Je prends exemple sur Aurore qui après un voyage de plus de six mois en Asie du Sud Est (ici) a décidé de s'intéresser aux beautés locales plus proches d'elle (là). J'ai donc décidé d'essayer de cesser de me morfondre et de m'étioler, seule, devant la montagne de problèmes qui me cache la vue et de tenter de découvrir la région où je vis depuis 23 ans, et que je ne connais toujours pas.

Comme j'adore les Châteaux, (me rappeler de projeter dans les jours meilleurs... la visite des Châteaux de la Loire, un rêve !) j'ai tapé "Châteaux en Lorraine" dans les internets mondiaux et vais tâcher d'y aller progressivement en cochant la liste.

Cela a un peu mal commencé l'autre jour par la visite du Château d'Haroué noté ouvert tous les jours jusqu'au 15 août (j'étais pile dans le créneau) sur le site, mais grilles fermées sur place. En creusant j'ai découvert qu'il s'agissait des horaires de 2017... Je me suis souvenue aussi avoir été fraîchement accueillie par la châtelaine lorsque j'avais téléphoné l'année dernière pour essayer déjà de visiter l'endroit. Mais c'était en automne et la princesse s'était esclapouffée "oh mais enfin, nous ne sommes pas ouverts à ces dates voyons !". Excuse-moi ta seigneurie, c'est pas comme si tu n'avais pas besoin de mon argent pour entretenir tes 365 fenêtres ! Je ne renonce pas pour autant car j'ai l'intention de m'y rendre prochainement, au moins pour cet évènement.  J'ai poussé 14 kms plus loin où on m'annonçait Le jardin d'Harmonie de Froville au doux nom qui collait parfaitement à mes rêves les plus fous actuels. Je me suis retrouvée devant 3 buissons tout à fait charmants mais totalement cramés par la canicule. Je me suis assise quelques instants à l'ombre de la petite Eglise et suis rentrée chez moi...

Ma visite d'hier fut beaucoup plus fructueuse et je dois même dire passionnante et revigorante pleine de découvertes, de senteurs et d'éblouissements.

Dès l'arrivée dans ce Château situé en plein Centre Ville et qu'on ne voit que lorsqu'on est pratiquement arrivé car il se trouve dans une cuvette, l'accueil est tout à fait charmant, souriant (ce qu'il est important de noter pour la région...) et précis. J'ai profité de la visite guidée (d'environ 1 h 15). L'aile Est du Château est toujours occupée par la famille Label de Lambel

17 pièces du château sont ouvertes au public. Parmi les plus remarquables : La Salle des Etats de Lorraine (ancienne Salle des Chevaliers), la Chambre de Stanislas (grand appartement dédié au Duc de Lorraine), le Salon XVIIIème siècle avec ses tapisseries au Chinois, la Chapelle, des chambres à l'atmosphère intimiste, la Salle de Justice et la Salle du Chevalier dans le Donjon.

Le château date de 1533. Il est de style Renaissance et adossé à un donjon féodal de 1320. C'est l'un des rares châteaux à avoir été épargnés par Richelieu à l'issue de la Guerre de 30 ans. La première particularité que l'on découvre dès la cour ornée de vases rocaille, est ce balcon unique en son genre qui parcourt la totalité de la façade. Il est comparé au Château d'Azay-Le-Rideau pour la pureté de ses lignes.

L'intérieur est entièrement meublé : boiseries Renaissance, chapelle, salle des États de Lorraine qui présente les Blasons de Lorraine ainsi que la chambre de Stanislas Leszczynski. Avec un peu d'imagination on sent encore la vie frémir en parcourant les pièces.

La chambre de Stanislas :

Jardin d'hiver :

Madame reçoit dans son boudoir :

Maquette des jardins :

Salon des curiosités :

Un banquet. J'ai appris plein de choses sur l'origine des Madeleines, les oiseaux qui s'envolaient des plats au grand ravissement des convives... :

Le four à pain dans le Donjon :

Mais ce qui rend cette visite vraiment merveilleuse, c'est le jardin du Château. Face à l'Orangerie du XVIIIème siècle, le " jardin paysage " offre aux visiteurs le charme de sa roseraie avec une variété de roses anciennes, le "jardin du vent", le carré des arbres fruitiers et la ronde des fleurs au gré des saisons.

Jadis "à la française" créé par un émule de Lenôtre, le jardin a été transformé en Parc Romantique de 20 hectares.

Il est classé jardin remarquable. Je m'y suis promenée pendant deux heures. Un enchantement pour les sens.

La maison de l'oiseleur :

Le trompe-l'oeil de l'orangerie restauré, évoquant le décor peint qui, sans doute, servait de toile de fond aux fêtes du XVIIIème siècle :

Le Belvédère, point le haut du parc romantique :

Un hâvre de paix bienfaisante.

A noter près des anciennes écuries, la présence d'un charmant salon de thé.