de Sophie Fillières *

Margaux, 20 ans, fait la connaissance de Margaux, 45 ans : tout les unit, il s'avère qu'elles ne forment qu'une seule et même personne, à deux âges différents de leur vie…

J'ai retardé le moment de vous parler de ce film. Je préférais laisser Hostiles en "vitrine". J'ai même hésité à vous en parler parce que plus le temps passe plus je me dis que "descendre" un film me fait perdre beaucoup de temps et d'énergie. Et j'ai horreur qu'on me fasse perdre du temps et de l'énergie.

Le film étant particulièrement bien "vendu" par Sandrine Kiberlain que j'ai entendu à plusieurs reprises à la radio, j'y allais un peu en confiance. Je dois donc saluer l'enthousiasme et la force de persuasion de l'actrice dont je dis aujourd'hui qu'elle est le seul intérêt de ce film. Ce mélange d'autorité et de dérision qu'elle affiche toujours est un régal.

Disons également qu'il me plaît de vous faire faire des économies et surtout j'aimerais avoir l'avis de ceux qui l'ont vu...

Je n'irai pas jusqu'à dire que je l'ai trouvé consternant et pour rester correcte, je dirai qu'il n'a strictement aucun intérêt. Le titre déjà. Il ne me "dérangeait" pas. Après avoir vu le film, je me dis que si le but ultime de la vie est d'être belle (ce que les actrices sont c'est incontestable), c'est un peu léger. A moins qu'il ne faille y voir une évocation de la Belle et la Bête qui donnerait au film une direction de conte. Mouais...

Ne rien apprendre de la prouesse qui permet aux personnages des Margaux d'être ensemble à 20 et 45 ans n'est en rien gênant. On est au cinéma où tout est possible. Mais que cela se limite à se demander si couchera-couchera-pas avec Marc,  l'amoureux de jadis et du présent, là encore c'est un peu court. L'ennui qui s'installe rapidement devient colossal lors d'une séquence que j'ai trouvée interminable dans un restaurant au bas des pistes où il nous est simplement donné de contempler la chute de la neige sur les magnifiques cheveux de Sandrine Kiberlain.

J'ai eu l'impression qu'il ne se passait strictement rien, qu'il ne s'y disait pas grand chose. Agathe Bonitzer, toujours en mode ronchon, se contente d'afficher son très joli minois et de secouer sa superbe tignasse fauve, Melvil Poupaud en mode séducteur se cantonne quant à lui à tenir sa tête sur le côté en hésitant entre les deux splendeurs, un inextinguible petit sourire aux lèvres.

Je le répète le seul intérêt du film me semble être Sandrine Kiberlain qui le traverse, l'emporte et l'éclaire avec énergie, enthousiasme et parfois drôlerie. Est-ce suffisant ?
Non.