LA ROUTE SAUVAGE (LEAN ON PETE)
d'Andrew Haigh ***
Avec Charlie Plummer, Chloé Sevigny, Steve Buscemi, Travis Fimmel
Synopsis : Charley Thompson a quinze ans et a appris à vivre seul avec un père inconstant. Tout juste arrivé dans l’Oregon, le garçon se trouve un petit boulot chez un entraineur de chevaux et se prend d’affection pour Lean on Pete, un pur-sang en fin de carrière.
Le jour où Charley se retrouve totalement livré à lui-même, il décide de s’enfuir avec Lean on Pete, à la recherche de sa tante dont il n'a qu’un lointain souvenir. Dans l'espoir de trouver enfin un foyer auprès d'elle, ils entament ensemble un long voyage…
Sans doute ou pas avez-vous remarqué une très nette légère baisse de régime sur ce blog moribond ! La faute à une absence totale de goût et d'envie pour l'écriture couplée à une absence très étonnante de voir des films. L'abondance de comédies ne me fait vraiment pas rêver. J'ai vu par ailleurs récemment un film stupide dont je ne parlerais même pas tant il m'a paru stupide. La palme de l'idiotie revenant à l'accent russe crétin employé par les acteurs, comme si on ne savait pas qu'ils sont américains (ou flamand). L'intérêt de les faire parler anglais avec un accent russe à couper à la serpette m'échappe totalement. Jenn' roule admirablement les rrrrrrrrrrrrrr, Mathias ressemble tellement étonnamment à Poutine que ça m'a mise mal à l'aise. Quant aux scènes de torture à répétition et interminables, on sent que le réalisateur a dû prendre un pied d'enfer. Tant mieux pour lui. Pour un film dont je ne devais pas parler... Bref, comme vous le constatez je ne suis pas d'humeur !
Je surmonte néanmoins mon manque d'entrain à rédiger pour vous parler de ce film, de cette Route Sauvage, avant qu'il ne disparaisse de la circulation. J'imagine que dans les grandes villes il doit encore être à l'affiche.
Précipitez-vous ! Même si je dois vous avertir qu'il est sans doute un des films les plus tristes que j'ai vu depuis de longs mois.
Charley est un soleil. Son père immature et inconséquent a bien conscience que le garçon est une perle rare mais il est trop préoccupé par la satisfaction de ses plaisirs personnels pour s'occuper de son fils comme il le mérite. La mère a abandonné cette merveille très tôt... C'est donc par lui-même, que lors de cet été de solitude Charley trouve un emploi dans un Hara. Et devinez ce que Charley, qui a 15 ans, fait avec sa toute première paie ? S'offre-t-il des choses inutiles d'ado inutile ? Non, il fait les courses et remplit le frigo. Son père, qui n'est autre que cette bombe anatomique, en reste coi et Charley affiche son sourire d'ange. Tout fier.
Pendant un temps il côtoiera Del et Bonnie (Steve Buscesmi et Chloé Sevigny sont magnifiques d'humanité) et ces rencontres seront une embellie dans la vie de Charley.
A la suite de l'évènement dont je ne peux souffler mot, Charley, étrange idée, vole un camion et embarque le vieux Lean on Pete. Il entreprend de rejoindre sa tante adorée qu'il n'a pas vue depuis plusieurs années, sans même savoir réellement où elle vit. Et c'est grand l'Amérique... Le voyage s'avèrera périlleux et Charley, la douceur et la gentillesse incarnées croisera la route de personnes mal intentionnées ou d'autres crétins des Alpes qui ne lui feront pas de mal mais ne l'aideront pas pour autant. Une fois encore on fait une incursion dans l'Amérique profonde des laissés pour compte et c'est bien triste.
Le périple de Charley oscillera entre espoir et désespoir, violence et peur et je vous garantis que j'ai tremblé avec lui tout au long du voyage car comme vous le savez, quand la scoumoune s'invite, elle ne fait pas semblant.
