en faisant de lui un héros d'opérette, elle est devenue, malgré elle, responsable d'une imposture qui va très vite la dépasser…

Le capitaine avant de partir en guerre avec Napoléon a fait sa demande à Pauline la petite sœur oie blanche (qui va se transformer en furie SM) d'Elisabeth. Il lui promet de lui écrire chaque jour mais sitôt le portail du domaine franchi il ne donne plus signe de vie. Voyant sa petite sœur dépérir face aux manquements du soldat, Elisabeth se transforme en Cyrano et fait parvenir des lettres où elle usurpe l'identité de Neuville qu'elle transforme en héros. Pauline ressuscite. Mais la grande sœur constatant que l'enthousiasme de la petite soeur, sa famille et de tout l'environnement (les lettres sont lues à tous...) est excessif, fait mourir l'homme héroïquement. Les années passent, tout va pour le mieux mais... Neuville revient.

Voilà un joyeux vaudeville en costumes, plein de rebondissements, de portes qui claquent, de gens qui courent, s'essoufflent, se cherchent, et de joutes verbales vives et brillantes entre un mufle, couard mais séduisant et une suffragette délurée qui s'enlise dans une imposture.

J'ai vainement cherché de quoi avait bien pu parler Laurent Delmas quand il a affirmé avoir rarement vu chose plus vulgaire. Certes ça n'a pas la vivacité des Mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau auquel il est difficile de ne pas penser mais je n'ai pas boudé un plaisir évident et je me suis beaucoup amusée à suivre le numéro néanmoins virevoltant  et parfois survolté de Mélanie Laurent (irrésistible et pleine de drôlerie) et Jean Dujardin (très à l'aise dans ce rôle de crétin roublard et prétentieux à la OSS 117). Avec cependant un moment qui démontre que le rigolo est capable d'émotion. Quand enfin il se décide à ne plus mentir... personne ne le croit et éclate de rire.

Autour d'eux j'ai remarqué Noémie Merlant, aux antipodes de son rôle dans Le ciel attendra et une nouvelle fois impressionnante dans un tout autre registre, et Christophe Menez nouveau venu au cinéma et issu de la Comédie Française, il est totalement craquant en amoureux éconduit qui va finir par suivre les conseils de Neuville...

J'ai particulièrement apprécié deux scènes : celle du duel, vraiment drôle ou Jean/Neuville démontre l'étendue de sa lâcheté  et une autre tout droit issue d'un western (musique comprise) et d'une scène cultissime.