DARK RIVER
de Clio Barnard **
Avec Ruth Wilson, Mark Stanley, Sean Bean
Synopsis : Après la mort de son père et quinze ans d'absence, Alice revient dans son Yorkshire natal réclamer la ferme familiale qui lui était promise.
Mais son frère Joe, usé par les années à s'occuper de l'exploitation et de leur père malade, estime que la propriété lui revient. Malgré les trahisons et les blessures du passé, Alice va tenter de reconstruire leur relation et sauver la ferme.
Clio Barnard ne fait pas dans la dentelle et la facilité. Souvenons-nous du Géant égoïste déjà très très dur.
Mais ici la sauce ne prend pas. La première demi-heure intrigue même si on comprend facilement et rapidement le gros trauma familial qui hante Alice et son frère. Je ne dis rien mais j'ai eu l'impression d'avoir vu mille fois cette histoire de famille où l'ombre du père ronge l'existence des enfants même s'ils sont devenus adultes.
Résilience et culpabilité sont au cœur de leur vie et les nombreux flash-backs montrent qu'il y eut néanmoins une esquisse de bonheur. Et l'apparition du père (Sean Bean, courageux) plane comme une menace et des souvenirs lancinant. Jamais il n'est question de la mère et ça manque à la cohérence du récit. En périphérie de ces évocations, il y a le présent difficile, la réalité économique et sociale, l'injustice d'une succession. Une génération sacrifiée, torturée qui ne trouve ni le salut, ni le pardon, ni le bonheur.
S'il y a peu de surprises et cette impression de déjà vu, il reste la splendeur des paysages dont on ne se lasse pas un instant malgré la pluie, la noirceur, la boue. La réalisatrice vient de ce Yorshire rural qui semble nous ramener au XIXème siècle, c'est sans doute pourquoi elle le filme si bien mais le scenario réserve peu de surprises et on a juste envie de dire aux deux personnages principaux : mais parlez-vous bordel !!!
Et j'avoue que la duck face de Ruth Wilson me pique un peu les yeux.