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COLD WAR

de Pawel Pawlikowski ***

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Avec Joanna Kulig, Tomasz Kot

Synopsis : Pendant la guerre froide, entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un amour impossible dans une époque impossible.

Wiktor musicien compositeur parcourt la campagne polonaise en compagnie d'une collègue également musicologue en vue de découvrir et répertorier des musiques, chansons et instruments traditionnels voire folkloriques du pays. On découvre en effet des voix étonnantes et des instruments inconnus. On ne sait trop où va le film mais la flânerie est plus que plaisante. Jusqu'à ce qu'on propose à des jeunes gens d'intégrer une école où leur seront prodigués des cours de danse et de chant. Une sorte d'Incroyables talents ou Star'Ac avant l'heure. La sélection est rude. Wiktor fait partie du jury, Zula n'a même pas encore décidé quelle chanson elle va interpréter. A la suite d'un subterfuge, elle réussit à évincer une candidate et Wiktor tombe sous le charme de cette blonde à frange. L'attirance sera rapidement réciproque. Et lorsque Wiktor demandera à Zula ce qui lui est arrivé, sa seule réponse sera : "Mon père m’a confondu avec ma mère, mon couteau a fait la différence"... 

Nous sommes dans les années 50 et  tout ce que la Pologne à vécu durant les années de guerre, l'invasion, la terreur nazie, les camps et toutes les calamités, le catholicisme, le communisme et l'antisémitisme sont en arrière plan, jamais évoqués mais on ne peut s'empêcher d'y songer. Un groupe folklorique est formé dans lequel Zula fait office de "vedette". Il se produira parfois devant des affiches géantes de Staline et Lénine. La guerre froide bat son plein et lors d'un déplacement à Berlin Est, Wiktor passe à l'Ouest et rejoint Paris. Zula ne vient pas au rendez-vous.

Et c'est là que le film devient étrange. On ne sait jamais ce qui est arrivé à ces gens lors des années précédentes (à part les déboires... de Zula avec son géniteur), je le répète, le contexte politique n'est jamais expliqué, et si l'on admet sans peine leur mélancolie, leur difficulté à être heureux, on a du mal à comprendre par contre cet acharnement du couple à être malheureux, à ne pas réussir à vivre leur amour sincère et partagé et à faire constamment les mauvais choix. Je n'établis pas la liste des "aventures" souvent dramatiques qu'ils vont vivre entre deux retrouvailles. Lorsque Wiktor retrouve enfin Zula à Paris, celle-ci avec son sens inné de la formule lacunaire lui lance en s'échappant encore : "Je t'aime à la folie, mais je vais vômir." Car elle s'épuise dans des fêtes folles, elle danse, termine sa danse sur les tables... Wiktor s'épuise à la suivre et la regarder. Ils s'aiment, s'étreignent et ne parviennent jamais à être heureux.

Ce film est désespérément triste mais il est magnifique. Je n'avais pas trop accroché à Ida du même réalisateur au cours duquel j'avais préféré un personnage secondaire, le principal m'ayant beaucoup agacée. Ici le format carré est le même mais la caméra est mieux placée, le noir et blanc est sublime et même lumineux à Paris, les nombreux intermèdes musicaux sont véritablement enchanteurs parfois et les deux acteurs Joanna Kulig et Tomasz Kot sont TRES beaux, follement sensuels et excellents.

Et cette fin...

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Commentaires

  • J'aime beaucoup ta manière d'en parler. Malheureusement j'avais dormi tout le long de Ida, mais j'ai quand même mis ce Cold War dans ma to do, surement pour ce weekend !

  • OH merci !
    RIEN à voir avec Ida la somnifère. Ici, ça parle amour et musique. C'est BEAU.

  • Nous avons apprécié Ida, donc il n'y a pas de raison de ne pas aller voir ce film ! Sauf si nous n'avons pas envie de voir un film triste...

  • C'est encore plus triste qu'Ida je crois. Mais qu'ils sont beaux !

