ISABELLE LA FIDÈLE
LA CAMERA DE CLAIRE de Hong Sang-Soo **
Synopsis : Lors d’un voyage d’affaires au Festival de Cannes, Manhee est accusée de malhonnêteté par sa patronne, et licenciée. Claire se balade dans la ville pour prendre des photos avec son Polaroïd. Elle fait la rencontre de Manhee, sympathise avec elle, la prend en photo. Claire semble capable de voir le passé et le futur de Manhee, grâce au pouvoir mystérieux du tunnel de la plage. Désormais Claire décide d’accompagner Manhee au café où elle a été licenciée. C’est le moment de découvrir le pouvoir de Claire à l’œuvre…
Mon avis : il semble que chaque année durant le Festival, il y ait un petit territoire coréen où se retrouvent les équipes de films et tout ce qui tourne autour du cinéma coréen. C'est là que le réalisateur (coréen donc) a fait virevolter sa caméra pendant un tournage éclair de 5 jours. Claire y croise le chemin de Maheen fraîchement débarquée sans raison de son emploi. Quatre personnages, une femme jalouse, un homme ivre, une fille indolente, un chien et Claire/Isabelle qui trottine parmi eux. Certains y voient un film (court : 1 h 09) d'une grande profondeur. Moi je l'ai trouvé décousu et une petite parenthèse dans le cinéma de Hong Sang-soo. J'ai de loin préféré Hill of freedom ou In another country. Mais j'aime que ce réalisateur révèle ou plutôt utilise la part humaine, chaleureuse et empathique d'Isabelle Huppert. Les scènes entre les deux femmes sont empreintes de beaucoup de bienveillance et c'est très joli.
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EVA de Benoît Jacquot *(*)
Synopsis : Tout commence par une tempête de neige. Eva, troublante et mystérieuse, fait irruption dans la vie de Bertrand, écrivain prometteur. Cette rencontre va bouleverser Bertrand jusqu’à l’obsession et le fera glisser jusqu’à sa perte.
Mon avis : Une fois de plus, après Le Journal d'une femme de chambre, Villa Amalia, Au fond des bois, Les adieux à la reine et 3 cœurs je passe presque totalement à côté d'un film de Benoît Jacquot. Celui-ci étant néanmoins sans doute celui qui m'a le plus intéressée. Même si tout est froid, mécanique et sans émotion, j'ai été vaguement intriguée par le sort de Bertrand et Eva. Mais au bout d'un moment, trop de mystère tue le mystère et toutes les invraisemblances ont raison de la patience. Même le synopsis est à côté de la plaque puisqu'au début du film Bertrand est loin d'être un écrivain prometteur et il ne le devient que par le subterfuge d'une escroquerie qui aurait mérité à elle seule un film... Hélas, on finit par se fiche complètement de ce qui se déroule sous nos yeux. Dommage pour les acteurs qui sont très bien. Gaspard Ulliel fiévreux, ambigu, meilleur de film en film et Isabelle Huppert dans un rôle de femme qui n'a peur de rien, froide, calculatrice et sans état d'âme.