Et pourtant la balade est parfois bien belle et douce. Charley traverse les grands espaces et sa profonde solitude n'en est que plus accablante et douloureuse.
Je n'ai pas vu les autres films de ce réalisateur britannique mais j'espère pouvoir y remédier. Ce beau cinéma sensible, réaliste, émouvant et angoissant me plaît.
Le jeune Charlie Plummer m'avait déjà fait forte impression dans le trop sous-estimé Tout l'argent du monde, il confirme ici qu'il est fait pour le cinéma. Il serait dommage de se limiter à parler de sa ressemblance incroyable avec deux autres acteurs surdoués à son âge (River Phoenix et Leonardo DiCaprio) mais il est difficile de ne pas l'évoquer tant c'est frappant.
Il porte et illumine le film, souvent seul à l'écran. Un ange passe.
Commentaires
Il passe encore chez moi, je vais essayer d'y aller. Il n'y a rien de bien enthousiasmant ces temps-ci, j'ai du mal à y aller aussi au cinéma. Surtout que les horaires ne sont pas toujours top et les petites salles m'insupportent. Il y a toujours des gêneurs qui t'empêchent de te concentrer sur le film. Et je boycotte les multiplexes ou la clim te transporte sur la banquise et ou il faut réserver sa place même aux séances avec 3 pékins. (j'ai conscience que je ne remonte le moral de personne !)
Je comprends tes arguments j'en partage certains. Je parviens à dégoter des heures et des salles où il y a peu de monde (je ne vais jamais plus au cinéma apres 19h...un luxe je sais) et dans mon Art et Essai les gens sont plutôt cinéphiles et respectueux.
La clim mal contrôlée des multiplexes est une calamité. J'ai pris l'habitude de prendre de quoi m'emballer par temps chaud. Sinon effectivement on a l'impression d'être sur la banquise.
Mais trouver un film qui me donne envie de faire 20 kms (aller retour) est rare en ce moment et aucun blog ne me donne envie.
J'ai vu Les larguées. J'ai passé un bon moment avec de chouettes actrices. C'est de la mignonne comédie pas vulgaire mais sans plus, j'ai besoin d'émotions et d'une histoire pas forcément réaliste mais crédible.
Je n'arrive pas à lire non plus. J'ai abandonné plusieurs livres à plus de 100 pages et ne parviens à en finir un autre pas bien épais... ça m'embête bien ça.
La joie :-)
Je ne te lis pas tout de suite, mais je reviendrai si j'arrive à trouver le temps de voir le film. Tes étoiles me rassurent un peu. J'ai envie de le voir (entre autres) pour Chloé Sevigny.
Chloé a un tout petit rôle.
J'ai la chance d'avoir 7 + 12 + 12 salles dans un rayon de 2 kilomètres. Les salles art et essai j'en suis à 10 minutes à pied ! mais quelque chose s'est cassé avec le cinéma de mon côté, je trouve que les gens se comportent de plus en plus comme s'ils étaient au milieu de leur salon. Bon, là je joue les schtroumpfs grognons, mais quand je veux vraiment voir un film, je choisis aussi les heures creuses (apanage des retraités) et une salle acceptable. Coté lectures, ça va plutôt bien, ouf. C'est pas drôle quand tout tombe des mains, il va falloir te ressaisir ma grande !!! Va te promener dans la forêt, ça régénère :-)
Mes cinémas sont à 5kms pour l'Art et Essai et 14 pour le multiplexe.
Je suis d'accord aussi sur le fait que les gens discutent souvent comme s'ils étaient dans leur salon. Je constate sans avoir fait de statistiques qu'il s'agit de copines retraitées... Elles ne cessent de parler que lorsque le film est commencé et commentent en cours de partie : INSUPPORTABLE. Le summum récemment... elles décident de quitter la salle et ont mis plusieurs minutes à partir : "tu es sûre que tu n'a rien oublié ??? Attends je retourne voir... Non, c'est bon... On peut y aller..."; Hallucinant. Elles n'ont pas aimé foxtrot. Je ne suis pas surprise. Trop bien pour elles.
