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THE THIRD MURDER

de Kore-Eda Hirokazu ***(*)

Festival International du Film Policier de Beaune 2018 

Compétition Officielle

THE THIRD MURDER

Avec : Fukuyama Masaharu (Shigemori Tomoaki), Yakusho Kôji (Misumi Takashi), Hirose Suzu (Yamanaka Sakie)

Synopsis : Le grand avocat Shigemori est chargé de défendre Misumi, accusé de vol et d’assassinat. Ce dernier a déjà purgé une peine de prison pour meurtre 30 ans auparavant.

Les chances pour Shigemori de gagner ce procès semblent minces, d’autant que Misumi a avoué son crime, malgré la peine de mort qui l’attend s’il est condamné. Pourtant, au fil de l’enquête et des témoignages, Shigemori commence à douter de la culpabilité de son client.

Démarrage en force et en beauté de ce 10ème Festival. Après avoir, lors de la cérémonie d'ouverture, fait connaissance des différents jurys, Officiel, Sang Neuf et Spécial Police (les photos suivront à mon retour), les toutes premières images du Festival et du film sont celles d'un meurtre abominable et sanglant (au tournevis je crois) suivi de la mise à feu du cadavre.

Sans transition, le coupable est arrêté et les scènes de parloir entre les avocats et l'accusé, l'enquête entreprise par les avocats (je suis toujours fascinée par les enquêtes que mènent les avocats alors que dans la vraie j'ai l'impression qu'ils restent assis derrière leur bureau...) et de procès se succèdent et s'imbriquent les unes dans les autres pour nous retourner le cerveau et nous mettre sur différentes pistes.

S'il y a bien un réalisateur que je ne pensais jamais trouver dans ce festival qui parle de meurtres, d'agressivité, de malveillance... c'était bien celui-ci. Preuve qu'un grand réalisateur est capable de se renouveler, s'orienter vers d'autres thèmes avec toujours en ce qui concerne Kore-Eda, la même excellence.

Le réalisateur, malgré une incursion dans le fantastique avec le magnifique Air Doll, nous avait jusque là plutôt habitués à ancrer ses belles histoires parfois douloureuses dans le quotidien des familles (Still Walking, Notre petite sœurTel père, tel fils, I wish, nos vœux secrets, et le prodigieux Nobody Knows pas chroniqué ici car antérieur à ce vieux blog) souvent désunies ou cherchant à se reconstituer.

Ici il plonge dans les arcanes emmêlées d'une enquête où le présumé coupable s'accuse mais revient continuellement sur ses déclarations ou plutôt les modifie à chaque interrogatoire. Le spectateur comme les enquêteurs y perdent leur latin et ne savent plus très bien que croire et que penser. La lenteur et la longueur du film (pas gênantes, au contraire) nous font suivre diverses pistes mais aussi suspecter plusieurs personnages. Et j'avoue qu'un jour après avoir vu le film, je ne suis plus sûre de mes certitudes :-)...

Ne pouvant renoncer à ses thèmes de prédilection, il sera aussi énormément question de famille, de filiation, des liens du sang, de ceux du cœur. En pleine enquête surgira même un petit Chaperon Rouge... Et le réalisateur comme brusquement projeté dans la vraie vie aborde des questions morales, de savoir qui décide qui doit vivre ou pas, de la peine de mort (apparemment toujours d'actualité au Japon).

Un film complexe, déroutant, admirablement filmé et interprété.

Commentaires

  • Bonjour Pascale, il me tarde d'être au 11 avril pour le voir en salle à Paris. Il me tente beaucoup. Bon samedi.

  • Bonsoir Dasola, Un grand film IL arrive bientôt. Il va cartonner :-)

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