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O GRANDE CIRCO MISTICO

de Carlos Diegues **

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Avec Jesuita Barbosa, Bruna Linzmeyer, Mariana Ximenes, Vincent Cassel, Catherine Mouchet

Synopsis : D’un amour contrarié entre un aristocrate et une envoûtante trapéziste naît un siècle de vie d’un cirque au Brésil, à travers plusieurs générations d’artistes audacieux, talentueux, passionnés, magiques et décadents.

De l’inauguration 1910 jusqu’à nos jours, les spectateurs suivent, avec l’aide de Celavi, le maître de cérémonie, les aventures et les amours de la famille Kieps, de leur apogée à leur décadence, jusqu’à la surprise finale.

Il m'arrive de dire que si le spectateur a besoin d'une explication de texte pour comprendre un film, c'est que le réalisateur a raté son objectif. A l'inverse ici j'aurais tendance à dire qu'une aide pour comprendre m'aurait été précieuse. Entre splendeur, vite réduite à néant, et déchéance d'une famille qui consacre pendant un siècle sa vie au cirque, on assiste, de surprise en surprise à la décadence de l'entreprise mais aussi des personnages qui tentent, décennie après décennie de maintenir le cirque.

Quatre générations défilent sous nos yeux ébahis sans qu'aucune ne parvienne à redorer le blason de la petite entreprise. Au contraire. On la voit se dégrader au fil des années. Le chapiteau n'est plus qu'une toile déchirée ouverte aux courants d'air et déserté de tout public. Et on a la nette impression que cette déchéance est davantage due à l'incapacité des générations successives à maintenir l'activité à flot qu'au désintérêt progressif du public. Si l'aventure commence par une très belle histoire d'amour entre Fred et Beatriz, elle va rapidement tout au long du siècle devenir de plus en plus sordide.

Tout commence dans la joie et l'enthousiasme. La souplesse physique de la demoiselle lui permet de rendre les ébats amoureux très sportifs. Ce qui ravit d'amour Fred. Reconnu tardivement par sa mère, une Impératrice Vierge (l'immense Catherine Mouchet)..., le jeune homme lui demande comme seule compensation pour ne pas l'avoir aimé de lui offrir un cirque. Que bien sûr il offrira à sa dulcinée. C'est ainsi que démarre l'aventure du Circo mistico. Car au-dessus de lui et deux fois dans le siècle passera la Comète de Halley...

WARNING : JE VAIS DIVULGACHER

De l'union de ces deux splendeurs naît un laideron qui va se laisser impressionner par le sexe surdimensionné de Vincent Cassel (impeccable en mime cruel et vénal) Jean-Paul. Il l'épousera, ne l'aimera jamais et lui fera deux enfants qui eux s'aimeront au point de souhaiter se marier ensemble. Ils ne le feront pas et tenteront d'oublier dans l'alcool et la drogue leur penchant incestueux. Qui finalement aura le dessus. De leur sinistre étreinte naîtra Margarete qui n'a pas la fibre artistique et souhaite entrer dans les ordres, ce qu'on lui refuse. Un viol plus tard, arriveront deux jumelles complètement stupides ce qui à force de consanguinité n'est peut-être pas surprenant, et qui si j'ai bien vu, couchent avec leur père et sont prostituées par leur mère qu'elles écoeurent... La surprise finale annoncée par le synopsis fait flop. Je l'ai même trouvée assez laide et plutôt ridicule. Les deux actrices chargées de nous emmener au 7ème ciel manquant particulièrement de charme et de grâce...

Vous en voulez encore ? Je vous invite à aller voir ce film qui oscille entre splendeur et ignominie. Entre sublime et sordide. Je ne parviens pas réellement à trancher. Ai-je aimé ? Ai-je détesté ? Un peu des deux. Certaines scènes m'ont émue. Notamment celles chantées et encore plus précisément celle chantée par un(e) nain personne de petite taille à la dentition monstrueuse mais à la voix d'ange. D'ailleurs la langue portugaise (nous sommes au Brésil) est de plus en plus douce, précieuse et émouvante à mon oreille. D'autant plus depuis des mois que tourne en boucle dans ma voiture cet album jazzie.

Le film est inspiré d'un poème de Jorge De LIma, auteur surréaliste brésilien, déjà adapté sur scène en spectacle. Carlos Diegues a réutilisé certaines chansons dans son film : "La musique a été écrite pour un ballet mis en scène au sud du Brésil dans les années 1980 mais qui n’a jamais été dansé sur scène à Rio ou São Paulo. Je ne l’ai jamais vu, mais en connaissais les chansons. J’adore la musique de Chico Buarque et Edu Lobo, peut-être plus encore l’oeuvre de Jorge De Lima que j’ai toujours voulu porter à l’écran. Comme j’ai choisi ce poème, j’ai pensé que je pouvais utiliser quelques chansons du ballet, celles qui parlent du monde dans lequel on vit, qui met à l’épreuve chaque jour".

Cela se veut sans doute brillant et inspiré. C'est surtout assez froid et inégal, parfois décousu et pourtant trop linéaire. Et du siècle parcouru on ne découvrira rien. A peine entend-on qu'il aura été traversé par deux guerres mondiales. Il est par ailleurs assez incroyable de suivre un siècle de la vie d'une famille et de ne s'attacher à aucun personnage. Les histoires se succèdent plutôt abruptement alors que s'affiche à l'écran le nom du personnage dont on va suivre la trajectoire. Aucune ne fait rêver et les morts successives (la famille est fragile du cœur...) ne touchent pas. Je m'attendais également à voir des numéros de cirque prestigieux. Il n'en est rien. A peine deux ou trois numéros de voltige qui servent l'intrigue tragique. Seul le surprenant personnage de Celavi, omniprésent d'un bout à l'autre, ange gardien, Monsieur Loyal fidèle qui accompagne le cirque et sa déconcertante famille apporte grâce et fraîcheur à cette sombre farce. Il ne vieillit pas, ne prend pas une ride, change de look au gré des décennies et ponctue chaque chapitre d'un fataliste Celavi...

Je suis quand même contente d'avoir vu ce film absolument inclassable qui aurait pu, qui aurait mérité d'entrer dans la catégorie Grand Film Malade... Hélas !

C'est la vie !

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Commentaires

  • Je n'avais jamais entendu parler du film avant de parcourir ta chronique.
    Le crique ? J'aime bien, mais je n'ai pas spécialement envie de le découvrir pour autant.

  • Je n'en avais jamais entendu parler.
    Le synopsis m'a attirée.
    Ça aurait pu/dû être un grand film.

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