THE GUILTY
de Gustav Moller ****
Festival International du Film Policier de Beaune 2018
Compétition Officielle
Avec Jakob Cedergren
Synopsis : Une femme appelle les urgences de la police. Elle explique avoir été kidnappée, puis raccroche brutalement. Pour la retrouver, le policier qui a reçu l’appel ne peut compter que sur son intuition, son imagination et son téléphone.
Quelques mots sur ce film que j'espère bien trouver au palmarès ce soir (je n'ai plus qu'un film de la compétition à voir aujourd'hui) tant il m'a secouée.
C'est un premier film et il est vraiment étonnant. Un huis clos où n'apparaît pratiquement qu'un personnage devant son central téléphonique. On apprendra au cours de l'histoire la raison de la présence de cet homme à ce poste qui n'est pas le sien. Asger est un agent de police, un gardien de la paix comme il le précisera plus tard soumis à une sanction dans l'attente d'un passage devant une commission disciplinaire. Et c'est palpitant. On ne verra jamais la victime, on ne fera que l'entendre ainsi que d'autres personnages, un collègue, un homme, une petite fille... tous impliqués de près ou de loin dans l'enlèvement dont il est question et qu'Asger découvre au fil de ses explorations téléphoniques.
A la périphérie de l'histoire très angoissante du kidnapping se dessine le portrait d'un homme. Tout est vraisemblable. Tout est passionnant. Et toutes les images on ne peut que les imaginer car un seul personnage apparaît à l'écran. Et l'angoisse naît et se prolonge du fait que chaque information, le policier ne peut quitter son poste, n'est obtenue que grâce à un nouvel appel... Nous vivons cette histoire insensée et anxiogène à travers cet homme que l'on apprend à connaître et surtout grâce aux conversations qu'il mène avec les différents intervenants. C'est donc à la force de l'imagination du spectateur (et je vous assure que les détails obtenus la fait travailler) que le réalisateur fait appel.
Pour maintenir de bout en bout l'attention du spectateur alors que l'image est centrée sur le visage et la voix d'un homme, il fallait un acteur capable d'envahir l'écran sans lasser. Je me suis demandée où j'avais déjà vu cette tête. Il s'agit de Jakob Cedergren déjà très étonnant et magnifique dans Submarino.
Le film a trouvé un distributeur mais pas encore de date de sortie. Croisons-les doigts !