  • J'ai entendu le réalisateur dire qu'il voulait raconter la vie de ses parents qui sont deux grands originaux ! Je suis allée plusieurs fois voir le ballet Mazosche évoqué ici, dans les années 70-80, si ça se trouve elle y était .. J'avais aimé Ida et j'irais bien voir celui-ci.

  • Oui j'ai lu que c'etait inspiré de la vie de ses parents. Il a de la chance d'avoir vu le jour Pawel... j'aurais bien aimé l'entendre parler du film.
    Elle devait surement y être, et lui aussi...

  • Je n'arrive pas à retrouver l'émission que j'ai entendue, mais dans celle-ci, il a dû avoir le temps de s'exprimer aussi : https://www.franceinter.fr/emissions/le-nouveau-rendez-vous?p=2

  • Ah merci je vais écouter.
    IL est pas mal en plus ce garçon :-)

  • Oui, les acteurs sont beaux (critère important pour toi !), mais la froideur ou la raideur de la mise en scène, la fragmentation du récit en segments trop courts, m'ont éloigné des personnages et m'ont empêché d'être touché par leur destin.

  • Oui je sais C'est fou je préfère contempler des beaux acteurs mais il y a des acturs moins gâtés par la nature que jadore.
    Tu veux des noms ?
    Je suis daccord pour la froideur et tu remarqueras que je ne dis pas non plus que leur histoire m'a touchée ni même bouleversée... ça me met même plutôt en pétard cette obstination à etre malheureux.

    A propos, je trouve le réalisateur très beau aussi.

  • Ben tu écris quand même que le film est "magnifique". :) Dans l'absolu, moi aussi j'aime les beaux acteurs, et plus particulièrement les belles actrices, mais ça ne suffit pas à faire un bon film.

  • Ah oui je pensais à beau visuellement !
    J'aime les beaux acteurs et aussi les belles actrices. Mais c'est relatif la beauté.

  • Entre le Jazz et la Zula, il y a quelques fausses notes qui font le charme de cette histoire d'amour distendue. Tu en causes bien, mais je dois avouer que j'ai été davantage ému par Ida.

  • Emu par Ida ? Moi elle m'a grave tapé sur la haricot la mollassonne :-)
    Bon, Zula est un autre genre de casse-c....... mais on sent la passion. Elle ne traîne pas une énigmatique valise en carton qui pèse deux grammes, et son personnage évolue.
    Et puis moi, les grandes amours impossibles ça me parle !

  • Justement, la passion m'est passé un peu au-dessus (ou en-dessous, en tout cas je ne l'ai pas vu passer) justement. Je ne dis pas que l'histoire m'a laissé dehors (il faut dire que la musique aide beaucoup à rester connecté), mais je ne suis pas sorti bouleversé par le sort de ces deux là, contrairement à celui d'Ida qui peu à peu évolue (contrairement à ce que tu dis), se laisse gagner par le doute, ne trouve plus sa voie. Zula, ici déjà fragile, est larguée dès qu'elle s'éprend de Wiktor.

  • Ida évolue ? Il faudrait que je le revoie, mais non, sans façon... j'ai l'ennui qui me saute à la tête rien que d'y penser.
    Zula et Wictor sont 2 paumés, et comme disait Lily Taylor (cœur) dans Arizona Dream :
    "deux perdus font pas un trouvé"...
    Quand je le replace celle-là, personne pige.
    Putain c'est pas possible d'être autant incomprise.

  • Je dois être allergique à l'amour, mais je reste plus circonspect sur ce film...

    Non en fait, c'est surtout la première partie que j'ai trouvé l'austérité de la Pologne qui m'a conditionné en me disant dans quelle galère je me suis embarqué... Après Berlin, cela devient nettement plus lumineux, mais j'ai trouvé les passages spatio-temporels trop rapide pour créer un attachement profond à la situation....

    je ne dois pas comprendre l'amour...

  • rapides avec un s. je voudrais pas que tu me reprennes sur une énième faute d'orthographe pour cause que je ne me relis pas quand j'écris des comm'...

  • Je comprends tes réserves. Les ellipses sont un peu brutales.
    J'ai bien aimé la première partie avec cette visite de la Pologne...
    La fin est désespérante.

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