I FEEL GOOD
de Benoît Delépine et Gustave Kervern **(*)
avec Jean Dujardin, Yolande Moreau et la Communauté Emmaüs de Lescar-Pau
Synopsis : Monique dirige une communauté Emmaüs près de Pau. Après plusieurs années d’absence, elle voit débarquer son frère, Jacques, un bon à rien qui n’a qu’une obsession : trouver l’idée qui le rendra riche. Plus que des retrouvailles familiales, ce sont deux visions du monde qui s’affrontent.
C'est déjà le 8ème film du duo et je regrette de devoir dire que c'est sans doute celui que j'ai le moins aimé. Malgré toutes ses surprises, toute sa tendresse, toute sa fantaisie, le film souffre d'une grosse baisse de régime. Pendant une demi-heure au moins il tourne en rond autour d'une seule et même idée et voir Jacques (Jean Dujardin) déambuler pour trouver des pigeons qui le suivraient dans son entreprise est lassant. J'ai gigoté, regardé ma montre… Puis le film quitte la Communauté où il avait pris racine et redémarre dans un container et une limousine improbables pour s'échouer dans un pays de l'ex-bloc communiste et enfin se conclure assez génialement en réussissant à maintenir un suspense de quelques minutes sur ce que nous allons découvrir après que soit apparu l'encadré : "un an plus tard".
J'ai eu un peu peur au début. Si Jacques, et Jean Dujardin semble s'enfermer dans les rôles d'abrutis border line donneurs de leçons (ce qu'il fait très bien), est totalement obnubilé par l'idée de réussir, ou plutôt de gagner énormément d'argent sans travailler et en exploitant les autres, on voit immédiatement que c'est un loser sans talent ni compétence. Il est donc pathétique, ridicule et très agaçant. Ses maîtres à penser sont Bernard Tapie et Bill Gates (scène très drôle où en lisant un livre de BIll Gates, stabilo à main, on découvre qu'il a "stabiloté" tout le livre). Face à lui, sa sœur Monique (Yolande Moreau, géniale comme d'habitude) n'est que douceur, tolérance et altruisme. Son gourou : l'Abbé Pierre. Le monde est divisé en deux sans nuances.
Dès lors que Jacques s'installe dans la Communauté Emmaüs, j'ai eu l'impression que les réalisateurs considéraient ses membres comme aussi abrutis que Jacques, et ça m'a dérangée. Evidemment, l'abrutie c'est moi, et les réalisateurs sont plus subtils que moi ça et l'entourloupe est une fois encore une démonstration de générosité et d'altruisme. Bien fait pour moi qui n'ai rien vu venir. Je trouve qu'ancrer le film dans un contexte réaliste est une bonne chose. On aime voir la vie quotidienne des compagnons et comment ils entassent, puis transforment et donnent une nouvelle vie aux objets que les clients s'arracheront lorsque les portes s'ouvrent, ainsi que leurs relations basées sur l'entraide et la fraternité. Mais pousser l'absurdité jusqu'à une idée débile de chirurgie esthétique low cost en Bulgarie dessert le film. On n'y croit pas.
Evidemment il y a beaucoup de répliques et de situations très drôles, de somptueuses images au sein de la Communauté, les petites maisons, les bric à brac d'objets colorés qui s'entassent, l'évidente empathie pour les personnages, mais...
Commentaires
Je n'ai aimé aucun de leurs films, je ne pense pas y aller, malgré la grande Yolande. Je suis hermétique à leur style d'humour.
Comme je le trouve moins bon que les autres tu l'aimerais peut être :-)
Il y a moins d'humour et Jeannot fait son numéro.
Je suis très client de l'humour grolandais, donc je ne suis pas objectif à propos de ce film, que j'ai aimé. Il provoque de gros rires (parfois inattendus... aaah la Simca !) et il est tendre sur le fond. Dujardin confirme qu'il est un très bon acteur. J'ai trouvé Yolande Moreau un peu "fatiguée" (mais c'est peut-être lié au personnage qu'elle interprète).
Moi aussi je suis très cliente de cet humour et j'adore Quend Plage... Mais ici l'humour patine un peu/beaucoup.
Je trouve que Dujardin confirme qu'il fait toujours la même chose.
Et je n'ai pas eu de gros rires. Même la Simca. Mes parents en ont eu une. J'ai juste dit : ah une simca.
Beaucoup de scènes sont répétitives, notamment celles où il désosse sa voiture et rencontre Tarzan qui à la fin devient Dujardin... Enfin on se comprend :-)
Ce n'est que mon 3ème film du duo et je dois dire que j'ai vraiment aimé. Je suis sortie de là enthousiasmée. C’est drôle et j'ai justement trouvé que les réals ne prenaient pas leurs personnages pour des cons, même Jacques (SPOILER) car il évolue radicalement !
Belle journée Pascale !
Par rapport à leurs autres films, j'ai trouvé moins d'empathie pour l'abruti :-)
Bonne fin de journée.