LA VIE DE CHÂTEAU (2)
Cette fois mes pas m'ont conduite jusqu'à la demeure de Madame Françoise de Graffigny. Elle se trouve sur les hauteurs de Nancy et son grand parc de 60 ha offre une vue sur la ville par endroits.
Je n'ai finalement pas photographier ce point de vue car même s'il s'offre à perte de vue, il est aussi considérablement gâché par les immeubles modernes. Oublions, car le reste vaut largement le détour.
Je me suis un peu documentée sur l'illustre femme de lettres (1695-1758) qui y séjourna pour échapper à un mari violent dont elle réussit à se séparer et qui finit par mourir prématurément. Il semble que la compagnie de celle qui fut une proche de Voltaire était très recherchée. Elle entretint une abondante correspondance avec les gens de lettres de l'époque. Et son roman, paraît-il remarquable Lettres d'une Péruvienne* remporta un vif succès. J'ai bien envie de découvrir ce roman épistolaire (genre très prisé au XVIIIème) et féministe.
La belle maison blanche de Madame de Graffigny, parfaitement entretenue, ne se visite pas
mais son rez-de-chaussée abrite une galerie d'art et accueille chaque mois des expositions. Il y avait justement un pince-fesses vernissage lorsque je suis passée. J'ai regardé les œuvres, grignoté quelques cacahuètes :
et me suis rendue dans le jardin sublime dont on découvre en premier lieu ce merveilleux cèdre du Liban :
Le reste du parc est tout en douceur et harmonie, propice à la méditation, la lecture et la promenade. C'est d'un calme !!! et étrangement peu fréquenté. Il faut dire que nous sommes en août :
Le banc des z'amoureux était vide. Je ne m'y suis pas assise, ça n'aurait eu aucun sens :
J'ai préféré ce banc en pierre bien à l'abri de la chaleur et des regards :
Puis j'ai longuement parcouru les multiples coins et recoins qui s'enfoncent parfois dans un bois assez dense (ce que ne reflète pas mes quelques photos :-) ) :
Et j'ai rencontré ce petit effronté pas trop farouche :
..........................................
* Lettres d'une péruvienne (1747)
par Martine Reid
Ce roman, l’un des plus grands succès de librairie du XVIIIe siècle avec plus de quarante éditions en cinquante ans, met en scène une jeune Indienne, Zilia, que la conquête du Pérou par les Espagnols a séparé de son fiancé Aza, et qui fait à ce dernier le récit de sa captivité. Rachetée par un officier français, Zilia arrive à la Cour de Louis XV et jette sur un pays dont elle ignore les usages un regard aussi curieux qu’acéré. Si Françoise de Graffigny se souvient des Lettres portugaises de Guilleragues (1669) et reprend le procédé des Lettres persanes (1721) de Montesquieu, elle innove sur nombre de points : elle construit une double intrigue amoureuse, analyse les difficultés propres à une étrangère et se permet des observations très critiques sur l’éducation des femmes, la religion, le mariage et les usages du grand monde. Elle imagine enfin de conclure son roman non pas par un mariage mais par le choix du célibat, au nom du « plaisir d’être » et de l’indépendance. Lettres d’une Péruvienne sera traduit en plusieurs langues, imité et adapté pour le théâtre et l’opéra. Il donnera lieu à une mode vestimentaire et au portrait dit « à la Péruvienne ».
Commentaires
Un régal visuel et en plus, on apprend ou re-apprend l'histoire...
Nous aimons bien ces ballades culturelles et il y en a beaucoup en France
Bonne journée
Oui j'avais oublié comme c'est intéressant, reposant et instructif. Bonne journée.
Pourquoi n'ai-je jamais entendu parler de cette femme. Bon, je n'ai pas fait d'études non plus, je ne connais pas les classiques. Elle m'intrigue cette Péruvienne. Encore un beau jardin, ils avaient du goût ces gens-là.
J'ai "fait" Lettres, je n'en avais jamais entendu parler... ou alors elle a juste été évoquée et je l'ai oubliée.
Avec la forêt qui l'entoure ça faisait plus parc. Et c'est d'un calme !!! Alors qu'il est en ville.