FRÈRES ENNEMIS
de David Oeloffen ***
Avec Matthia Schoenaerts, Reda Kateb, Sabrina Ouazani, Marc Barbé, Nicolas Giraud
Synopsis : Manuel et Driss ont grandi comme deux frères inséparables dans la même cité. Mais aujourd’hui tout les oppose. Manuel est à la tête d’un trafic de drogue, alors que Driss est devenu flic. Quand celui-ci est promu aux Stups, son retour bouleverse les équilibres et met Manuel en danger.
Un polar comme je les aime, tendu, nerveux, inquiétant. Où l'on s'attache au voyou mais aussi au flic. Ils sont tous les deux en danger dans cette affaire qui tourne mal. Ils ont été amis, presque frères. Le business dans lequel trempe Manu fonctionne bien, mais il n'est qu'un rouage d'un trafic d'une ampleur assez considérable. Lorsque tout part en sucette, il est victime de rumeurs qui l'obligent à se cacher. De mariole sûr de lui il se transforme en homme traqué avec à ses trousses aussi bien les truands que les flics. Driss de son côté met son métier et son intégrité en jeu pour tenter de l'aider à ne pas s'enfoncer davantage. La frontière entre être flic ou voyou est souvent bien mince et chacun connaît exactement le fonctionnement de l'activité de l'autre.
Il y a donc ce couple improbable de ces deux frères qui ne parviennent pas vraiment à devenir ennemis. Ils se croisent peu dans le film mais leurs scènes communes sont sans doute les meilleures. Il faut dire que le réalisateur s'est adjoint la participation de deux stradivarius en matière d'intensité dramatique. Reda Kateb (a-t-il été mauvais un jour ?) et Matthias Shoenaerts (idem, malgré des choix moins affûtés parfois) auraient pu, il me semble inverser leur rôle. Mais le fait que Driss soit d'origine magrehbine, et c'est sans doute parce qu'il est devenu flic que ses parents refusent de le voir, ajoute une tension dramatique. Ce sont ses origines qui l'ont placé là où il est, au cœur du banditisme de banlieue. Quant à Manuel, il a beau ne fréquenter que des arabes, être appelé "frère" ou "fils", c'est vers lui que convergent tous les doutes quand tout va mal.
Des balances, des indics et des traîtres, il y en a, c'est inscrit dans l'adn du genre. On ne comprend pas toujours bien les tenants et aboutissants des manœuvres des uns et des autres. Et comme la plupart des personnages parlent en wesh ma gueule de banlieue, la diction n'est pas toujours au top. Mais peu importe. Le naturalisme, le déterminisme (allez hop, des mots en isme, ça fait toujours chic) et l'humanisme aussi (et zou) apportent au film beaucoup de réalisme (un petit dernier pour la route).
Si la fin est un peu décevante car trop facile je trouve, il n'en demeure pas moins que l'exercice est brillant, passionnant, énergique et sans temps mort. Et que les deux bestioles à l'écran suffisent à donner l'envie de prendre son ticket et observer la spirale infernale, implacable qui les enferme.
Commentaires
'Manuel est à la tête d’un trafic de drogue, alors que Driss est devenu flic'
Thème récurrent Comme d'hab .. :(
Un peu d'imagination que diable, à quand, Manuel conduit un Renault trafic, alors que Driss est devenu bison chez futé ?
Cela dit j'aime bien Reda Kateb, à contrario Schoenaerts m'indiffère complètement.
Tu as tort de bouder. Ils font leurs courses à Leader Price et ça c'est nouveau. Et à un moment, ça devrait te mettre en joie, ils disent : "si tu parles t'es mort. Si tu parles pas t'es mort aussi". On dirait du Audiard (Michel) comme dans un film des sixties.
Matthias toujours "opé"
Bonjour Pascale, à part en effet que la diction (quelques sous-titres auraient été bienvenus), le film est bien avec un scénario qui tient la route et la fin certainement attendue ne m'a pas déçue. Manuel et Driss sont attachants chacun dans leur genre. Bonne journée.
Bonjour dasola, Oui la diction laisse à désirer mais me semble très réaliste :-)
Sans surprise ni nouveauté mais efficace et prenant. Les deux garçons valent le détour.
Bon week-end.
Le film me tente parce que Reda et parce que Matthias.
On verra si j'ai le temps, car j'en ai pas mal d'autres qui risquent de passer devant.
Oui ça va commencer à se bousculer au portillon avec les frimas.
Je prends note de cet accueil chaleureux offert à un film dont j'ai survolé l'affiche.
Décidément, la saison cinématographique est à l'album de famille on dirait bien en ce moment : des frangins, des papas, manquerait plus que Kore-eda nous sorte une compilation et on serait au complet.
Le papa et sa choupinette qui ne laissent pas de traces ont ma préférence mais ces frangins valent le détour.
Quant à Kore je pense qu'il a fait le tour et va s'occuper d'autre chose que ces histoires de famille :-)))
J'ai eu des difficultés a rentrer ds le film à cause de la diction de la plupart des acteurs...En fait j'y allais pr Reda et Reda seulement, l'autre m'indiffere totalement et c'est rare que je choisisse un film.en fonction d'un acteur et ce n'est pas tout à fait une bonne idée...
La diction est souvent catastrophique dans ce film je suis d'accord.
Je choisis souvent un film pour un acteur je l'avoue. C'est parfois une catastrophe :-)
Je ne sais pas encore si j'irai le voir mais les deux acteurs m'ont fait noter le film dans ma fameuse liste des films à voir :)
Ils valent le déplacement et le film n'a rien d'honteux, au contraire. Même s'il manque d'originalité.
Oui pas beaucoup d'originalité. Mais un bon moment. Petite référence à Tahar Djaout journaliste algérien assassiné durant les années 90 ? "Tu parles tu meurs. Tu te fais tu meurs. Alors Parle et meurs "
Tu te Tais (maudit correcteur )
Absolument. Ça ne révolutionne pas le genre mais c'est de très bonne tenue.
Ah le correcteur... on aimerait qu'il se taise parfois...
Vu hier soir, Frères ennemis fa sol la sitôt vu sitôt oublié ....
Du déjà vu & revu, bâclé et sans grand intérêt. :(
Ok je le note et je m'en félicite.