Toujours aucun livre qui me tient en alerte :-(
L'Oregon (mon état) me donne réellement envie d'aller voir ce film, mais difficile de l'intercaler dans mon emploi du temps cette semaine, on va voir.
Il n'y a pas que les retraitées qui sont gonflantes, les ados avé le téléphone greffé à la main et dont les textos et autres chats sont tellement urgents qu'ils ne peuvent pas attendre la fin du film, ou mieux, qui font des selfies avec l'écran en arrière plan.
Sommes-nous devenus des vieux cons ou les autres ne respectent-ils vraiment plus rien ?
Ah j'ai encore pas vu les ados faire ça. Il faut dire que je vois peu de films pour ados :-)
On devient vieux et certains ne respectent plus rien...
Bonjour Pascale, je vois que tu n'as pas le moral, un passage à vide? Ca arrive. Merci pour ce conseil sur la route sauvage, je vais y aller ce soir à 18h. Quant à moi, je conseille le film allemand La mémoire silencieuse, avec de jeunes acteurs épatants. Sinon, pour une fois, je n'ai pas fais la grasse mat' hier dimanche. A 9h15 (!) je suis allée voir Senses 1 et 2 : très bien et il y avait plus de 50 personnes dans la salle. Il y a vraiment des fans de cinéma. J'en ai même vu un aller voir Taxi 5 (!) à la même heure. Quant à ton blog, si tu as une baisse de régime, tu l'alimentes quand même bien. Bises.
Bonjour Dasola, Oui le blog a l'air actif mais ma fréquentation en salle a baissé considérablement. Je voulais aller voir le film allemand aujourd'hui... et je n'irai pas finalement. Il me tente bien quand même.
Cette route sauvage devrait te plaire malgré la tristesse de tout ce qui arrive à ce jeune homme tellement bien !
Merci pour tes gentils mots. Bises.
Hello Pascale
Merci de m’avoir donné envie d’aller Ce film
Ce guy est incroyable
Un good Guy
On a envie de l’aider et de le prendre dans nos bras
Encore un bon film
Contente que tu aies aimé.
Oui, on a envie de l'adopter ce petit chou et lui faire les câlins qu'il attend, et mérite.
J’avais oublié
Là chanson au générique de fin est juste un enchantement
Ah oui? J'ai sûrement aimé mais je ne m'en souviens plus.
Ca a l'air bien. Même si le "film le plus triste vu depuis des mois" me rebutte un peu. J'appréhende toujours un peu les histoires tristes.
C'est triste mais le garçon est tellement lumineux...
Je suis toujours infiniment triste quand les enfants ne sont pas heureux ou mal-traités! C'est dire si j'ai des raisons d'être triste...
Quant à l'envie de voir des films ou d'écrire, ça va, ça vient, ça part et ça revient. :)
Merci.
Je l'espère. J'ai rarement vu si peu de films.
Mais Everybody knows m'a scotchée à mon fauteuil. Asgar est grand :-)
Ce film est bien un cousin de "Katie Says Goodbye". Des personnages principaux avec une grande beauté intérieur malgré toutes les difficultés qu'ils traversent.
As tu réussi à le voir ?
C'est sur que ce n'est pas en voyant ce genre de film que l'on peut retrouver le moral si on l'a perdu mais quand même ça vaut la peine...
Rien à changer, un grand film
C'est aimable à toi de revenir me torturer avec ce film qu'hélas je n'ai pas vu :-)
Je pense que ce genre de film me prend aux tripes le temps de la séance mais n'a pas trop d'impact sur mon humeur du moment. Enfin je crois.
Mais j'aime toujours autant voir l'état du monde. Ma note du jour montre mon indignation...