PARVANA
Parvana décide alors de se couper les cheveux et de se travestir en garçon afin de venir en aide à sa famille. Risquant à tout moment d'être démasquée, elle reste déterminée à trouver un moyen de sauver son père. Parvana est un conte merveilleux sur l'émancipation des femmes et l'imagination face à l'oppression.
Je ne suis pas d'accord avec le synopsis vaguement optimiste. Ce film n'est pas un film sur l'émancipation des femmes. La vie des hommes est un enfer, celle des femmes un cauchemar. Ou l'inverse, ou les deux. Face à cette oppression indescriptible chacun réagit avec ses moyens, sa force et son courage. Parvana possède les deux et pourtant elle tremble à chaque instant. Être une fille, être une femme c'est être condamnée à la prison mentale. Impossible de sortir, de travailler, d'aller à l'école. Et même si vous sortez complètement bâchée, dissimulée derrière votre grillage, vous risquez de vous faire battre par un barbu qui estime que vous avez fait un pas de travers. Parvana n'est encore qu'une petite fille et grâce à cela elle peut encore sortir, mais accompagnée, et en faisant profil bas. Lorsque son père est arrêté arbitrairement, elle est condamnée comme le reste de la famille à ne plus sortir. Ses parents étaient des intellectuels. Son père qui a perdu une jambe aux combats se retrouve assis par terre à tenter de vendre quelques bricoles. Sa mère, jadis écrivain est cloîtrée à la maison avec son aînée, une jeune fille qui ne peut plus mettre un pied dehors et un bébé.
Le quotidien de cette famille est un combat permanent, pour manger, pour vivre, sans eau, sans électricité... Le père est arrêté par un blanc-bec devenu taliban qui a jadis été son élève. Il ne lui pardonne pas d'avoir tenté de lui enseigner des choses impies.
Il paraît que "taliban" signifie "chercheur, étudiant"... ça dépasse l'entendement. Ces analphabètes haineux et violents ont le cerveau qui a fondu.
C'est par des films d'animation qu'on nous raconte l'horreur absolue vécue par les victimes de l'islamisme. Car les premières victimes de toutes ces atrocités sont en priorité les musulmans. Persépolis et Téhéran Tabou nous en avaient déjà donné un aperçu. Ici la réalisatrice ne nous épargne pas. Les seuls moments de respiration viennent des histoires que Parvana raconte à son petit frère pour que pendant un instant cesse l'abomination. Pendant ces moments de répit, l'image se fait lumineuse mais là encore, le drame n'est pas loin, puisque le héros des histoires n'est autre qu'un cher disparu…
Un peu plus tôt, le père aura évoqué l'Afghanistan qu'il a connu, un pays où le peuple était joyeux, cultivé, festif. On a peine à l'imaginer.
L'imagination débordante de Parvana la console un peu de la terreur dans laquelle elle évolue mais quelle vie de luttes et de peur !
Je n'ai pas vu où se situait l'espoir dans cette histoire comme je l'ai lu ici ou là. Je trouve ce film éprouvant, sans aucune doute réaliste et aussi d'une grande beauté mais je crains que la situation et la façon dont la réalisatrice le conclut ne soient pas un modèle d'optimisme.
Commentaires
Quand j'étais jeune, c'était à la mode d'aller en Afghanistan, sac au dos et trois sous en poche. Les voyageurs en revenaient ravis .. Pauvre pays et pauvres gens. Les tyrans de tous poils ont de beaux jours devant eux.
Je me souviens de Katmandou mais pas de Kaboul. On a du mal à imaginer ce pays heureux. C'est vraiment effrayant. Je suis sortie de la salle accablée.
Bonjour Pascale, ce dessin animé me tente malgré le traitement du sujet qui parait bien sombre. Je viens de lire que Deborah Ellis (une Canadienne) qui avait écrit les histoires de Parvana reversait ses droits d'auteur à une association qui apporte son soutien à l’éducation des jeunes filles afghanes dans les camps de réfugiés au Pakistan. Bonne fin d'après-midi.
C'est très dur en effet, éprouvant même, mais important de le voir. J'avais participé à l'opération 1 like facebook pour un cahier… C'est bien peu.
bonne soirée Dasola.