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SAUVAGE

de Camille Vidal-Naquet **

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Avec Félix Maritaud, Eric Bernard, Nicolas Dibla

Synopsis : Léo, 22 ans, se vend dans la rue pour un peu d’argent. Les hommes défilent. Lui reste là, en quête d’amour. Il ignore de quoi demain sera fait. Il s’élance dans les rues. Son cœur bat fort. 

Ce film porte bien son nom, il est sauvage, rugueux, dérangeant. Il aborde un thème peu traité au cinéma il me semble, la prostitution masculine et s'y attaque de front.

Passée la première scène (je me suis dit : "oups, je n'aimerais pas rencontrer ce genre de médecin"... et puis non..), l'aspect documentaire est évident. Les jeunes gens au Bois de Boulogne tapinent comme les filles, sympathisent entre eux, ou pas, s'en prennent à ceux qui cassent le prix du marché etc... La routine.

Ensuite, la caméra et le réalisateur s'attachent, s'accrochent même aux basques et au slip de Léo (je découvre son prénom dans le synopsis... il n'est pas prononcé dans le film), pour ne plus le lâcher. Et ça fait un mal de chien de le voir. Car le jeune homme ne cherche pas à s'en sortir. Il vit dans la rue la plupart du temps, ne se lave et ne mange jamais, se drogue pour tenir, tousse énormément, consulte un médecin (scène MAGNIFIQUE) qui le trouve dans un sale état pour son âge (pas la peine d'être médecin) et lui révèle une pneumopathie, embrasse beaucoup et s'attache fortement à un compagnon d'infortune beaucoup mieux armé que lui pour affronter ce milieu et sa violence. Hélas, l'objet de tous ses tourments n'est même pas pédé et a lui le projet de se sortir de là par tous les moyens possibles.

De rencontre en galère, Léo survit, quémande de la tendresse et en offre beaucoup. Embrasser, passer la nuit à câliner un homme est pour lui une évidence. Mais il est amoureux et on le sait, l'amour fait mal.

Je n'ai pas bien compris le parti pris du réalisateur qui choisit de raconter l'histoire d'un garçon qui se prostitue sans trop savoir pourquoi et ne cherche nullement à s'en sortir et s'obstine aveuglément à faire tous les plus mauvais choix et à prendre toutes les plus mauvaises décisions. Certains critiques y ont vu une note d'espoir. Je cherche encore ! Sans doute ne sont-ils pas restés jusqu'à la fin. 

La crudité ne m'a pas gênée. La violence est beaucoup plus éprouvante et je sais gré au réalisateur de n'avoir pas montré la scène où entre en jeu "le Pianiste", habitué du Bois et réputé pour son sadisme et sa cruauté. On ne voit "que" le résultat.

Par contre, ce qui m'a le plus dérangée est qu'on ne voit strictement jamais l'ombre d'un préservatif. Il est évident que le film n'est pas militant.

Saluons la performance et la présence malgré tout lumineuse de Félix Maritaud  (déjà présent ici) qui touche, émeut, bouleverse par sa candeur, sa douceur et sa fragilité. Son sourire ferait fondre la banquise.

Commentaires

  • 'On ne voit strictement jamais l'ombre d'un préservatif'
    Manque de soleil probablement.
    OK, je sors. :-)

  • Ça fait déjà plusieurs jours et je ne sais qu'en penser. Peut être que ce film est fait pour ça, ne pas savoir quoi en penser. Et si , parfois, on avait pas d'avis ? Qu'on assistait à une tranche de vie, et qu'ensuite, on ne l'a jugeait pas ?
    Par contre je me demande comment les mecs font pour coucher avec lui alors qu'il ne prend jamais la moindre douche et ne change pas de slip. Beurk !

  • Oui il y a des films qu'il faudrait voir et ne pas en parler. J'ai hésité.
    J'ai eu le même sentiment. Il est sale, il pue, il tousse... ça n'a aucun sens !
    Et quand il se lave dans le caniveau !!!

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